LONDON, Ontario - Les « recrues » du Canadien se sont inclinées 4-3 devant celles des Penguins de Pittsburgh dans le premier match d’un tournoi préparatoire qui débutait vendredi après-midi à London.

Les jeunes représentants du Tricolore venaient de rater deux chances en or à l’autre extrémité de la patinoire - des tirs de Charles Hudon et Nikita Scherbak envoyés directement sur le poteau - quand Daniel Sprong a déjoué Zachary Fucale en échappée après 78 secondes de temps supplémentaire écoulé à 3-contre-3.

L’attaquant des Islanders de Charlottetown, un choix de deuxième ronde des Penguins au plus récent repêchage de la Ligue nationale, a mis fin au débat avec une belle feinte du côté de son revers.

Le Canadien est revenu de l’arrière à trois reprises avant de finalement baisser pavillon en prolongation. Il profitait d’une supériorité numérique de deux hommes quand Tim Bozon a porté la marque à 3-3 avec 1:09 à écouler en troisième période.

Bozon a marqué avec la complicité d’Angelo Miceli, qui s’est démarqué en préparant les trois buts des perdants. L’ancien des Tigres de Victoriaville, qui a décroché une invitation au tournoi en tirant son épingle du jeu lors du camp de développement du CH en juillet, a aussi été l’architecte des buts de Jeremiah Addison et Daniel Carr en deuxième période.

« Je n’ai pas le choix de jouer comme ça à tous les soirs, a dit Miceli. Évidemment, l’équipe passe en premier, mais personnellement, je me sentais bien, j’étais à l’aise sur la glace et je suis content de ma performance. »

Dans un contexte qui n’avait rien pour mettre en valeur le travail des gardiens de but, Fucale a offert une solide performance en réalisant 40 arrêts. Scott Wilson, Ty Loney et Oskar Sundqvist sont les autres à l’avoir déjoué.

« Souvent, les joueurs ont de la difficulté avec l’exécution dans les deux ou trois premiers matchs d’une saison, mais c’est la même chose pour les gardiens. Mettons que c’était une bonne manière de commencer, avec autant de lancers. Ça m’a aidé à me mettre dedans immédiatement », a commenté Fucale après la rencontre.

Le Canadien a quant à lui dirigé 31 lancers sur Matt Murray, le meilleur gardien de la Ligue américaine la saison dernière.

Scherbak, qui n’avait pu prendre part aux matchs intra-équipe du camp de développement en raison d’une vieille blessure à un genou, avait été jumelé à Hudon et Carr, deux jeunes vétérans qui ont appris à faire connaissance la saison dernière dans la Ligue américaine.

« Aujourd’hui, ça a été très laborieux, évaluait sévèrement Hudon, qui a frappé deux poteaux dans le match. C’était la première fois qu’on jouait ensemble dans un vrai match, donc ça a été difficile. Mais on a tout donné pour laisser la meilleure impression possible. Ce petit tournoi-là, je pense que ça va aider tout le monde à arriver prêt pour le vrai camp. »

« J’ai aimé jouer avec eux. Ils font tout! Ils patinent, ils mettent de l’échec avant. J’ai trouvé qu’on formait un bon trio », estimait quant à lui Scherbak.

Le jeune Russe, qui s’apprête à faire le saut chez les professionnels après deux années dans la Ligue junior de l’Ouest, s’est bien tiré d’affaire aux yeux de Sylvain Lefebvre.

« Il a peut-être eu un lent départ en première période, mais après ça on a vu ses talents pour fabriquer des jeux avec la rondelle et son coup de patin. On a vu des belles choses », a jugé l’entraîneur des espoirs du CH.

Un autre intéressant duo qui avait pris forme au camp de développement, celui composé de Michael McCarron et Jérémy Grégoire, avait été gardé intact par Lefèbvre. Plutôt que d’être jumelés à Artturi Lehkonen, qui ne participe pas au tournoi, la paire était cette fois complétée par Bozon.

Utilisé au centre, le géant McCarron a assuré une bonne présence le long des rampes, où Grégoire ne s’est pas gêné pour venir complémenter son travail. L’ancien du Drakkar de Baie-Comeau a également été impliqué dans l’un des deux combats du match quand Matt Murphy, un rival bien connu à l’intérieur des cadres de la LHJMQ, a accepté son invitation à danser.

L’autre bagarre a impliqué le défenseur Dalton Thrower, qui a voulu venger son coéquipier Connor Crisp en s’en prenant à Evan Wardley.

« C’est certain qu’il y a des joueurs qui veulent montrer de quel bois ils se chauffent, si on peut dire. Il y a des gars qui ont ce style de jeu-là et on leur dit de nous montrer ce qu’ils peuvent faire. C’est de l’évaluation qu’on fait et ils essaient de nous montrer c’est quoi leur talent, leur potentiel. Il y en a pour qui c’est le patin, d’autre le jeu avec la rondelle et d’autres, c’est d’être physique. C’est ce qu’on a vu ce soir. »

Comme à la patinoire extérieure

Déjà caractérisé par du jeu ouvert à profusion, le match a pris une tangente encore plus offensive après les 60 minutes de temps réglementaire avec l’application du règlement qui affectera le déroulement de la période de prolongation à compter de cette année dans la Ligue nationale.

Pour les jeunes vétérans de la Ligue américaine, ça n’avait rien de nouveau. Le circuit de développement a pris de l’avance en implantant la saison dernière une formule de prolongation avec effectifs réduits. D’autres avaient des questions à poser.

« McCarron est venu me voir et il m’a dit ‘C’est quoi ça, 3 contre 3?’ », racontait Hudon après la rencontre. « Certains joueurs avaient eu la chance de le faire l’an passé avec les Bulldogs. C’est bon pour un gars comme moi qui a de la vitesse et des skills. C’est comme si on jouait sur une patinoire extérieure. On l’a vu, le match peut virer de bord rapidement. Il va y avoir moins de fusillade, ça c’est sûr. Les matchs vont finir plus vite. »

« C’est sûr que ça va vite, a constaté bien malgré lui Fucale. Il n’y a pas beaucoup de joueurs sur la glace et il y a des chances des deux côtés. Ça peut aller d’un côté comme de l’autre assez rapidement, mais c’est égal pour les deux équipes. »

« Ce que vous avez vu, je pense que c’est assez typique, a ajouté Lefebvre. On a eu deux bonnes chances de marquer et ensuite, il a fallu une mauvaise décision d’un joueur pour qu’il y ait une échappée à presque deux joueurs de l’autre côté. Avec un peu de chance, on gagnait le match. »