COLLABORATION SPÉCIALE

L’art de plaire pour ne pas déplaire ne semble pas avoir fait partie du petit dictionnaire lors de la nomination du nouveau vice-président des opérations hockey chez les Canadiens de Montréal la semaine dernière, Jeff Gorton. Eh bien, honnêtement, c’est très bien ainsi.

Lors de sa première conférence de presse, cet homme de hockey expérimenté a prouvé qu’il avait la colonne solide et une grande confiance en ses moyens. Il est aussi habité par ce désir de se servir de cette pression omniprésente de Montréal comme motivation, au lieu et de la subir.

Dans le milieu, les réactions au sujet de l’embauche de Gorton ont suscité beaucoup plus de positif que de négatif sur son bagage d’expérience, son réseautage, et sur le fait qu’il a touché à plusieurs aspects de cette gestion exigeante dans ce milieu qui ne pardonne tout simplement pas.

Mais comme le dit le vieil adage « coach un jour, coach toujours » et il en va de même pour un homme de hockey qui a occupé le poste de directeur général au sein du meilleur circuit de hockey au monde. Donc, personne ne peut renier l’effet d’ombrage que la présence de Gorton aura sur celui ou celle qui occupera la chaise de directeur général de la Sainte-Flanelle. Ne pas le reconnaitre représenterait de l’aveuglement volontaire.

Une réalité qui pourrait aussi bien représenter certains avantages que certains désavantages dans cette relation du futur, au niveau des rôles et des responsabilités de chacun. On se devra de bien clarifier tout cela avant d’officialiser l’embauche du successeur de Marc Bergevin. La transparence et la clarté au niveau du carré de sable de chacun, à savoir qui fait quoi, et qui répond de qui dans cet organigramme qui laisse place encore aujourd’hui à quelques ambiguïtés, seront primordiales.

Au bout du compte, un peu comme la majorité de mes confrères, je suis persuadé que celui qui va estampiller les décisions importantes, de par son rôle, sera inévitablement Gorton. Ce sera sa responsabilité de redonner lettre de noblesse à cette franchise. Cela devra faire partie de ses priorités.

Gorton devra faire la meilleure lecture possible de l’environnement immédiat, de l’inventaire hockey, que se soit des effectifs en place, autant avec le grand club que ceux évoluant au niveau inférieur, que du personnel hockey en place et du système de recrutement.

On devra travailler sur l’encadrement de l’athlète, et cela dans l’ensemble des départements, ce qui servira de point de départ pour la suite des choses, question de plancher sur les orientations futures avec une vision à moyen et long terme pour le bien-être de cette franchise qui en a grandement besoin.

Malheureusement, à court terme certains sacrifices et certains saignements de nez seront nécessaires et feront partie du passage obligatoire dans l’objectif de redresser une barque qui n’a jamais autant pris l’eau que dans le moment présent.

Une réalité qui me porte à croire que bien avant d’embaucher le prochain directeur général de la formation montréalaise, la responsabilité première de Gorton sera de se libérer du regard des autres et de s’éloigner de cette télé-réalité du moment pour clairement identifier dans sa recherche l’identité qu’il veut donner à cette franchise pour les années futures.

Il se pourrait aussi qu’il procède à une embauche d’un dirigeant moins expérimenté qui devrait profiter du « mentoring » de Gorton, question d’apprendre sur les rudiments du métier. Il sera intéressant de voir quelle avenue il choisira d’explorer.

Savoir dire non à certains candidats et afficher son autorité seront en quelque sorte des démonstrations de la façon que Gorton se positionnera par rapport aux multiples sollicitations des derniers jours. Il devra établir la ligne de conduite sur plusieurs autres décisions à venir.

Il ne faut pas oublier ce que j’ai mentionné ci-haut, « directeur général un jour, directeur général toujours », sans être une barrière à l’embauche du prochain directeur général, cela fait tout de même partie de cette nouvelle réalité et de ce nouveau modèle d’affaires véhiculé par le propriétaire Geoff Molson.

En conclusion, un leadership qui se définira davantage par des actions que par des paroles. Seul le temps servira de référence sur l’évaluation des récentes décisions des hautes instances du club de hockey canadien.

Pierre DorionSénateurs d’Ottawa: mea-culpa du directeur général Dorion

Profitant d’une rare sortie médiatique samedi dernier, le directeur général des Sénateurs d’Ottawa, Pierre Dorion, en a profité pour faire un genre de mea-culpa sur les déboires actuels de sa formation.

En déclarant publiquement qu’il se mettait une bonne partie de ce triste constat d’échec sur ses épaules (« It’s on me »), certains diront que faute avouée à demi pardonnée, alors que d’autres diront que cela représentait un exercice facile à faire pour se soustraire de cette pression quotidienne.

Chose certaine, à mes yeux, il s'agit d'une première dans le cas de Dorion, qui n’avait jamais auparavant affiché publiquement cette part de responsabilité depuis son entrée en poste à titre de directeur général.

Pour trouver des solutions aux différents problèmes, à la base il faut reconnaitre qu’il y a des problèmes et identifier où ils sont. Que ce soit dans le processus de développement des plus jeunes, dans la surévaluation de certains vétérans ou dans l’embauche de certains joueurs autonomes lors de l’entre-saison, ce triste constat d’échec du moment doit servir de leçon pour les années futures.

La déception est bien sentie de la part des partisans dans le marché actuel, en raison des moments difficiles des dernières années et du scénario qui semble se répéter dans la capitale nationale, et ce, pour une xième saison.

Malgré un niveau de compétitivité plus élevé et des résultats positifs à leurs deux dernières sorties, le contexte exige, et ce, plus tôt que tard, un redressement de la situation avant que le propriétaire Eugene Melnyk s’impatiente de nouveau et que l’envie de procéder à des changements drastiques s’impose.

Sinon, qui sait, on pourrait peut-être voir une situation similaire à celle qui s’est produite dimanche soir à Vancouver, alors qu’on a fait table rase du côté des Canucks en congédiant l’entraîneur-chef Travis Green et le directeur général Jim Benning...

À suivre!