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CLASSEMENT

 

MONTRÉAL - Pas question ici de se laisser berner par les deux dernières victoires du Canadien.

 

Après tout, le Tricolore a eu besoin d’une séance de tirs de barrage et d’une prolongation pour venir à bout des Devils du New Jersey et des Ducks d’Anaheim. Deux clubs qui patinent bien plus dans la mélasse que lui. Pas de quoi pavaner.

 

Mais en dépit toutes ses lacunes, le virus qui amoindri une partie de l’équipe, les blessures qui viennent de faire une nouvelle victime alors que Shea Weber est allé rejoindre Jonathan Drouin et Paul Byron sur la liste des éclopés, le Canadien a quand même trouvé le moyen de gagner.

 

ContentId(3.1360657):LNH: Ducks 2 - Canadiens 3 (Prolongation)
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On ne lui enlèvera quand même pas le mérite qui lui revient.

 

Surtout que ça lui donne huit gains lors des 11 derniers matchs. Ce qui est une très bonne séquence. Peu importe les adversaires. Peu importe les circonstances.

 

C’est en plein le genre de rythme qu’il devra maintenir lors des 26 prochains matchs s’il veut se donner une chance d’accéder aux séries. D’où le scepticisme que je maintiens à l’endroit de cette équipe qui trouve toujours le moyen de nous surprendre quand on la croit morte, mais qui s’écrase ensuite quand on la laisse nous attendrir.

 

Mais peu importe que ce soit suffisant ou non, le fait que le Canadien trouve le moyen de gagner dans ces circonstances loin d’être évidente rend les choses intéressantes.

 

Pour combien de temps?

 

Je ne sais pas.

 

Mais si Nick Suzuki joue comme il l’a fait encore hier face aux Ducks trois matchs sur quatre d’ici la fin de la saison, le Canadien sera intéressant à suivre même lorsqu’il sera largué de la course aux séries.

 

Et si Carey Price réalise encore des arrêts comme celui qui lui a permis de sauver son club et les fesses de Jeff Petry dont le sixième revirement de la partie aurait facilement pu coûter le match tant Price a profité d’un heureux mélange de talent, de chance et de désespoir pour s’imposer devant Jakob Silfverberg, le Canadien sera intéressant à suivre même lorsqu’on aura fait une croix sur la saison.

 

Sans oublier Kovalchuk si Marc Bergevin décide de lui offrir un contrat d’un an d’ici le 24 février où que ses homologues l’obligent à garder la belle surprise russe en offrant des choix trop tardifs au repêchage pour qu’il vaille la peine de s’en défaire.

 

Petry à la manière de Malkin

 

Et il y a Jeff Petry. Petry dont le but gagnant – sont deuxième sur les huit qu’il a marqués jusqu’ici cette année – a permis de racheter quelques graves erreurs commises au cours de la rencontre. Des gaffes attribuables certainement en partie au fait qu’il a passé près de 28 minutes sur la patinoire. Une utilisation qui donne du poids aux dires de ma petite maman qui répète souvent que seuls ceux – et celles – qui ne font jamais de la vaisselle ne cassent jamais d’assiettes.

 

Avec Weber sur la touche pour au moins une semaine, Petry devra encore prendre les bouchées doubles.

 

Croisé dans le vestiaire après plusieurs vagues d’entrevues, Petry s’est contenté de sourire lorsque je lui ai souligné qu’il semblait faire un Evgeni Malkin de lui-même alors qu’il semble toujours trouver le moyen de s’imposer en relève à Shea Weber lorsque le capitaine manque à l’appel, comme Malkin le fait quand le capitaine des Penguins brille par son absence.

 

« C’est une comparaison que je n’oserais jamais faire. Et tu sais quoi : je suis convaincu que si tu lui donnais le choix, Malkin te dirait sans doute qu’il préfère jouer lorsque Crosby est à ses côtés. Je sais une chose : je préfère de beaucoup jouer avec Shea en uniforme et occuper mon rôle habituel derrière lui. Nous devons tous prendre les moyens pour pallier l’absence d’un joueur aussi important. Tant mieux si on peut y arriver. Mais j’espère qu’il reviendra aussi vite que possible », a insisté Petry.

 

Dans le cas de Weber, le plus vite possible ce serait à Boston, contre les Bruins, le 12 février puisqu’il doit passer un minimum de sept jours sur la liste des blessés. Une période qui a débuté mardi le 4.

 

Et le mot clef dans cette phrase est minimum puisque la nature de la blessure et le diagnostic semblent pour le moment assez nébuleux.

 

Belle entrée en scène pour Evans

 

Je ne sais pas si vous avez aimé la sortie de Jake Evans, mais de tous les jeunes rappelés de Laval depuis le début de la saison, il est le premier qui fait vraiment bonne impression.

 

Du moins à mes yeux.

 

Et ça dépasse l’échappée qu’il s’est offerte dès sa première présence sur la patinoire. Une échappée au cours de laquelle il a pu donner une bonne idée de sa vitesse, surtout de son accélération ; une échappée au terme de laquelle il n’a pu déjouer John Gibson que Evans à quand même sis à l’épreuve deux fois sur la même séquence.

 

Employé au sein d’un troisième trio en compagnie de Max Domi et Ilya Kovalchuk, Evans a bien paru.

 

Claude Julien était prêt à ajuster le tir et à le recaler au sein du quatrième trio en cas de nécessité. Mais le coach du Canadien n’a pas eu à prendre cette décision. Car Evans a semblé à l’aise, à sa place et en mesure de relever le défi qu’il lui avait présenté dans le cadre de son baptême dans la LNH.

 

Les vraies décisions dans le cas d’Evans viendront l’automne prochain. Mais d’ici là, il sera intéressant de voir s’il saura profiter de l’occasion qui se présente à lui de prouver que ses bons moments en camp d’entraînement étaient plus que de simples étincelles et qu’ils permettront d’allumer un petit feu.

 

Ce qui aidera à composer avec les affres d’une autre saison qui se terminera trop tôt.

 

Si près… mais si loin!

 

Je sais : le Canadien n’est qu’à cinq points des Panthers de la Floride et du troisième rang dans la division atlantique. Ils semblent tout proche les Panthers. Mais ce n’est qu’un mirage. Car en plus des cinq points qui les favorisent, les Panthers ont trois matchs en mains. C’est énorme. Et ce n’est pas tout : ils ont aussi gagné 24 fois à la régulière : c’est à dire en 60 minutes de jeu alors que le Canadien affiche seulement 17 victoires de ce genre.

 

Comme ce statistique est le nouveau premier critère de départage en cas d’égalité, le Canadien ne doit donc pas seulement rejoindre les Panthers, il doit les dépasser.

 

Et n’oublions pas les Leafs : prochains adversaires du Tricolore pas plus tard que samedi au Centre Bell. Des Leafs qui ont des problèmes, c’est vrai, mais des Leafs qui ont quatre points d’avance au classement, deux matchs en mains et cinq victoires en 60 minutes de plus que le Canadien. Des Leafs qui ont aussi Marner, Matthews, Tavares et quelques autres éléments sur qui le Tricolore ne peut pas compter. Du moins pas encore…

 

Et je vous fais grâce ici des autres rivaux de la division métropolitaine qui sont non seulement dans la course, mais qui pourraient occuper les deux places réservées aux équipes repêchées limitant ainsi les places en séries aux trois clubs de tête dans l’Atlantique.

 

Vous croyez vraiment que le Canadien peut rejoindre et dépasser les Leafs et les Panthers?

 

C’est ça que je me disais aussi…

 

En bref

 

  • La victoire aux dépens des Ducks a permis au Tricolore de porter à cinq gains et six revers sa fiche en 11 prolongations cette saison. Le Canadien s’est toutefois beaucoup amélioré à ce chapitre puisqu’il vient de remporter quatre des cinq dernières après qu’il eut perdu cinq des six premières…

 

  • Le Canadien s’est offert trois avances d’un but jeudi soir face aux Ducks. C’était la 61e fois en 43 rencontres qu’il se donnait une avance d’un but dans une rencontre. Il présente un dossier de 26-11-6 lors de ces 43 parties et un dossier de 9-1 lors des 10 dernières rencontres au cours desquelles il s’est donné une avance d’un but…

 

  • S’il est offert des avances d’un but à 61 reprises cette saison, le Canadien en a aussi laissé filer 39 en 29 rencontres. Sa victoire aux dépens des Ducks jeudi était sa 12e cette saison (12-11-6) dans le cadre des parties au cours desquelles il a laissé filer ces avances d’un but…

 

  • Dallas Eakins en voulait à ses joueurs après le match. Il les a sermonnés en raison des cinq attaques massives accordées au Canadien bien que le Tricolore n’ait marqué qu’une fois. « Ce n’est pas le but accordé qui me choque. Nous avons déjà tellement de problèmes à marquer à cinq contre cinq – les Ducks sont 24es dans la LNH avec 96 – qu’on ne peut pas se permettre de passer 10 minutes d’un match à court d’un homme. Quand on amorce une partie, nos gars devraient se dire qu’il est interdit d’écoper une pénalité à moins que ce soit pour sauver un but. Toutes les pénalités écopées à plus de 20 pieds de notre filet doivent être considérées comme de mauvaises pénalités. On doit les éliminer. »

 

ContentId(3.1360646):LNH : le Canadien trime dur face aux Ducks
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ContentId(3.1360653):Canadiens : Nick Suzuki et sa constance (LNH)
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