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MONTRÉAL - Trois remontées victorieuses consécutives. Troisième séquence de trois victoires de suite cette saison. Trois points à aller chercher sur les 10 encore à l’enjeu pour confirmer une place déjà pas mal acquise en séries éliminatoires.

 

Tout ça le 3 mai!

 

S’il est vrai que le trois fait le mois comme le veut le dicton, le mois de mai sera des plus intéressant pour le Canadien de Montréal.

 

Et qui sait : ça pourrait même ouvrir la porte à un troisième but en prolongation de suite pour Cole Caufield qui a volé la vedette dans un deuxième match de suite.

 

Même les plus difficiles à contenter doivent admettre que ce deuxième but victorieux de suite n’est rien de moins que du bonbon pour la jeune recrue. Quel tir! Vraiment!

 

Et une fois encore, Caufield est venu s’imposer au terme d’un match au cours duquel Dominique Ducharme a magnifiquement géré son temps d’utilisation. Pendant que les partisans – et quelques journalistes – tapaient du pied en remarquant que le jeune éternisait ses pauses au banc alors qu’ils auraient voulu le voir plus souvent – pour ne pas dire tout le temps – sur la glace, Ducharme attendait les meilleurs moments pour taper dans le dos de son jeune attaquant.

 

Parce qu’il a de la vitesse, parce qu’il a cette capacité de trouver le meilleur endroit pour s’offrir en cible et aller s’y installer, l’attaque massive et le jeu à trois contre trois permettent de maximiser ses performances.

 

Il était donc normal de voir Caufield en prolongation dans un deuxième match de suite. Il a effectué une première présence de 70 secondes en compagnie de Jake Evans et Jeff Petry et c’est cinq secondes après avoir sauté sur la glace pour sa deuxième présence qu’il a marqué le but de la victoire.

 

Caufield a obtenu 12 min 17 s de temps d’utilisation, lundi soir, dont 2 min 34 s en avantage numérique. Des 9 min 43 s passées sur la glace à forces égales, 1 min 15 s l’a été en prolongation.

 

Avec le résultat qu’on connaît.

 

Ce but est bien sûr le fruit d’un tir vif et de très haute qualité de la part de Caufield. Mais il a aussi mis en valeur les deux joueurs qui l’accompagnaient sur la patinoire : Jeff Petry qui a démontré une fois encore son talent naturel pour orchestrer des poussées en zone offensive; Joel Armia qui a fait un écran parfait pour compliquer le travail du gardien des Leafs Jack Campbell.

 

« C’était un très bon tir, venant d’un bon petit Américain issu du programme de développement de notre pays » a d’abord lancé le gardien américain des Leafs. Mais il faut aussi reconnaître le travail qu’Armia a effectué devant moi » s’est empressé d’ajouter le gardien qui a encaissé sa quatrième défaite seulement en 19 décisions (15-2-2).

 

Cole Caufield a le sens du spectacle

Une autre page d’histoire à modifier

 

Les deux premiers buts de Caufield dans l’uniforme du Canadien marqueront donc l’histoire du Tricolore.

 

Samedi, le jeune franc-tireur a rejoint Gerry Hefernan qui, depuis le 11 décembre 1941, était le seul joueur de l’histoire du Canadien à avoir marqué son premier but en carrière en prolongation.

 

Lundi, Caufield s’est hissé au deuxième rang dans l’histoire du Tricolore en inscrivant son deuxième but gagnant après seulement cinq rencontres.

 

Selon nos collègues responsables des statistiques à TSN, Didier Pitre, avec deux buts gagnants en quatre matchs seulement, détient le record des deux buts vainqueurs les plus rapides depuis la saison 1917-1918. Mettez-en que ça fait longtemps. Caufield rejoint Joe Malone (1917-1918) et Aurèle Joliat (1924-1925) qui ont eux aussi inscrit leur deuxième but gagnant après cinq matchs et Pit Lépine – six matchs en 1925-1926 – complète ce groupe sélect.

 

Comme quoi ça faisait une mèche qu’un joueur du Canadien avait connu un départ aussi fulgurant.

 

Après un tel départ, Cole Caufield sera le point d’attraction et d’attention de tous les amateurs et de tous les journalistes. C’est normal. L’envers de la médaille, c’est qu’il fera aussi l’attention des équipes adverses qui réalisent qu’il pourrait être périlleux de donner un brin trop de temps et d’espace à ce jeune qui prouve être capable de marquer dans la LNH comme dans les autres ligues où il est passé et où il s’est signalé.

 

Il sera intéressant de voir comment le petit gars réagira.

 

Des remontées signées Toffoli, Danault et Allen

 

Il est normal que l’attention médiatique autant que celle des partisans soit canalisée sur Cole Caufield et les deux buts victorieux qu’il a marqués en prolongation.

 

Mais pour se rendre en prolongation, le Canadien a dû effacer, deux fois plutôt qu’une, les avances de 1-0 et de 2-1 que les Leafs s’étaient données.

 

ContentId(3.1388251):LNH : Maple Leafs 2 - Canadiens 3 (Prolongation)
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Comme samedi face aux Sénateurs, comme vendredi aux dépens des Jets, le Canadien a surmonté la terrible gêne qui le menait depuis le début de la saison quand un adversaire prenait les devants dans le match.

 

Cette nouvelle attitude reflète vraiment un changement qui s’opère dans le vestiaire, sur le banc, sur la glace. Le Canadien ne doit plus être considéré comme battu dès que les choses ne vont pas toutes dans sa direction.

 

On va se le dire : avant de revenir dans le match en toute fin de troisième période alors que Phillip Danault a créé l’égalité avec 52 secondes à faire, le Canadien ne disputait pas une grosse rencontre. De fait, il devait à Jake Allen encore solide hier – deux buts accordés sur 29 tirs – et au 28e but de la saison de Tyler Toffoli – son septième en avantage numérique – qui a créé l’égalité 1-1 en début de période médiane, le fait de n’avoir qu’un retard d’un but à combler.

 

Mais il y a deux semaines, cinq semaines, dix semaines, le Canadien n’aurait pas été en mesure de revenir dans ce match parce qu’il ne jouait pas avec la confiance et l’implication nécessaires pour changer le cours d’une rencontre.

 

En ce moment, le Canadien compte sur cette dose de confiance qui pousse tout le monde à s’impliquer davantage afin de maximiser les chances de renverser la vapeur.

 

Ça se voit, ça se sent.

 

Et ça explique pourquoi le Canadien, que plusieurs croyaient en danger de rater les séries il y a une semaine à peine, est maintenant sur un pied d’égalité au troisième rang dans la division Nord avec les Jets de Winnipeg. Des Jets qui ont encaissé, lundi, à Ottawa, aux mains des Sénateurs, une septième défaite de suite en temps réglementaire.

 

Phillip Danault a trouvé un bon moment pour enfiler son cinquième but de la saison. Un but qui couronnait une autre grosse soirée de travail devant les meilleurs éléments du club adverses.

 

Bien qu’Auston Matthews ait marqué son 39e but de la saison lundi, son sixième déjà cette année (12e point) en huit matchs contre le Canadien, son 18e (29e point) en 22 matchs contre Montréal depuis le début de sa carrière, celui qui a déjà une main sur le trophée Maurice-Richard a tenu des propos très élogieux à l’endroit de Phillip Danault qu’il a eu dans les pattes du début à la fin du match.

 

« C’est un très bon joueur de hockey. Il est intense. Il travaille très fort des deux côtés de la rondelle. Il me complique la vie, mais est aussi capable de contribuer offensivement. À mes yeux, ce gars-là ne reçoit pas le crédit qui devrait lui revenir », a lancé Matthews dont le nom s’ajoute à celui de Nathan MacKinnon au chapitre des vedettes offensives qui identifient Phillip Danault comme un joueur qui leur donne beaucoup de fil à retordre.

 

Suzuki et Kotkaniemi en directions opposées

 

Si Cole Caufield a volé la vedette, si Jake Allen a été le meilleur joueur du Canadien et si Tyler Toffoli et Phillip Danault ont eu plus que leur mot à dire dans la victoire, il est important de souligner les grosses performances de Nick Suzuki et Jeff Petry qui ont amassé trois passes chacun.

 

Suzuki a prolongé à six sa série de matchs consécutifs avec au moins un point. Il revendique quatre buts et six passes au cours de cette séquence.

 

Ces points récompensent du travail très bien fait par le jeune centre qui, après un très bon début de saison, a connu une inquiétante baisse de régime. Pas seulement en matière de statistiques personnelles, mais aussi en matière de qualité de ses performances.

 

Depuis le dernier voyage dans l’Ouest canadien, on revoit le Suzuki de l’été dernier, le Suzuki du début de saison. Les points récoltés confirment de bonnes performances offensives, mais il a aussi amélioré la qualité de ses couvertures défensives.

 

Tellement que lui et ses compagnons de trio – Tyler Toffoli d’un côté et Joel Armia de l’autre – sont envoyés sur la patinoire ou y demeurent même lorsque les meilleurs joueurs des autres équipes sautent sur la patinoire.

 

Un signe évident de confiance à l’endroit du jeune homme. Surtout que Dominique Ducharme n’est pas friand du marquage systématique d’un trio par un autre trio, car cela lui enlève la gestion de son personnel qui devient dictée par les sélections de l’entraîneur adverse.

 

Si Nick Suzuki joue très bien, on ne peut pas en dire autant de Jesperi Kotkaniemi qui patine dans la direction inverse.

 

La production offensive de KK est timide avec ses cinq buts et 20 points. Cinq buts, c’est le total affiché par Phillip Danault et Artturi Lehkonen qui n’ont pas la moitié de la touche offensive de Kotkaniemi. C’est un but de moins que Shea Weber. C’est deux buts de moins que Joel Armia qui a disputé 15 matchs de moins en raison de blessures. C’est un but de plus que Paul Byron.

 

Kotkaniemi est encore très jeune. Trop jeune pour qu’on commence à porter des jugements lapidaires et définitifs à son endroit.

 

Mais le Canadien semble à court de solutions pour lui. Lundi soir, on l’a placé en compagnie de Danault et Anderson. Un duo qui aurait pu l’aider. Mais en se retrouvant contre les meilleurs éléments adverses, KK a semblé geler devant le défi.

 

Il a obtenu des occasions en attaque massive, mais il n’a pas su en profiter.

 

Le manque d’engagement peut-être tributaire d’un brin de fatigue et/ou de découragement a forcé Ducharme à garder Kotkaniemi au banc en troisième période. KK avait encaissé un choc lors d’une de ses dernières présences, mais le coach s’est assuré de confirmer que ce n’était pas par mesure préventive qu’il l’avait gardé au banc.

 

Le message aux journalistes et aux partisans était clair. Le sera-t-il aussi à l’endroit du jeune homme?

 

Les prochains matchs le diront.

 

Mais alors que Suzuki s’impose, que Cole Caufield fait la joie des partisans, que Jake Evans est en train de se rendre indispensable au sein des trios de soutien, que la majorité des attaquants – même les membres du trio du centenaire – offrent des présences soutenues et que les Tatar et Gallagher rejoindront le club avant longtemps, il serait bien que Kotkaniemi suive le rythme au lieu d’aller à contre- courant.

 

Car c’est lui qui pourrait écoper lorsque viendra le temps de prendre des décisions difficiles à l’aube des séries.

 

Entre les lignes

 

-      Alexander Romanov est appelé à prendre les bouchées doubles en raison de l’absence de Shea Weber. Le jeune défenseur s’est étouffé quelques fois lundi soir en se rendant coupable de revirements qui ont offert des occasions aux Leafs dont deux échappées offertes à Mitch Marner et William Nylander. Jake Allen est venu à la rescousse de son jeune arrière en effectuant deux arrêts. Dans le cas de Romanov, c’est l’expérience qui entre...

 

-      Boudé après les acquisitions de Jon Merrill et Erik Gustafsson, Brett Kulak a effectué quelques présences en relève à Romanov à la droite de Ben Chiarot...

 

-      Avec sa victoire de lundi, le Canadien a maintenant un dossier de 3-4-1-0 contre les Leafs cette saison...

 

-      Le Canadien vient de signer sa quatrième victoire de suite dans un match qui se décide au-delà les 60 minutes réglementaires. Il a gagné trois fois en prolongation – après avoir perdu six fois de suite en début de saison – et une fois en tirs de barrage après des revers lors des trois premières « fusillades »...

 

-      Sheldon Keefe et ses joueurs ne perdront pas de sommeil avec les points gaspillés à Montréal lundi. Mais l’entraîneur-chef des Leafs était quand même déçu du manque d’opportunisme affiché par son équipe. « Nous étions en possession de la rondelle après que le Canadien eut retiré son gardien en fin de troisième. Nous n’avons pas su en profiter et le Canadien a ensuite nivelé les chances. En prolongation, nous avons obtenu une échappée à deux – Matthews et Marner – contre leur gardien et nous n’avons pas marqué. On a eu combien, deux, trois échappées au cours du match. On n’a pas su en profiter. Ce sont toutes ces occasions ratées qui ont fait tourner le vent en fin de matchs. »

 

-      Le Canadien s’entraînera mardi à Brossard avant de prendre la direction d’Ottawa où il croisera les Sénateurs pour une dernière fois cette saison mercredi. Le Canadien poursuivra son périple jusqu’à Toronto où il affrontera les Leafs jeudi et samedi. Il complétera son calendrier régulier lundi et mercredi prochain alors que les Oilers viendront reprendre les matchs annulés en raison de l’éclosion de COVID dans le vestiaire du Tricolore. Il s’agira peut-être alors d’un prélude à un duel Montréal-Edmonton en première ronde des séries...