Maintenant que le Canadien de Montréal est officiellement éliminé des séries éliminatoires, plusieurs jeunes peuvent faire étalage de leur talent. Un joueur qui se doit absolument de ne pas louper cette occasion est Michael McCarron.

Le choix de première ronde du Tricolore en 2013 vient de fêter son 23e anniversaire et il n’est toujours pas parvenu à s’imposer dans la LNH. Cette saison, il a disputé 10 parties sans réussir à noircir la feuille de pointage, ce qui n’aide pas sa cause.

McCarron est à un moment déterminant de sa carrière. Soit il doit s’imposer dans le circuit Bettman, soit d’autres hockeyeurs plus jeunes lui tireront le tapis sous les pieds. Jusqu’ici, les résultats sont loin d’être probants, ce qui a même mené certains experts à le qualifier de « flop ».

Le Canadien doit-il jeter l'éponge avec McCarron?

Tableau Michael McCarron

À l’attaque, le rendement de McCarron est exécrable. En carrière, il n’a récolté que 2 buts et 5 passes pour 7 points en 61 parties. C’est un rendement bien en deçà du seuil de respectabilité pour un attaquant de la LNH. Si McCarron souhaite réellement s’imposer au meilleur niveau, il devra impérativement débloquer offensivement.

Pour réussir pareil fait d’armes, il devra décocher un plus grand nombre de tirs depuis la zone payante. Cette année, il n’a pas cadré le moindre lancer depuis le bas de l’enclave, tout en étant l’attaquant du Canadien lançant le moins souvent au filet depuis l’enclave pour un même temps d’utilisation à forces égales.

Pourtant, McCarron est un joueur au gabarit imposant qui devrait cadrer un nombre intéressant de tirs depuis l’enclave en récupérant des retours ou en faisant dévier les lancers de ces coéquipiers. McCarron se positionne plutôt le long des bandes en zone offensive au lieu de se poster devant la cage adverse. C’est la principale modification qu’il devra apporter à son jeu pour espérer faire sa place dans la LNH, car aucune formation ne peut se permettre d’aligner un joueur présentant une si faible production offensive. Tous doivent mettre la main à la pâte pour qu’une équipe soit compétitive.

Parallèlement, le coup de patin de McCarron a fréquemment été critiqué, mais il semble avoir grandement amélioré cette facette de son jeu. Pour un même temps de glace à égalité numérique, le numéro 34 du Canadien transporte beaucoup plus fréquemment le disque lors des sorties et des entrées de zone.

Seuls les patineurs rapides sont en mesure d’exécuter communément ces manœuvres, alors que Mathew Barzal mène la LNH pour ce qui est des sorties de zone en contrôle. Quant aux entrées de zone en contrôle, c’est Connor McDavid qui mène le bal. Nul amateur de hockey ne mettra en cause la rapidité de ces deux phénomènes.

Le fait que McCarron transporte davantage la rondelle est donc un indice extrêmement encourageant. Son manque de rapidité était son principal problème par le passé, lui qui semblait trainer un piano derrière lui. Certes, il ne sera jamais un grand patineur, mais toute progression est la bienvenue.

C’est défensivement que McCarron parvient réellement à tirer son épingle du jeu. Il réalise un nombre hallucinant de jeux défensifs dans son territoire et il récupère de nombreuses rondelles libres. C’est simple, lorsque McCarron est sur la patinoire, il parvient à soutirer le disque à l’adversaire et à en prendre possession.

De même, McCarron distribue beaucoup de mises en échec proportionnellement à son temps d’utilisation.

Si McCarron est pour se faire une niche dans la LNH, ce sera probablement à titre joueur de quatrième ligne excellant en défense et apportant un élément de robustesse. Depuis deux saisons, ce sont les domaines dans lesquels il semble véritablement exceller à la lumière des statistiques. Malgré tout, il devra s’imposer dans l’enclave, sinon ce projet sera voué à l’échec.

Le hic est que McCarron est un ancien choix de première ronde. Un tel espoir ne doit pas normalement devenir un bon joueur de profondeur. Ces sélections doivent plutôt se développer de façon à devenir des joueurs d’impact. Comme McCarron ne sera vraisemblablement pas ce hockeyeur, les attentes seront toujours trop grandes à son égard à Montréal.

Un parallèle peut être fait avec Kyle Chipchura qui avait aussi été un choix de première ronde du Canadien qualifié de « flop », mais qui a tout de même connu une belle carrière dans la LNH en raison de ses qualités en défense et de sa contribution physique.