Dans quelques jours, la Ligue nationale entreprendra sont retour à la compétition avec la ronde de qualifications en prévision des séries. Est-ce que Carey Price sera en mesure d'être fumant contre les Penguins de Pittsburgh?

 

Est-ce que cette longue trêve dans la LNH se voudrait avantageuse pour le no 31 qui pourrait revenir au sommet de son art grâce à cette période de repos.

 

Price est-il effectivement plus performant lorsqu’il est frais et dispos?

 

Pour y répondre objectivement, il s’avère nécessaire de décortiquer les performances de Carey Price en octobre comparativement au reste du calendrier. Il est également pertinent de comparer le rendement de Price lorsqu’il bénéficie d’un minimum de trois jours de congé comparativement aux départs pour lesquels il est lancé plus rapidement dans la mêlée.

 

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En début de calendrier, Carey Price, comme tous les autres joueurs du circuit Bettman, n’est normalement pas ennuyé par des pépins physiques ni surchargé par son volume de jeu. Il devrait conséquemment performer à son plus haut niveau d’après l’argumentaire avancé par Pittsburgh.

 

Les données ne sont pas véritablement probantes en ce sens.

 

Au cours des quatre dernières saisons, pour un même intervalle, Carey Price a affiché exactement la même moyenne de buts alloués lors du mois d’octobre que lors du reste de la saison. Le taux d’efficacité de Price demeure similaire pour ces deux périodes, variant d’à peine 0,6 point de pourcentage.

 

Certes, Carey Price a historiquement connu davantage de succès au mois d’octobre, alors qu’il a arraché plus de victoires pour un même nombre de départs. Cependant, ces succès sont potentiellement imputables aux performances collectives du Tricolore qui a tendance à conclure la saison avec difficulté alors que les autres formations élèvent leur jeu d’un cran lors du dernier droit.

 

Les données qui varient significativement, quant au rendement de Price en octobre, veulent que celui-ci soit beaucoup plus efficace face aux tirs provenant du bas de l’enclave et moins performant face aux tirs provenant du haut de l’enclave.

 

Une hypothèse à cet égard pourrait être que l’élément déterminant pour contrer un tir décoché à bout portant soit un positionnement impeccable, alors que le temps de réaction du cerbère est quasi inexistant depuis le bas de l’enclave. Inversement, les réflexes pourraient assumer un rôle exacerbé au moment de contrer un lancer provenant du haut de l’enclave, alors que le portier bénéficie de quelques fractions de seconde supplémentaires pour lire la trajectoire du disque et réaliser l’arrêt.

 

Ainsi, le positionnement de Carey Price, une facette technique de son jeu, pourrait se détériorer au fur et à mesure que le calendrier défile. Inversement, ses instincts deviendraient de plus en plus aiguisés avec le temps et avec un volume de lancers reçus en constante croissance.

 

Cette hypothèse est d’autant plus plausible considérant que le camp d’entraînement permet notamment aux cerbères de travailler sur leurs déplacements et d’effectuer des exercices orientés sur cette facette. La technique d’un gardien titulaire n’est vraisemblablement jamais meilleure qu’à sa sortie du camp.

 

Ultimement, d’après un algorithme se fiant au coefficient de difficulté des lancers, Price a mieux performé que le gardien moyen de la LNH de novembre à avril, ce qui ne fut pas le cas en octobre. Conséquemment, il est même possible de plaider que Carey Price est globalement moins étincelant en début de calendrier, ce qui s’oppose diamétralement à la position avancée par les Penguins.

 

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En pleine saison, les données suggèrent que Carey Price joue légèrement mieux lorsqu’il est rapidement lancé dans la mêlée. Le numéro 31 affiche de meilleures statistiques lorsque son départ est effectué avec moins de trois jours de repos.

 

Ainsi, la frayeur des Penguins d’affronter un Carey Price reposé ne semble pas justifiée.

 

Cela ne veut pas pour autant dire qu’affronter Price sera une partie de plaisir pour Pittsburgh. Depuis la saison 2015-16, Carey Price présente une fiche de trois victoires et six défaites contre les Penguins. Price a surtout été le principal artisan des trois victoires soutirées aux Penguins. Un athlète aussi talentueux peut certainement changer à lui seul l’issue d’une série, surtout si celle-ci est écourtée.

 

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Lors de ses trois derniers départs victorieux face à la bande de Sidney Crosby, Price a sauvé presque un but par rencontre et il a présenté un pourcentage d’arrêts de 87,5 % et de 83,3 % face respectivement aux tirs provenant de l’enclave et du bas de l’enclave.

 

Inversement, les statistiques de Price sont beaucoup moins reluisantes lorsque le Tricolore s’avoue vaincu contre Pittsburgh. Pour chaque tranche de 60 minutes de jeu dans ces circonstances, Price alloue plus de 2,5 buts supplémentaires alors que son pourcentage d’arrêts chute de 6,3 points de pourcentage. La principale différence est que le cerbère du CH a été beaucoup moins efficace au moment de neutraliser les tirs provenant de la zone payante.

 

Pour chacune de ces trois victoires, Price a brillé en s’interposant systématiquement pour éradiquer les chances de marquer des Penguins. C’est la recette qui a alors permis au Tricolore de l’emporter.

 

Les statistiques sont sans équivoque. Face à Pittsburgh, lorsque Carey Price est devant la cage, il doit impérativement être fumant pour que Montréal l’emporte.

 

Lorsque ces deux clubs se rencontreront en éliminatoires, cette règle vaudra toujours alors que les Penguins présentent une bien meilleure formation sur papiers. Pour chaque partie disputée cette saison, Pittsburgh a marqué plus de buts et accordé moins de filets que Montréal. Les Penguins comptent également sur de meilleures unités spéciales, tant sur l’avantage que le désavantage numérique.

 

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Face à Pittsburgh, Montréal pourrait avoir du mal à noircir la feuille de pointage. Cette saison, les Penguins ont été l’une des meilleures formations au moment de défendre l’enclave et le bas de l’enclave.

 

La majorité des buts inscrits dans la LNH le sont depuis la zone payante et la troupe de Claude Julien ne fait pas exception à cette règle, alors qu’elle a marqué approximativement 78 % de ses buts depuis l’enclave.

 

Face à la couverture défensive hermétique de Pittsburgh, Montréal risque de décocher qu’un très faible volume de tirs depuis la zone payante. Montréal ne se démarque pas par sa capacité à capitaliser sur ses chances de marquer, se classant plutôt parmi la moyenne du circuit Bettman à ce chapitre.

 

N’étant pas une puissance offensive et voyant probablement son nombre de chances de marquer réduit, il ne faudrait pas se surprendre que le Tricolore ne marque que très peu de buts dans une telle confrontation. Si la Sainte-Flanelle ne fait pas vibrer les cordages avec régularité, elle devra se rabattre sur les performances de Price qui devra être irréprochable, n’ayant probablement qu’une marge d’erreur minime.

 

Normalement, Pittsburgh devrait l’emporter sur Montréal à la lumière de leur rendement en saison régulière. Si un impondérable pouvait venir brouiller les cartes, c’est certainement la tenue potentiellement spectaculaire de Carey Price. Si le numéro 31 parvient à voler quelques rencontres, la série pourrait rapidement basculer. C’est pourquoi un duel contre le Tricolore ne sourirait pas forcément aux Penguins.

 

Cependant, rien n’indique que Price sera forcément à son meilleur dès la reprise des activités. Le poste de gardien en est un de sensation et Carey Price, comme tous les autres cerbères, devra rapidement retrouver ses repères et ses réflexes, surtout qu’il risque d’avoir un droit de vie ou de mort sur le sort du Canadien.

« On commence frais et dispos »