Les Canadiens ont connu un faux départ face aux Maple Leafs samedi dernier. Transportés par l’énergie d’une cérémonie d’ouverture forte en émotions et motivés pour un renouveau à la suite d’une saison de misère, ils ont tenté tant bien que mal d’amorcer la rencontre en lions.

Mal en a pris à Ryan White de bousculer Ben Scrivens, le gardien des Leafs, après seulement 46 petites secondes, et au moment même où Brandon Prust poussait, en tombant à la renverse, la rondelle au fond du filet par surcroît. Même s’il restait plus de 57 minutes de temps réglementaire à faire au match une fois la pénalité écoulée avec succès, je demeure convaincu que cet événement a eu une incidence sur le reste de la soirée. Eh oui, la ligne est très mince entre la victoire et la défaite, entre l’entrain et l’hésitation, entre départ canon et infériorité numérique, entre l’espoir et le désir de tout repenser.

Le tricolore s’est retrouvé sur les talons, se questionnant sans cesse à savoir si on était bien positionné ou si on respectait les cadres d’un système pas encore entièrement maîtrisé au lieu de poursuivre sur la lancée offerte par le quatrième trio, celui d’énergie. Les joueurs ont eu de la difficulté à bien gérer, voire contrôler, leurs émotions au départ et ont été coupables d’indiscipline. À leur éveil offensif, aussi timide fut-il en troisième période, la pente était trop abrupte pour une première joute depuis des lunes, avec le résultat qu’on connaît aujourd’hui.

Loin de moi l’idée de sombrer dans le négativisme. J’ai aimé Prust, White, Bourque et Armstrong. J’ai été rassuré par Markov et Price. Galchenyuk confirme, lui, à chaque jour qui passe, qu’il aura une belle carrière. Plusieurs joueurs se sont laissé une bonne place à l’amélioration toutefois. Lorsque la cohésion n’est pas au rendez-vous, il n’est jamais mal vu de revenir aux détails simples mais efficaces. Des tirs, de la circulation devant le gardien adverse, des rondelles positionnées derrière la dernière ligne de défense ennemie sont tous des éléments qui ont fait leur preuve. Avec le temps et l’entraînement collectif, la chimie et le talent reviendront à la surface. Et si ces détails ne révolutionnent pas le hockey et n’animent pas le spectacle, il faut admettre que le divertissement ne venait pas des pièces de jeu à couper le souffle de toute façon. Et ce sera sûrement ainsi pour quelques parties encore.

S’il faut tasser du revers de la main l’idée de paniquer trop tôt, le Canadien doit absolument profiter, cependant, du calendrier favorable dont il a hérité en ce début de saison écourtée pour mettre en banque des points au classement. Car avec déjà seulement 47 duels restants, tous auront beau courir, heureux seront ceux qui sont partis à point…