MONTRÉAL – L’attaquant Ryan Poehling et le défenseur Cale Fleury étaient des absents notables vendredi à l’ouverture du camp d’entraînement du Rocket de Laval.

Depuis le début de la saison de la Ligue nationale, les deux jeunes espoirs font partie des cinq réservistes qui forment l’escouade volante du Canadien. Les membres de ce groupe peuvent accompagner le club sans que leur plein salaire ne soit comptabilisé sur sa masse salariale et servent de police d’assurance dans l’éventualité d’une blessure ou d’une éclosion de COVID-19.

Le Canadien n’a toujours pas eu à faire appel à l’un de ces volontaires. Au moment où reprennent les activités du club-école, la question devient de plus en plus pertinente : à 22 ans, Poehling et Fleury n’auraient-ils pas avantage à redescendre d’un échelon afin d’ajouter du kilométrage à leur modeste carnet de bord dans le hockey professionnel?

Selon ce que vous déchiffrer en lisant entre les lignes offertes par l’entraîneur-chef Joël Bouchard, ça pourrait n’être qu’une question de temps... ou pas!

« Sans entrer dans ce qui est mieux pour un joueur ou l’autre, l’organisation a un plan pour chaque joueur et une raison aussi pourquoi les décisions sont prises, a répondu Bouchard après le premier entraînement officiel de son équipe. Et on en parle souvent avec Marc [Bergevin] : on ne peut pas tout dire tout le temps non plus. Je sais qu’on aimerait ça que tout soit 100% transparent en tout temps, mais il y a plein des choses des coulisses qu’on ne peut pas dire et honnêtement, il y a plein de choses que moi-même je ne sais pas et que je n’ai pas besoin de savoir non plus. Alors avant de commencer à analyser et se demander qui devrait être où... De toute façon, ça change très vite. On l’a vu hier, malheureusement, [Joel Armia Paul Byron] n’ont pas fini le match. »

Il existe plusieurs courant de pensées quant aux avenues à privilégier pour accompagner un jeune joueur vers l’atteinte de son plein potentiel et ce qui réussit à Pierre ne fonctionnera pas nécessairement avec Jean ou Jacques. Alexander Romanov est en voie de réussir sa transition vers la LNH après avoir passé seulement deux années en KHL. Josh Brook, qui a été repêché dans les mêmes eaux un an plus tôt, a encore énormément de travail devant lui pour espérer le rejoindre au plus haut niveau.

« Pour un joueur en ce moment, ça va dépendre d’où il est dans son cheminement comme joueur de hockey. Ça va dépendre aussi de la durée, théorise Bouchard. Ce n’est jamais bon pour un joueur d’être juste sur la sellette et de ne pas jouer de matchs pendant trop longtemps. Ceci étant dit, ça peut être bon pour des joueurs comme Cale Fleury et Ryan Poehling de passer du temps avec des joueurs de la Ligue nationale pendant une certaine période. »

« On verra ce que le futur va apporter avec le Canadien, mais si je parle de développement, ça veut dire que les jeunes doivent vivre des expériences. Il y a des choses que je peux enseigner et il y a des choses qu’ils doivent vivre. Ils doivent faire des erreurs sur la glace. Des fois ils doivent les faire dans la Ligue américaine et des fois ils doivent les faire dans la Ligue nationale. Je dirais que c’est un mixte d’un peu tout qui fait qu’un joueur va toujours se pousser et apprendre de chaque situation. »

Apprentissage en accéléré pour Guhle et Mysak

Bouchard avait 32 joueurs à sa charge pour la première journée du camp. Du lot, on retrouvait Kaiden Guhle et Jan Mysak, deux joueurs à peine repêchés qui profitent de la suspension des activités de la Ligue junior de l’Ouest (WHL) et de la Ligue junior de l’Ontario (OHL) pour se tremper le gros orteil dans les eaux froides du hockey professionnel.

Pendant combien de temps ces vertes recrues resteront-elles à Montréal? Et quel sera leur rôle chez le Rocket si elles devaient encore être dans les parages à l’ouverture de la saison? Bouchard n’est pas en mesure de répondre à ces questions.

« Chaque fois que j’ai la chance de passer du temps avec des jeunes de l’organisation, je vois ça comme un privilège pour moi, la chance d’apprendre à les connaître. Et j’espère qu’ils voient ça [de la même façon] parce que notre but ultime, c’est de préparer des gars pour la Ligue nationale, que ça soit des jeunes joueurs qui sont à quelques années d’y arriver ou des gars qui sont à quelques blessures d’être rappelés. Quand on a la chance de travailler avec Guhle, Mysak ou même [Gianni] Fairbrother, [Cam] Hillis, [Jacob] Leguerrier, on est capable de leur enseigner des choses, mais aussi d’apprendre à les connaître. La relation et le partenariat qu’on doit bâtir avec les joueurs est très important. Normalement on le ferait au camp de développement ou au camp des recrues, mais cette année on n’a pas eu cette opportunité. »

« On voudrait que ces joueurs jouent junior parce que c’est la réalité, ils ont besoin de faire leur stage junior. Heureusement pour Guhle et Mysak, ils ont eu la chance de jouer au Championnat du monde, donc ils sont peut-être un peu plus prêts à jouer dans un calibre de la Ligue américaine. Ils ont eu du hockey de haut niveau comparativement aux autres qui n’ont pas joué depuis le mois de mars. »

Les membres des médias n’auront pas accès aux entraînements du Rocket avant le 27 janvier. Selon Bouchard, Guhle a patiné vendredi tandis que Mysak sautera sur la glace pour la première fois samedi.