AVANT-MATCH

Champion défendant, talentueux au plus haut point à toutes les positions, doté d’une belle profondeur et bien outillé pour répéter les exploits de la précédente saison, oui, le Lightning de Tampa Bay a de quoi faire peur!

De l’autre côté, les Canadiens de Montréal se pointent le bout du nez en tant que négligés, mais avec une belle confiance, voire une certaine arrogance (bien placée), qui leur a permis de se rendre jusqu’à la grande finale. Une équipe transformée depuis le match no 5 de la série face aux Maple Leafs de Toronto.

Bref, la table est mise pour une belle confrontation!

Si on retourne du côté de Tampa Bay, l’équipe de Jon Cooper a été en mesure d’éliminer à tour de rôle les Panthers de la Floride (4-2), les Hurricanes de la Caroline (4-1), et les Islanders de New York (4-3). Par ailleurs, la série face aux Islanders a été particulièrement corsée et âprement disputée. Le tout s’est soldé par une victoire de 1-0 du Lightning dans le match ultime, ce qui lui a permis d’accéder à cette étape ultime pour une deuxième saison consécutive.

Pour le Tricolore, le parcours a été particulièrement difficile au début, alors que les hommes de Dominique Ducharme ont dû effacer un déficit de 1-3 pour se défaire des Leafs (4-3), avant de facilement balayer les Jets de Winnipeg (4-0) et finalement venir à bout des puissants Golden Knights de Vegas (4-2). L’abandon du « je » pour le « nous » a été très important.

Cette équipe du Canadien n’a d’ailleurs pas intérêt à dévier de sa recette à succès des dernières semaines en raison de ce que représente la puissance de l’adversaire en face.

Si la dernière série remportée contre Vegas a représenté le summum du travail collectif, du dévouement et du respect du plan de match, il devra en être de même contre le Lightning, probablement la meilleure formation du circuit Bettman, sur papier du moins.

Pour espérer donner du fil à retorde à Tampa Bay et se donner une réelle chance de l’emporter comme équipe cendrillon, la troupe de Dominique Ducharme (Luke Richardson) se devra de remporter plusieurs petites batailles en raison de la force de frappe que représente le Lightning. On devra avoir des objectifs bien ciblés. En voici quelques-uns.

Objectif no 1 : Remporter la bataille de la zone centrale

Le jeu sans la rondelle a été tellement important jusqu’ici pour le CH et ça devra continuer. On devra appliquer à la lettre le resserrement du temps et de l’espace cédés à l’adversaire en zone neutre. On devra être plus agressif et physique par moment pour forcer les meilleurs éléments offensifs adverses à précipiter certaines de leurs actions offensives, et à se défaire de la rondelle.

Et au contraire, le jeu et les prises de décisions avec la rondelle ne laisseront aucune place à interprétation et négociation. Les joueurs du CH devront faire preuve de patience et d’intelligence.

Chose certaine, la Sainte-Flanelle devra se tenir loin de la colonne des revirements. La mauvaise gestion de la rondelle ne peut tout simplement pas exister, en raison de la grande qualité première de l’adversaire, de son jeu de transition et de son grand niveau d’habiletés offensives.

Objectif no 2 : L'importance des unités spéciales

Que dire du travail effectué en infériorité numérique par le CH dans les séries précédentes! Cette unité a fait ses devoirs dans l’analyse des tendances chez l’ennemi et a bénéficié du travail exemplaire du vétéran Carey Price devant le filet, mais aussi du superbe travail effectué par les différents quatuors dans cette phase de jeu. Il ne faut pas oublier aussi le bon boulot dans le cercle des mises en jeu et les sacrifices faits pour se placer dans les différentes lignes de tir. Payer le prix, ça fait mal!

Par contre, les champions en titre qui se pointent à l’horizon pour ce grand rendez-vous, contrairement aux adversaires précédents du Canadien, se présentent encore plus redoutables en raison de leurs deux unités de supériorité numérique, qui toutes les deux peuvent faire mal et capitaliser au bon moment.

Il n’y a aucun doute que le département de l’avantage numérique pourrait faire la grande différence entre la victoire et la défaite pour Montréal, dans une série où il pourrait être très difficile de marquer à cinq contre cinq en raison de la grande qualité des deux gardiens que représentent Price et Andrei Vasilevskiy.

Donc, l’importance de se pointer dans la cuisine et prendre la chaleur du moment, en payant le prix pour récupérer les retours de lancer et neutraliser les chances de marquer secondaires, va de soi.

Une réalité demeure, le travail en périphérie ne devrait pas représenter la clé du succès dans cette phase de jeu.

Objectif no 3 : La discipline avec un grand « D »!

Si le Canadien a réussi par la qualité de son jeu et son implication physique à se tenir loin de la boîte des pénalités dans la série précédente, en réussissant même à entrer dans la peau de certains des meilleurs éléments adverses, la discipline sera d’autant plus importante face à la puissante attaque du Lightning.

Les hommes de Ducharme/Richardson devront jouer à l’intérieur de leurs limites, respecter leur propre carré de sable et chacun devra accepter son rôle et ses responsabilités si on veut se donner une chance de l’emporter.

Que se soit le comité du groupe des défenseurs, des unités spéciales, de ceux qui ont eu la lourde responsabilité de neutraliser les meilleurs éléments adverses, le quatrième trio de type papier sablé, tout le monde devra mettre la main à la pâte.

En conclusion, le Canadien de Montréal est en mission et il devra demeurer centré sur le jeu et non l’enjeu, question de ne pas détourner son esprit sur le plan de jeu dans les moments critiques.

Il devra demeurer aiguillé sur le processus tout en restant dans le moment présent et en se souciant de tous les petits détails.

On se devra d’être respectueux de l’adversaire, tout en jouant sans complexe dans cet autre test d’adversité; le plus gros test depuis 1993.

Comme le dit le bon vieux proverbe : « Un éléphant, ça se mange une bouchée à la fois! »

Bonne finale à tous!