Confiance, assurance, amour de la pression, voilà tous des aspects psychologiques qui semblaient bien servir les Canadiens de Montréal jusqu’au 15 novembre dernier. Le CH venait alors de battre de façon surprenante et convaincante les Capitals de Washington, par la marque de 5-2, et ce, sur la route, dominant ainsi une des puissances de la LNH.

Depuis ce temps, bien des choses ont changé. La glissade actuelle (huit défaites de suite), qui semble être sans fin, et ce, malgré la récolte de quelques points bonis (trois défaites en prolongation) nous rappelle que la Sainte-Flanelle ne peut pas se permettre d’arrêter de travailler d’arrache-pied chaque soir.

Sans se soucier des détails et de bien faire les petites choses qui font la différence entre la victoire et la défaite, le Tricolore devient inévitablement une formation bien ordinaire.

Les absences de Jonathan Drouin et de Paul Byron à long terme font mal à la profondeur de l’équipe. On voit que certains joueurs se retrouvent actuellement dans des chaises qui ne leur appartiennent pas. Cela ne devrait normalement pas se produire, pas nécessairement au niveau du temps d’utilisation, mais davantage par rapport aux contextes dans lesquels ils sont utilisés.

Une réalité qui demande et exige que les joueurs de premier niveau s’associent aux difficultés du moment pour en donner davantage, et ce, de façon intelligente dans cette zone de turbulence des dernières semaines.

Dans le contexte actuel, cela ne fait que rajouter de la chaleur sur les épaules de certains et cela ajoute un brin d’anxiété et de nervosité pour d’autres joueurs, qui sont appelés à sortir de leur zone de confort question d’en donner plus dans ce test d’adversité.

Malgré une sortie considérée honnête face aux Bruins de Boston, dimanche soir, il reste que la formation montréalaise a dû essuyer une autre défaite, au compte de 3-1, cette fois. Il est clair que la pression actuelle devient de plus en plus paralysante pour cette équipe.

Chose certaine, on sent de plus en plus que le cycle du doute est bel et bien installé dans l’espace de 25 centimètres de certains joueurs sur le plan individuel, que ce soit au niveau des états de pensées ou de la façon dont ils jouent. Bref, ce n’est tout simplement pas assez bon. Le CH devra travailler encore plus fort s’il veut se sortir de ce marasme.

Claude Julien et son personnel devront faire comprendre aux joueurs qu’ils doivent revenir à la recette du succès de début de saison en accordant la plus grande importance au jeu défensif et à la colonne des buts alloués à l’adversaire pour s’assurer d’une présence de résultats positifs, car ça fonctionnait. À titre d’exemple, entre le 5 et 15 novembre dernier le Tricolore a présenté une fiche de 4-0-1.

Par ailleurs, question de secouer les troupes et tenter de provoquer quelque chose, Marc Bergevin a même décidé de placer Keith Kinkaid (1-1-3; 4,24 et ,875) au ballotage, lundi midi, en espérant que cela puisse brasser un peu la soupe.

Bref, en mode attente pour le retour de certains des joueurs blessés (ce qui n’est pas nécessairement prévu pour demain), et fort possiblement à la quête de renfort, entretemps la troupe de Claude Julien ne peut que se concentrer sur ce qu’elle peut contrôler en jouant du hockey de nécessité. C’est ce qu’on appelle revenir à la « base ».

Claude Julien et Marc Bergevin survivront-ils à la tourmente ?Claude Julien et Marc Bergevin

Le congédiement de Mike Babcock chez les Maple Leafs de Toronto pourrait-il donner des idées au CH? Après tout, le retour sur le sentier de la victoire à court terme, depuis l’entrée en poste de Sheldon Keefe, semble attrayant. Or, sur papier, les Canadiens ne sont pas les Maple Leafs.

Oui, même si plusieurs semblent souhaiter un changement de garde derrière le banc de la Sainte-Flanelle, en quête de traitement-choc, et que le principal concerné, Claude Julien, en est très conscient, il faut dire que ce dernier a vu neiger bien avant aujourd’hui.

Même si plusieurs réclament ce changement, je serais très surpris que dans l’immédiat (saison en cours) le statut de Julien soit menacé par le spectre d’un changement de garde potentiel, quoique dans ce milieu c’est dans les moments que l’on s’y attend le moins que l’on se fait surprendre.

Le statut de Julien demeure toutefois précaire et remis en question, mais il n’est pas seul. Son directeur général, Marc Bergevin, devra lui aussi rendre des comptes advenant une non-présence de son équipe en séries éliminatoires le printemps prochain.

Entretemps, la solution du moment présent demeure la carte de la patience. Il faut éviter de paniquer. Sur papier, le CH représente une bonne petite équipe lorsque tout le monde met la main à la pâte. Or, dès que certains décident d’en faire à leur tête, tout s’écroule. Sans l’apport de tout le monde, lire un effort 100% collectif de tous les instants, les Canadiens auront de la difficulté à maintenir la tête au-dessus de l’eau.

Même s’il est difficile de comparer les effectifs en place en raison des objectifs organisationnels, disons que la patience a bien servi la cause des Stars de Dallas (Jim Montgomery) et de Sharks de San Jose (Peter Deboer).

Après un début de saison en dent-de-scie, le soleil semble se pointer à l’horizon pour ces deux formations. La patience des deux DG en place (James Nill et Doug Wilson) aura porté fruit au bout du compte.

Comme quoi chacun fait partie des problèmes, mais chacun fait aussi partie de la solution.

Jets de Winnipeg : Du succès malgré de nombreux départs !

Connor Hellebuyck

Connor Helleybuyck est en grande partie responsable des succès actuels des Jets de Winnipeg dans ce premier tiers de la saison en présentant des statistiques des plus impressionnantes (moyenne de buts alloués de 2,23, taux d’efficacité de ,933 et deux jeux blancs en 21 départs).

Oui, il apporte une présence rassurante, mais qui aurait pu prédire ce départ fulgurant des Jets? Forts d’une fiche de 16-10-1 et d’un dossier encore plus impressionnant sur les patinoires adverses (10-5-0), les hommes de Paul Maurice sont impressionnants à voir aller.

Au lieu de s’apitoyer sur leur sort en pleurant les départs de plusieurs défenseurs d’expériences dans l’entre-saison (Tyler Myers, Jacob Trouba, Ben Chiarot) ou l’absence de Dustin Byfuglien, qui a retenu l’attention avec son dossier nébuleux, les joueurs ont plutôt décidé d’acheter le plan de match du coach.

Sans pour autant banaliser la controverse de septembre dernier entourant l‘attaquant Patrick Laine (25 points en 25 matchs), car la saison est encore très jeune, le message semble être de plus en plus porteur dans les ajustements dans la façon de performer du jeune homme.

À l’instar de Laine, certains ont dû mettre davantage l’épaule à la roue et de l’eau dans leur vin au bénéfice de l’engagement collectif et du concept d’équipe dans ce milieu des plus compétitifs. Chose certaine, cela semble porter ses fruits.

Une présence de résultats intéressants qui pourraient donner de plus en plus confiance à la formation manitobaine que l’on voyait davantage occuper les bas-fonds du classement et non le contraire, et ce, malgré la présence de certains joueurs de premier niveau en attaque.

Une première chance pour Primeau?