MONTRÉAL - Le Canadien de Montréal a toujours l’intention de faire signer un premier contrat au jeune défenseur russe Alexander Romanov et de compter sur sa présence à la ligne bleue dès la saison prochaine. Car on devrait bien avoir une saison de hockey l’an prochain. Du moins, je l’espère...

Mais la décision des dirigeants de la Ligue continentale de hockey (KHL) d’annuler ce qu’il restait de la saison 2019-2020 en raison de la pandémie associée à la Covid-19 n’ouvre pas la porte à des négociations hâtives pour autant.

« La saison est annulée, mais les règles régissant les négociations avec des joueurs de la KHL ne changent pas. On doit quand même patienter jusqu’au premier mai avant de pouvoir nous entendre avec Romanov », a indiqué mercredi matin un membre de l’organisation du Canadien.

Choix de deuxième ronde (38e sélection) du Canadien en 2018, le défenseur de 20 ans est toujours activement courtisé par le Tricolore. Le directeur général Marc Bergevin s’est d’ailleurs rendu à Moscou l’hiver dernier pour épier Romanov sur la patinoire, mais surtout avec des discussions avec lui et les membres de sa famille pour les convaincre du sérieux du Canadien dans ce dossier et l’inciter à faire le saut dans la LNH le plus vite possible.

Le collègue Pierre Lebrun de TSN a rejoint l’agent du défenseur mercredi matin et Dan Milstein a confirmé les intentions de son jeune client de s’entendre avec le Tricolore. Ce contrat entrerait toujours en vigueur seulement en début de saison 2020-2021 et ne permettra pas à Romanov – contrairement aux règles régissant les jeunes hockeyeurs nord-américains – de faire le saut dans la LNH dès ce printemps dans l’éventualité où le Canadien et les 30 autres formations compléteraient la saison régulière pour ensuite disputer des séries éliminatoires.

Contrairement au Canadien qui doit patienter jusqu’au 1er mai, le CSKA de Moscou peut s’entendre à tout moment avec le jeune défenseur que les dirigeants du club voudraient garder au sein de leur formation.

« Les règles sont plus élastiques en Russie. Un club peut décider de déchirer un contrat avant qu’il ne soit terminé pour en offrir un autre plus généreux aux joueurs qu’ils veulent garder », a indiqué un membre de l’organisation.

Malgré cet avantage favorisant le CSKA de Moscou, le Canadien affiche beaucoup d’optimisme dans ce dossier.

Utilisé avec parcimonie par le CSKA au cours de la dernière saison, Alexander Romanov a récolté sept passes lors des 43 matchs de saison régulière et des quatre de séries éliminatoires qu’il a disputés.

Utilisé à profusion lors du Championnat du monde de hockey junior, Romanov a marqué un but et ajouté cinq passes au fil du tournoi qui s’est soldé par un revers, en grande finale, de la Russie aux mains du Canada. Malgré cette défaite, le défenseur d’avenir du Tricolore s’est hissé au sein de l’équipe étoile du tournoi. Un honneur obtenu pour une deuxième année de suite pour Romanov qui avait d’ailleurs été auréolé du titre de meilleur défenseur du tournoi 2019 malgré le fait que la Russie se soit contentée de la médaille de bronze.

Le principal obstacle du Canadien dans le dossier Romanov repose sur les modalités des contrats d’entrée dans la LNH. Le Canadien ne peut garantir un salaire de la LNH au jeune défenseur puisque les contrats d’entrée doivent obligatoirement comporter une clause qui régissant le salaire qu’il toucherait dans l’éventualité d’un renvoi dans la Ligue américaine.

Bien que le Canadien – comme tous les autres clubs de la LNH – insiste sur le fait que c’est avec le grand club et non avec son club-école qu’il a l’intention de faire jouer son jeune espoir, le CSKA de Moscou – comme toutes les équipes de la KHL – sont en mesure d’offrir des salaires garantis aux jeunes espoirs. Ce qui tend à compliquer la prise de décision de s’exiler en Amérique du Nord.

« Nous gardons des contacts étroits avec son agent et nous irons de l’avant avec des négociations officielles dès qu’il sera possible de la faire. Notre objectif est de l’avoir avec nous l’an prochain et nous sommes optimistes qu’il le sera », de conclure notre interlocuteur qui a demandé à ne pas être identifié.