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RÉSULTATS

« Une grosse étape de ma vie qui se termine »

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BROSSARD – Durant son passage avec le Canadien, David Savard aura surpassé les attentes à son endroit, surtout pour sa magnifique influence sur le jeune groupe. À l'atterrissage de son dernier vol avec son équipe, il a reçu un hommage à la hauteur de son impact.

 

En pleurs sur la glace pour ses dernières secondes comme joueur, Savard a reçu des éloges d'Alex Ovechkin, Spencer Carbery (l'entraîneur des Capitals) et tous ses coéquipiers et entraîneurs du CH lui ont donné une chaleureuse accolade.

 

« J'aurais aimé être capable de retenir mes émotions un peu plus, mais quand tu vois tous les gars qui s'en viennent te voir, ce fut plus émotif que j'aurais pensé », a-t-il admis avec le sourire. 

 

Ce n'est pas tout, plusieurs joueurs à travers la LNH ont tenu à lui écrire des messages pour le féliciter sur sa longue et influente carrière de 14 saisons.

 

« C'est le fun de voir que j'avais le respect des autres joueurs. C'est ce qui rend le monde du hockey un univers spécial. On se tapoche dessus, mais une fois que c'est terminé, on a du respect les uns pour les autres », a commenté le numéro 58.

 

« C'est vraiment une personne spéciale. Il a été très important pour notre groupe, il va nous manquer comme joueur et comme ami pour moi. J'allais tout le temps souper avec lui. Ce sera bizarre qu'il ne soit pas là. Je repense à toutes les fois qu'on pleurait de rire », a raconté Mike Matheson.  

 

Jeudi, au lendemain de l'élimination à Washington, Savard a savouré son dernier retour en avion avec ses « frères d'armes ». Mais une magnifique surprise l'attendait à l'aéroport Montréal-Trudeau.

 

Les pompiers de l'aéroport ont utilisé des camions pour arroser l'avion du Tricolore, un hommage habituellement réservé aux pilotes qui tirent leur révérence. Pour l'occasion, les gyrophares étaient allumés et les sirènes retentissaient.

 

« C'est ce qu'ils m'ont expliqué. Quand un commandant fait son dernier vol, c'est une marque de respect, une tradition. J'ai eu la chance de le vivre. C'est quelque chose qui démontre encore tout le support de la ville, comment les gens ont apprécié mon passage avec le Canadien. Je ne m'en attendais pas », a confié Savard.

 

D'après nos informations, le Canadien a pris le temps d'échanger avec les pompiers pendant une dizaine de minutes après ce beau moment en équipe.

 

On aurait pu parler des tirs bloqués de Savard (près de 2000 en carrière), mais le défenseur de 34 ans aura encore plus laissé sa marque via sa personnalité.

 

Quand on se rappelle que ce n'est pas toujours facile pour les athlètes québécois de jouer pour le Canadien, on réalise que Savard a réussi à merveille le chapitre montréalais de sa carrière.

 

« Je suis arrivé dans une situation qui était probablement favorable pour moi. Je ne suis pas du style à amasser beaucoup de points. Mais je vais donner un effort à 100% et je pense que les partisans ont beaucoup apprécié. Le fait qu'on mise sur beaucoup de jeunes et que j'avais déjà de l'expérience, j'ai pu les aider. C'est tout à leur honneur d'avoir embarqué et écouté pour apprendre. On a beaucoup de bonnes personnes dans notre vestiaire. C'est ce qui fait que l'équipe s'est améliorée. C'était le fun de pouvoir les aider le plus possible », a réagi Savard en visant juste.

 

Entraîneur dans l'âme

 

Se retirer à 34 ans, ça vient avec son lot de questionnements. Mais pour Savard, ça semble incontournable qu'il demeure dans l'entourage de l'équipe.

 

« Je dois laisser la poussière retomber. Mais je veux rester dans l'entourage de cette équipe et continuer de les aider. Je ne sais pas dans quel rôle, mais n'importe quelle tâche me conviendrait », a expliqué Savard. 

 

« J'ai bataillé pendant des années avec ces joueurs, c'est le fun de voir à quel point j'ai été apprécié par eux. Je resterai toujours présent si les joueurs ont des questions. Je vais m'ennuyer de jouer au Centre Bell, c'est certain, mais je serai dans les gradins à les applaudir », a ajouté le sympathique athlète qui a serré la main des journalistes à son départ.

 

Parlant de son influence sur l'équipe, Savard a souvent été consulté par Martin St-Louis et ses adjoints. Il semble avoir joué un rôle sur la simplification judicieuse du système défensif.

 

« Martin a une incroyable tête de hockey et le fait d'avoir eu des discussions, ça nous a aidés à trouver un juste milieu. On a trouvé une manière d'avoir du succès et ça nous a permis de nous rendre en séries », a-t-il exprimé.

 

Il pourra jouer plus souvent avec ses enfants 

 

Savard avait compris, il y a déjà quelques mois, que ce serait sa dernière saison. Les signes envoyés par son corps ne mentaient pas. Il peinait parfois à se lever le matin ou après une sieste avant un match. Mais voici surtout quand son cœur était tiraillé.

 

« De ne pas être capable de jouer avec tes enfants une journée alors que le lendemain tu joues un match de la LNH. Ce n'est pas toujours plaisant », a indiqué Savard qui ne voulait pas terminer sa carrière à la suite d'une blessure.

 

Ses trois enfants étaient bien tristes de l'élimination du Canadien, mais ils ont retrouvé leur père avec un immense plaisir. Avec le repos, quelques morceaux du corps guériront. Il en aura bien besoin pour suivre leur rythme.