Trois victoires de suite; cinq gains en six matchs; six en huit parties.

Où diable se cachait cette équipe qui enfilait les défaites en début de saison? Ce club qui revendiquait un petit point après huit rencontres et qui se réveille ce matin avec 15 points à sa fiche au lendemain de sa victoire de 3-2 aux dépens des Golden Knights de Vegas.

Une courte victoire diront certains si l’on considère que l’équipe cendrillon de la LNH a fait oublier un très mauvais début de match – c’était 2-0 Montréal à mi-chemin au premier tiers – en dominant les 40 dernières minutes de la rencontre même s’ils en étaient à un deuxième match en deux soirs, à un sixième de suite sur la route.

ContentId(3.1253097):Gallagher, l'artisan de la victoire
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Mais une victoire quand même.

Oui les Knights ont prouvé que leur travail sans relâche explique, bien plus qu’un repêchage d’expansion généreux, les succès qu’ils multiplient depuis le début de l’année.

Mais le Canadien a su prendre les moyens pour s’offrir une avance suffisante. Il a aussi su prendre les moyens pour protéger cette avance en dépit de l’absence de Carey Price et aussi du forfait de Jonathan Drouin qui n’a pas joué en troisième période après être rentré au vestiaire en raison d’une blessure à une main. Le Canadien n’a donné aucune information quant à la nature de la blessure subie par le catalyseur de l’attaque, mais il a semblé être atteint à un doigt par une rondelle.

On devrait en savoir plus mercredi.

Parlant de blessure, oui Carey Price est bel et bien blessé. Malgré le scepticisme affiché par plusieurs depuis le « retrait préventif » du gardien qui en arrachait grandement, il est acquis que Price s’est blessé à la jambe gauche.

Non! Ce n’est pas le genou qui a cédé le 25 novembre 2015 et qui a mis un terme à sa saison qui est en cause. C’est plutôt la jambe. Mais bien que la blessure soit considérée comme mineure, on joue de prudence chez le Canadien. On refuse de spéculer sur la durée de l’absence. De fait, on garde la porte ouverte à bien des scénarios. Le plus optimiste de ces scénarios évoque la possibilité d’un retour au jeu en fin de semaine prochaine. Le plus pessimiste évoque une absence de quelques semaines. Mais autour du vestiaire, on assure s’accrocher beaucoup plus au scénario optimisme qu’à celui qui ne l’est pas du tout.

Cela dit, si les nouvelles devaient être plus noires dans le cas de Drouin, le Canadien aurait tout intérêt à ce que Price revienne vite et en grande forme…

Mes observations en marge de ce gain de 3-2 du Canadien aux dépens des Golden Knights

- Lindgren permet d’être patient

- Saine gestion du temps d’utilisation

- Lagacé : quand la réalité dépasse le rêve

- Gerard Gallant file vers le Jack-Adams

Chiffre du match : 7 – Brendan Gallagher a marqué son 7e but de la saison dès le 16e match du Tricolore. Tout un contraste avec l’an dernier alors qu’il avait dû attendre la 47e partie pour enfiler le septième des 10 buts qu’il a marqués en 2016-2017.

Lindgren permet d’être patient

Charlie Lindgren n’a pas blanchi les Golden Knights. Il a même donné un premier signe de générosité devant la cage du Canadien sur le but qu’il a accordé à Pierre-Édouard Bellemare. Un très beau but du cousin Français qui a sorti ses mains du dimanche pour se moquer de la défense tricolore avant de passer la rondelle sous le bras gauche du gardien du Canadien. « J’ai eu l’impression que tout s’est arrêté en zone du Canadien. Je me concentrais à conserver le contrôle du palet – on peut sortir un Français de l’hexagone, mais pas l’hexagone du Français – et j’ai vu la glace s’ouvrir devant moi. C’est comme s’ils avaient arrêté de patiner. J’ai ensuite pu déjouer Petry avant de me retrouver seul devant le gardien. J’ai décoché un bon tir », a lancé Bellemarre en guise d’analyse pour son deuxième but de la saison.

Hormis ce but, Lindgren a encore été bon. Fort de sa cinquième victoire en cinq rencontres, il a donné des munitions aux détracteurs de Carey Price qui voudraient voir le Canadien l’échanger illico. Les appels répétés de cette portion de partisans qui sont convaincus, après un échantillon de cinq rencontres, que Lindgren peut non seulement remplacer Price, mais le faire oublier, sont ridicules. Mais la tenue de Lindgren, combinée aux performances de Montoya depuis le début de l’année – il ne faudrait pas l’écarter de l’équation – permettent à l’état-major du Canadien d’afficher un peu de patience en marge de l’absence du numéro un.

Cette patience n’a pas de prix. Car en plus de donner à Price le temps de bien guérir la blessure même mineure qui l’affecte, cette patience permettra aussi – si Lindgren et Montoya continuent de bien faire en relève devant la cage du Tricolore – de donner à Price le temps de retrouver ses moyens et sa confiance une fois la blessure guérie.

Car pour le moment, Lindgren et Montoya effectuent des arrêts importants que Price d’effectuaient pas, ou pas assez, depuis le début de la saison.

Saine gestion du temps d’utilisation

Jordie Benn a été le défenseur le plus utilisé du Canadien hier soir. Il a profité de cette utilisation abondante (25 min 51s) pour marquer et récolter une passe dans la cadre de sa cinquième partie de deux points en carrière dans la LNH. Lors des quatre premiers matchs, il avait récolté deux mentions d’aide.

Non seulement Jordie Benn a joué davantage que Shea Weber, mais l’as défenseur a aussi été devancé par Jeff Petry qui a passé quelques secondes de plus que Weber sur la glace bien qu’il ait effectué une présence de moins.

Il est important de préciser ici que ce n’est pas parce que Weber a mal joué qu’il a été devancé par Benn et Petry. Au contraire, Weber a une fois encore disputé un match très solide.

Mais après avoir été surutilisé à Winnipeg et Chicago en fin de semaine, Weber a pu profiter d’un brin de répit mardi soir en raison de l’allure du match et aussi parce que les arrières autour de lui jouent du meilleur hockey depuis quelques parties. Bon! Les deux pénalités mineures imposées à ses dépens lui ont offert du repos forcé au cachot et ont, du coup, ouvert la porte à un surcroît de travail pour ses coéquipiers.

Mais peu importe la ou les raisons, Claude Julien doit trouver une façon d’éviter de faire jouer Weber pendant plus de 27, voire 28, minutes par match trop souvent.

Petry effectue encore de grossières et coûteuses erreurs en zone défensive. Mais parce qu’il a un talent certain à l’autre bout de la patinoire, il peut en racheter quelques-unes en offrant à son équipe des buts ou à tout le moins des occasions de marquer.

Claude Julien et son adjoint Jean-Jacques Daigneault qui s’occupe des défenseurs font de la saine gestion du temps d’utilisation. Ça aidera à garder Weber en meilleure forme pour affronter les défis plus difficiles qui attendent le Canadien.

Cette saine gestion aide et aidera aussi le jeune Victor Mete dans sa quête de se faire une place solide au sein du top-6 du Tricolore.

Mete n’a joué que huit minutes mardi. Il n’a effectué que 11 présences. Mais dans la majorité de ces présences, on l’a vu à son mieux. On l’a vu distribuer la rondelle avec aplomb parce qu’il était sur la glace en situation favorable. « Victor a joué beaucoup de hockey cet été avec notre camp de développement, avec le camp d’Équipe-Canada junior, avec notre camp des recrues et le camp du grand club. Il y a une fatigue normale qui s’installe. Il y a aussi les adversaires qui sont bons. Ce soir, contre l’échec avant et la robustesse de nos adversaires, on a pris des décisions de coaching pour mieux gérer son temps », a expliqué Claude Julien après le match.

L’entraîneur-chef du Canadien profitera du dernier changement lors des cinq prochains matchs alors que le Canadien surfera sur son plus long séjour de la saison au Centre Bell. Aussi bien en profiter pour maximiser son « coaching » et la saine gestion du temps d’utilisation que le dernier changement lui octroie lorsqu’il évolue à domicile.  

Lagacé : quand la réalité dépasse le rêve

Maxime Lagacé n’a pu faire ce que plusieurs gardiens québécois ont fait au fil des années lorsqu’ils sautent sur la glace du Centre Bell : battre le Canadien!

Mais en dépit du revers, le gardien de Saint-Augustin en banlieue de Québec s’est distingué à quelques occasions avec des arrêts solides.

Malgré la défaite, Lagacé a aussi été en mesure de savourer chaque moment de sa première partie au Centre Bell contre le Canadien.

« J’ai souvent imaginé ce que je ressentirais en posant les patins sur la glace du Centre Bell pour affronter le Canadien. Pour un gardien du Québec, c’est un rêve que j’ai réalisé ce soir. Mais je peux t’assurer que ce que j’ai vécu ce soir est bien meilleur que tout ce dont j’avais rêvé », a indiqué le gardien qui savoure pleinement son séjour inattendu avec les Golden Knights. Un séjour attribuable aux blessures qui ont tour à tour chassé Marc-André Fleury, Malcolm Subban et Oscar Dansk du filet des Knights en raison de différentes blessures.

« Ce serait mentir de dire que je croyais vraiment en mes chances de jouer ici cette année. Mais j’ai eu un très bon camp. Ça m’a mis en confiance et je me disais que j’avais fait assez bonne impression pour qu’on me fasse signe en cas de besoin », m’a expliqué Lagacé après la rencontre.

Bien qu’il agisse à titre de quatrième gardien de l’organisation, Lagacé jouit de la confiance et du respect de ses coéquipiers et aussi de son entraîneur-chef Gerard Gallant. «Je ne suis pas le genre d’entraîneur-chef qui se mêle beaucoup de la préparation des gardiens. Je laisse à mon adjoint (David Prior) le soin de parler avec lui et de s’assurer qu’il soit au sommet de sa forme. Mais quand Maxime est arrivé, je lui ai fait comprendre qu’il était notre gardien, qu’il devait saisir et assumer cette responsabilité. Les résultats ne lui rendent pas justice, mais je peux t’assurer qu’il n’est d’aucune façon responsable des défaites que nous avons encaissées lors du voyage», a ajouté l’entraîneur-chef des Golden Knights.

Gerard Gallant file vers le Jack-Adams

Parlant de Gerard Gallant, les succès de son équipe depuis le début de la saison le propulsent sans l’ombre d’un doute tout en haut de la liste des favoris pour remporter le trophée Jack Adams à titre d’entraîneuf-chef de l’année dans la LNH.

Les quatre défaites en temps réglementaire (1-4-1) encaissées lors du voyage que Vegas a complété à Montréal mardi ne devraient pas ralentir sa course en tête de peloton devant John Hynes (Devils), Mike Yeo (Blues), John Stevens (Kings), Jon Cooper (Lightning). Car malgré les défaites, les Golden Knights impressionnent par leur éthique de travail, leur fougue, leur ténacité.

C’est d’ailleurs sur ces aspects qu’il faudra considérer le plus dans l’analyse du rendement des Golden Knights d’ici la fin de la saison.

Il est normal qu’un club d’expansion perde plus souvent qu’il ne gagne. Et c’est peut-être ce qui guette les Knights au fil des prochains mois. Le plus gros défi pour l’entraîneur-chef d’un club d’expansion est donc de s’assurer du plus haut niveau possible d’intensité de son club match après match. S’il ne peut espérer gagner tous les soirs, un coach d’équipe d’expansion doit s’assurer que ses joueurs ne sombrent pas dans le découragement et qu’ils déploient tous les soirs, les efforts nécessaires pour au moins se donner une chance de gagner.

Ce que Gallant obtient depuis le début de la saison. L’obtiendra-t-il si son club se met à accumuler les revers? Seul le temps nous permettra de répondre à cette question.

Mais dans le vestiaire des Golden Knights, la déception associée à la défaite était bien plus perceptible que la satisfaction d’être revenu dans la rencontre en fin de partie. Et personne ne se réfugiait derrière le voyage de six matchs et les deux parties en deux soirs en guise d’excuses.

« On a très mal amorcé le match. Ce n’est pas de cette façon qu’on joue. Ce n’était pas nous lors des 10-15 premières minutes. Vous avez vu notre vrai visage dans les deux dernières périodes. Mais ce n’était pas assez. Le Canadien a mieux joué que nous en première période. On se doit d’être bien meilleurs », a conclu Pierre-Édouard Bellemarre.

Quand un club, surtout un club d’expansion, affiche une attitude d’équipe gagnante malgré la perte de ses meilleurs gardiens et au terme d’un long voyage, il faut donner une grande part du crédit à l’entraîneur-chef qui dicte cette philosophie. Cette ligne de conduite.

D’où ma prétention selon laquelle, Gerard Gallant est pour le moment en avant de peloton de tête pour gagner le titre d’entraîneur-chef de l’année.

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