41 matchs du Canadien sur RDS

 

BROSSARD - Un brin timide, deux brins silencieux, Nick Suzuki a pris tout le monde par surprise l’an dernier autant chez le Canadien qu’autour de la LNH.

 

Oui! Le talent était reconnu de tous après une carrière junior au cours de laquelle il a multiplié les buts (141) et les points récoltés (328) au cours des 258 matchs qu’il a disputés. Sans parler de ses exploits en séries, à la coupe Memorial et en compétitions internationales. Mais comment diable ce premier choix des Golden Knights de Vegas (13e sélection de la cuvée 2017) acquis avec Tomas Tatar dans la transaction qui a chassé Max Pacioretty de Montréal allait réussir à faire le saut dans la grande ligue?

 

« Je veux être un joueur d'impact pour cette franchise »

La recrue aux allures de gamin a répondu à cette question avec panache marquant 13 buts et ajoutant 28 passes au fil des 71 matchs qu’il a disputés avant que la pandémie de force l’arrêt de la saison le 13 mars dernier.

Une saison plus tard, bien qu’il affiche toujours ses airs de gamin, Suzuki se retrouve non seulement au centre d’un premier trio complété par Jonathan Drouin et Josh Anderson sur les flancs gauche et droit, mais c’est lui qui pivote la première unité d’attaque massive avec Drouin et Tyler Toffoli à ses côtés et les vétérans Shea Weber (gauche) et Jeff Petry (droite) aux points d’appui.

 

Toute une commande pour un gars qui amorce sa deuxième saison seulement en carrière dans la LNH. Surtout que les deuxièmes campagnes sont souvent minées de pièges dans lesquels les jeunes s’enfoncent très souvent.

 

Comment Suzuki entend-il s’y prendre pour éviter la guigne de la deuxième année? En sautant directement à la troisième!

 

« Quand on regarde le déroulement de la dernière saison, c’est comme si nous en avions disputée deux en une. Lorsque je suis revenu à Montréal après le confinement pour préparer la relance, j’étais en grande forme. J’étais déjà moins timide. Moins impressionné par les joueurs qui m’entouraient. On m’a donné plus de responsabilités et je considère avoir offert des performances qui ont donné raison aux entraîneurs l’été dernier », a indiqué Suzuki qui entend faire la même chose cet hiver.

 

« J’ai toujours aimé relever des défis. J’ai toujours voulu affronter les meilleurs joueurs des autres équipes. Quand je regarde la manière dont j’ai joué dans la bulle l’été dernier, je crois avoir démontré que je suis en mesure de recevoir plus de responsabilités et de les assumer », a renchéri Suzuki.

 

Maturité, humilité, confiance

 

L’été dernier, à Toronto, d’abord contre les Penguins de Pittsburgh et ensuite face aux Flyers de Philadelphie qui ont mis fin à la poussée estivale inattendue du Tricolore, Nick Suzuki a marqué quatre buts et récolté sept points en dix matchs.

 

Des statistiques auxquelles le principal intéressé n’accorde pas trop d’importance.

 

« Je crois avoir mieux joué que les statistiques l’indiquent. Cela dit, j’ai eu des problèmes avec mon différentiel – il a complété la première portion de 71 matchs avec un moins-15, mais affiche un plus-3 au terme des 10 matchs éliminatoires – et c’est la seule statistique personnelle qui m’importe d’améliorer cette année. Pour le reste, je me fixe d’abord et avant tout des objectifs collectifs. »

Cette remarque de son jeune illustre une maturité et une humilité qui sont garantes des succès à long terme de Suzuki soutient l’entraîneur-chef Claude Julien.

 

« Nick est un gars intelligent sur la patinoire et tout autant à l’extérieur. On pourrait croire qu’il est timide, mais il est surtout en contrôle. Il est capable d’être à la fois très confiant tout en demeurant très humble dans sa façon de jouer et dans sa façon d’être. C’est en raison de l’ensemble des qualités qui le caractérisent que je suis convaincu que ce jeune-là est en mesure d’assumer les rôles importants que nous lui confierons cette année et qu’il aura une très belle carrière dans la LNH », a plaidé Claude Julien en s’assurant d’ajouter qu’il affiche une confiance tout aussi solide à l’endroit de Jesperi Kotkaniemi.

 

Coéquipier respecté

 

Après avoir appris, l’an dernier, à côtoyer les Carey Price, Shea Weber et autres joueurs qu’il épiait lorsqu’il était petit, sans oublié Ilya Kovalchuk qui était l’une de ses idoles bien avant que les deux joueurs ne se retrouvent dans le vestiaire du Canadien, après s’être trouvé casque contre casque avec des grandes vedettes de la LNH en Sidney Crosby et Evgeny Malkin l’été dernier, Nick Suzuki croise depuis dimanche un autre héros de son enfance en Corey Perry qui défendait les couleurs de Knights de London, la ville où le jeune centre du Canadien a vu le jour et disputé son hockey mineur.

 

« C’est vraiment spécial d’occuper le même vestiaire que lui parce que j’ai suivi sa carrière junior quand j’étais jeune. Mais je me suis entraîné avec Corey au fil des trois derniers étés alors on a déjà appris à se connaître. Ma première année dans la Ligue et les deux portions de saison disputées m’ont permis de composer avec tous ces aspects impressionnants quand tu arrives dans la LNH. Je vous assure que je me sens bien plus à l’aise aujourd’hui que je l’étais lors de mon premier camp. »

 

Cette aisance est d’ailleurs la plus grosse différence relevée par Claude Julien depuis qu’il a repris le boulot à la tête de son équipe le week-end dernier.

 

« Nick affiche les mêmes qualités que l’an dernier. Mais je le sens beaucoup plus à l’aise. Et c’est normal. Il connaît les gars qui l’entourent, mais il a surtout su gagner leur respect avec tout ce qu’il a accompli la saison dernière, particulièrement l’été dernier dans la bulle. Avant que la saison soit mise en pause, on sentait que la fatigue le rattrapait. C’était normal. Il nous est revenu en forme et bien reposé et cela lui a permis d’offrir du hockey de grande qualité une fois dans la bulle à Toronto. C’est là qu’il a su prouver à tout le monde qu’il était prêt à passer à une autre étape », a conclu l’entraîneur-chef du Canadien.