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C’est quand ça va mal qu’on reconnaît la vraie valeur d’une équipe; le caractère des joueurs; l’esprit de corps sans lequel il est très difficile, voire impossible, de traverser les épreuves.

 

Après une période samedi, ça allait mal pour le Canadien. Le Tricolore ne jouait pas du si mauvais hockey. Ça non! Mais pendant que les Penguins avaient profité de leur talent pour marquer deux buts, le travail du Canadien n’avait donné que quelques occasions de marquer. Et comme passer proche c’est bon aux fers et à la pétanque, mais ça ne donne pas grand-chose au hockey, l’issue du match semblait jouée.

 

Le nouveau Canadien a changé le cours de la partie. Et c’est sans doute le point le plus positif à tirer de la victoire de samedi. Une deuxième de suite, en une petite semaine, aux dépens des Penguins qui devraient pourtant être bien plus forts que le Tricolore.

 

L’éveil de Jonathan Drouin qui a enfin disputé un match à l’image de ce que les partisans sont en droit d’attendre de sa part; Tomas Tatar qui a marqué deux beaux buts en plus de s’en faire voler un autre; Jesperi Kotkaniemi qui a frappé un poteau; Antti Niemi, en relève à un Carey Price amoindri par la grippe, qui a réalisé quelques arrêts importants et opportuns ont offert des sources de réjouissances aux partisans.

 

Mais l’an dernier, le Canadien n’a signé que trois remontées victorieuses dans le cadre des 27 parties au cours desquelles il tirait de l’arrière après une période. Seule l’Avalanche du Colorado a fait pire avec deux gains. Inversement, le Canadien a perdu 24 fois, dont 22 en temps réglementaire. Les Sabres (29), les Canucks (27) les Rangers (24) et les Sénateurs (23) sont les seuls à avoir encaissé plus de revers en temps réglementaire que le Canadien.

 

Samedi, le Canadien a non seulement comblé un recul de 0-2 en deuxième. Mais il a pris les devants 3-2. Et lorsque les Penguins ont nivelé les chances en troisième, le Canadien n’a pas baissé les bras. Il a continué à patiner. Si Max Domi avait tiré un centimètre plus à gauche, il aurait donné la victoire en prolongation. Mais là encore, le Canadien ne s’est pas laissé abattre et il s’est sauvé avec une victoire en tirs de barrage.

 

Contre un adversaire plus talentueux, le Canadien a eu besoin de décocher 78 tirs – 40 rondelles ont atteint la cible – pour marquer les trois buts qui lui ont permis de pousser le match en tirs de barrage.

 

Les Penguins ont décoché 30 tirs de moins. C’est énorme. Et ils ont cadré 28 des 48 tirs décochés ce qui confirme une meilleure efficacité.

 

Ça démontre quoi? Ça démontre que pour l’instant, cette équipe semble vraiment avoir l’intention de se donner à fond peu importe les circonstances et peu importe l’adversaire a de quoi réjouir les partisans.

 

Pas question ici de me laisser aveugler par la récolte de cinq points sur les huit à l’enjeu depuis le début de la saison. Pas question de prétendre que le Canadien est maintenant un club qui peut aspirer aux grands honneurs. Ou qui doit être considéré parmi les candidats attendus en séries éliminatoires.

 

Mais ça donne du hockey intéressant à regarder. Et oui, ça permet d’entretenir un brin d’optimisme pour le présent et certainement deux ou trois brins à l’égard d’un avenir meilleur.

 

Un bémol : l’attaque à cinq

 

En dépit des belles choses démontrées et réalisées samedi contre les Penguins, l’attaque massive a encore connu des moments difficiles.

 

Le Canadien a marqué une fois. C’est déjà ça. Mais le but enfilé en six occasions ne fait pas contrepoids aux insuccès relevés depuis le début de la saison. Des insuccès mis en évidence alors que le Canadien a été incapable de profiter d’une séquence de 108 secondes – ou 1 minute 48 secondes si vous préférez – à cinq contre trois en fin de période médiane.

 

On a encore vu samedi Joel Armia et Andrew Shaw sur la glace lors de ce cinq contre trois. Je veux bien croire que les deux joueurs sont droitiers et que les «coachs» aiment avoir des droitiers hors l’aile pour profiter de tirs sur réception. Je veux bien croire aussi que Armia a un bon gabarit et que Shaw est combatif. Des qualités qui militent en faveur de leur utilisation devant le filet.

 

Mais pendant que Shaw et Armia gaspillent des secondes de grande qualité, un gars comme Paul Byron attend sur le banc.

 

Paul Byron est rapide. Paul Byron est combatif. Paul Byron est capable de marquer des buts comme le confirment ses deux dernières saisons au terme desquelles il a franchi le plateau des 20 buts. Paul Byron est tellement capable de marquer des buts que c’est lui qui a été envoyé en premier lors de la séance de tirs de barrage. Eh oui! Il a marqué.

 

Pour toutes ces bonnes raisons, il me semble que Paul Byron devrait être en mesure d’évoluer au sein d’une des deux vagues d’attaque massive. Et qu’il serait plus utile que Shaw et/ou Armia.

 

Avec deux buts enfilés en 17 occasions, le Canadien présente une efficacité de 11,8 %. C’est trop peu pour étirer encore longtemps la patience accordée aux Shaw et Armia.

 

Kotkaniemi : l’expérience qui entre

 

Parce que Claude Julien profitait du dernier changement, il a géré ou protégé le jeune Jesperi Kotkaniemi en tentant de le soustraire aux duels inégaux devant Crosby et Malkin.

 

Bien qu’elle soulève l’ire de bien des partisans, cette décision est sage. Elle s’inscrit dans le plan de développement normal d’un jeune de 18 ans. Mais Kotkaniemi, dont les qualités les plus évidentes sont la vision du jeu, le contrôle de la rondelle et un tir de bon calibre dans la LNH pourrait lui aussi profiter de temps de qualité en avantage numérique.

 

Du moins il me semble...

 

En bref

  • Le trio de Phillip Danault (2), Tomas Tatar (10) et Brendan Gallagher (11) a obtenu 23 des 78 tirs tentés par le Canadien samedi. C’est énorme considérant que les neuf autres attaquants en ont totalisé 38 dont dix par Artturi Lehkonen...
     
  • Andrew Shaw devra être plus vigilant sans ses actions autour du filet adverse. Pour un deuxième match de suite samedi, le vétéran a coûté un but à son équipe pour avoir empêché le gardien adverse de faire son travail. Shaw est un valeureux guerrier. Mais le guerrier semble moins efficace dans les batailles à un contre un, ce qui est normal considérant son âge et le contrepoids des commotions cérébrales dont il a été victime. Il ne peut donc se permettre des manques de discipline susceptible de priver le Canadien de buts déjà bien difficiles à marquer...
     
  • Prochains adversaires du Canadien, lundi soir, au Centre Bell, les Red Wings de Detroit sont débarqués à Montréal en soirée samedi. Juste à temps pour aller oublier le revers de 82 encaissé en après-midi à Boston aux mains des Bruins. Il sera intéressant de voir ce qui restera de jambes aux joueurs des Red Wings après une fin de semaine à Montréal…