MONTRÉAL – De façon étonnante, Brandon Prust a prétendu peu après le match, alors qu’il fulminait encore, que l’arbitre Brad Watson l’avait insulté des pires injures quand il l’a chassé pour quatre minutes en première période.

ContentId(3.1133247):Des déclarations dangereuses
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« Je trouvais que ma punition était un peu exagérée et je lui ai laissé savoir. En me rendant au banc des punitions, il n’a pas cessé de me provoquer en me traitant de tous les insultes possibles : piece of shi…, mother fu…, lâche (coward). Il a ajouté qu’il me sortirait lui-même de l’aréna. Il n’a pas cessé et j’ai fini par répliquer ce qui l’a incité à m’ajouter deux minutes », a révélé Prust avec frustration. 

« C’est le genre d’arbitre qu’il est, il essaie de se prendre pour Dieu et de contrôler l’allure du match. C’est ce qu’il a fait cette fois », a poursuivi Prust sans se retenir.

Prust a ensuite quitté les journalistes et son entraîneur Michel Therrien n’a pas voulu commenter ce dossier épineux qui aura certainement des échos jusque dans les bureaux de la LNH.

En bout de ligne, le Tricolore a accordé 10 jeux de puissance au Lightning de Tampa Bay et Therrien refusait de blâmer les arbitres pour cette indiscipline plus que coûteuse.

« On a écopé de punitions très mauvaises et ça nous a fait perdre le match. C’est inacceptable », a-t-il convenu.

D’ailleurs, Prust s’en voulait pour avoir dérogé au mot d’ordre des entraîneurs.

« L'indiscipline a coûté le match »

« On a écopé de mauvaises punitions incluant moi-même. C’était stupide et on n’a pas trouvé la manière de se relever », a admis le combatif ailier.

Ceci dit, il n’a pas donné le bénéfice du doute à Ben Bishop pour son infraction en fin de match. Prust a alors fait chuter, son grand ami, le gardien du Lightning auquel il prête des talents de comédien.

« Je l’ai à peine touché, il s’est laissé choir comme il le fait souvent », a jugé Prust qui n’était à son premier incident avec Bishop.

Sans surprise, l’entraîneur Jon Cooper est venu à la défense de son gardien et il a été brillant quand on lui a demandé s’il croyait au dicton de vengeance : œil pour œil, dent pour dent.

« La fameuse question piège ! Je crois à ça parfois, mais ça vient de la frustration. Mon problème concerne plutôt le deuxième contact, il faut penser qu’il se dirige là pour une raison. Les gardiens sont protégés dans la LNH et les arbitres font leur travail pour que ce soit le cas », a-t-il commenté.

Avec cette indiscipline, P.K. Subban a refusé de dire que le Canadien avait offert le match au Lightning sur un plateau d’argent. Tout de même, il a insisté pour que la situation se corrige rapidement.

« Ce n’est pas arrivé souvent cette année que nous avons écopé d’autant de punitions, mais on doit comprendre qu’on est en séries et qu’on ne peut pas offrir autant de chances à nos adversaires. Ils ont prouvé pourquoi ce sont eux qui ont marqué le plus de buts cette saison », a évoqué Subban.

ContentId(3.1133259):L'indiscipline du Canadien coûte cher
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Le défenseur du CH avait raison puisque le plus haut total de punitions est grimpé à sept cette saison.

« On doit régler ce problème si on veut se sortir de ce trou et il faut aussi absolument profiter de nos chances de marquer », a-t-il continué.

D’un naturel assez volubile, Max Pacioretty s’est assuré de limiter ses réponses pour ne pas trop s’emporter. Cette approche ne l’a pas empêché d’être honnête.

« On doit se regarder dans le miroir et je m’inclus là-dedans. Je dois relancer mon jeu et aider mon équipe à prendre les devants et marquer des buts », a insisté le numéro 67.

L’avantage psychologique au Lightning ?

ContentId(3.1133262):Le Lightning débloque... Stamkos aussi
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Vaincus sept fois en 2014-15 par le Lightning, les joueurs du Canadien n’en peuvent plus de se faire demander si la formation de Jon Cooper joue dans leur tête au point de les menotter.

Pacioretty y est allé d’une réponse courte, mais intrigante à ce sujet.

« Personnellement, non! », a-t-il dit sans vouloir parler pour ses coéquipiers.

« Je ne pense pas, la sensation sera seulement meilleure quand on parviendra à les battre à Tampa », a préféré répliquer Prust qui espère sûrement avoir raison.

Pour que ce scénario se concrétise et que la série ne se termine pas en quatre parties, le Canadien devra retrouver un minimum de production sur le jeu de puissance.

« Étant donné qu’on ne profite pas de nos chances, ils ne sont probablement pas autant effrayés d’écoper de punitions contre nous. On doit les faire payer quand ils commettent des erreurs comme eux l’ont fait dans ce match », a souhaité Subban.

La pause de deux jours semble intéressante pour le Canadien afin de corriger les nombreux pépins du jeu de puissance et de s’aérer l’esprit, mais Pacioretty ne voyait pas les choses ainsi.

« Ils sont frustrés »

« J’aurais aimé jouer dès lundi, mais ce n’est peut-être pas une mauvaise chose. On doit demeurer positif, on ne pourra pas remonter la pente en jouant de cette façon », a-t-il dit.

Les joueurs du Canadien ont tous admis qu’ils devaient évacuer la frustration actuelle et retrouver leur discipline. Pour le moment, la frustration ne fait que servir les intérêts du Lightning.

« Ils sont frustrés, ils veulent gagner et ça tourne en notre faveur quand ça se produit », a jugé Cooper qui a eu le dernier mot.