Le chant du cygne pour David Savard
BROSSARD – David Savard ne voulait pas représenter une distraction en fin de saison, il a donc attendu à vendredi pour annoncer qu'il accroche ses patins. Sa retraite motivera ses coéquipiers qui le considèrent comme un « père ».
« Le corps est en train de lâcher, je ne peux pas tout faire comme avant. Ça devenait une décision évidente sans que ce soit facile », a raconté Savard avec humilité.
Difficile de penser à un meilleur vétéran que Savard et ses coéquipiers ont trouvé la façon parfaite de le remercier. Il pourra enfin vivre les séries à Montréal.
« C'est le fun de finir à Montréal et de pouvoir faire les séries. Comme petit gars d'ici, ce sera spécial », a mentionné l'athlète de 34 ans.
« Ce sera merveilleux, j'y ai rêvé comme enfant. Je vois l'excitation de mes enfants, ils étaient nerveux dans les dernières semaines, ils en parlent à l'école », a-t-il ajouté.
Voilà pourquoi Savard s'est assuré de créer le plus de moments précieux avec ses enfants et sa conjointe qui ont assisté à l'échauffement du dernier match à partir du banc des joueurs.
Pour les médias et les partisans, cet indice semblait confirmer sa décision. La vérité, c'est que Savard l'avait annoncé depuis un « petit bout » à plusieurs joueurs et aux membres de la direction. Il avait demandé à ne pas être échangé et ils ont exaucé son souhait.
« J'ai passé beaucoup d'heures à y penser, mais je suis serein avec ce choix », a témoigné celui qui a toujours été généreux avec les médias.
On pourrait vous parler de sa conquête la coupe Stanley avec le Lightning, de ses 870 matchs en saison régulière, de ses milliers de tirs bloqués (1624 en carrière dont 180 cette saison), mais ce sont ses qualités humaines qui élèvent sa réputation à un niveau supérieur.
« Sa plus grande force est sa manière de rassembler le groupe et il prend toujours soin des autres, il est comme le père de l'équipe surtout pour les défenseurs. Il est tellement un bon coéquipier, tu veux te battre pour lui. Il a été un meneur pour nous, on le savait depuis un certain temps et on ne voulait pas que ce soit son dernier match. Il a fait de nous une meilleure équipe », a vanté Jake Evans qui aurait pu continuer longtemps.
« On voulait qu'il participe aux séries une dernière fois, on est vraiment contents. Il m'a aidé dès mon arrivée. On est chanceux de l'avoir. Il est très patient quand il enseigne aux plus jeunes. Et, surtout, il est le meilleur gars et si drôle, c'est très plaisant d'être avec lui », a noté Lane Hutson.
Kaiden Guhle serait prêt à bien des sacrifices pour se rendre loin en séries avec Savard.
« Il a été extraordinaire avec moi, il a été si bon pour cette organisation », a ciblé Guhle.
Quand on a demandé au capitaine Nick Suzuki de quelle manière l'élément de la retraite de Savard pouvait devenir une motivation, il a répondu ainsi.
« Ce fut un facteur pour une grande portion de la saison. Il a été une pièce très importante de notre reconstruction, il est adoré dans ce vestiaire. Plusieurs joueurs s'inspirent de lui, dont moi », a réagi Suzuki qui l'a appris tôt dans la saison.
Pour n'importe quel entraîneur, un vétéran comme Savard, c'est de l'or en barre. Parce qu'il est une référence via son dévouement sur la patinoire, mais aussi dans son influence auprès des plus jeunes.
« Il est une extension des entraîneurs, il fait beaucoup de coaching. Il calme aussi les jeunes, il peut pratiquement leur tenir la main pour traverser les différentes étapes en leur laissant une certaine autonomie », a noté St-Louis.
« Je suis content de l'avoir côtoyé, il amène beaucoup à notre groupe. Sa présence ne sera pas facile à remplacer. On est contents d'avoir pu prolonger sa carrière. Il a eu tout ce qu'il méritait dans sa carrière et il a tout fait ça avec de la grande classe », a ciblé St-Louis avec justesse.
Ce qu'on déduit, sans détenir d'informations privilégiées, c'est qu'il aimerait éventuellement travailler dans un autre rôle avec l'organisation et que les dirigeants affichent un désir similaire.