Un gros point... et des points d'interrogation!
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SECTION SPÉCIALE | TABLEAU DES TRANSACTIONS
MONTRÉAL – Le Canadien s'est contenté d'un point jeudi à Edmonton où il a perdu 3-2 en prolongation. Et c'est un brin dommage pour Martin St-Louis, ses joueurs et leurs partisans.
Car sans disputer un match parfait, le Canadien s'est bien battu. Il a bien travaillé. Il a comblé deux reculs d'un but. Il a écoulé un désavantage numérique de deux hommes tôt dans le match. Un point tournant qui lui a servi de tremplin vers le 31e but de la saison de Cole Caufield.
De fait, le Canadien a mieux joué dans la défaite aux mains des Oilers qu'il ne l'avait pas lors de ses trois derniers gains : deux aux dépens des Sabres, l'autre face aux Sharks.
La prolongation a été tout à l'avantage du Canadien qui a tiré quatre fois sur la cage des Oilers avant que Connor McDavid ne serve une belle passe à Evan Bouchard qui a scellé l'issue de la rencontre sur le seul tir affronté par Samuel Montembeault. C'était la huitième passe récoltée par Connor McDavid en prolongation jusqu'ici cette saison. Le capitaine des Oilers a participé à huit des dix buts marqués par son équipe en prolongation cette année.
Identifié comme un des maillons faibles des Oilers, Stuart Skinner a réalisé deux, même trois, arrêts solides pour éviter à son équipe l'affront d'une septième défaite lors des huit derniers matchs.
Et attention! Ce n'est pas parce que Samuel Montembeault a cédé sur le seul tir qu'il a affronté en prolongation qu'il a été généreux. Au contraire. Le gardien québécois a réalisé plusieurs gros arrêts au fil du match. Il s'est imposé devant Viktor Arvidsson en milieu de période médiane. Trente-cinq secondes plus tard, Joel Armia nivelait les chances 2-2 sur un tir de l'enclave. Un tir offert par Lane Hutson qui a fait payer cher aux Oilers la vilaine idée de l'avoir laissé s'installer très confortablement en zone ennemie.
C'était la 45e passe d'Hutson cette saison. Trois défenseurs seulement le devancent dans la LNH cette saison. Cale Makar qui a atteint le plateau des 50 mentions d'aide jeudi soir dans le cadre d'un match de six points (2 buts, 4 aides); Zach Werenski et Quinn Hughes avec 46 chacun.
Le point prime offert en prolongation aurait permis au Canadien de maximiser sa soirée de travail compte tenu du fait que les Blue Jackets, les Red Wings et les Bruins ont tous perdu en temps réglementaire.
Mais le point récolté demeure un gros point tant la course aux séries est serrée.
Bougera? Bougera pas?
Maintenant que ce gros point est en banque et qu'il gonfle à 66 la récolte du Tricolore après 62 matchs – le même nombre que les Red Wings, un de moins que les Rangers et les Sénateurs (les Sens ont un match de plus à jouer) et deux de moins que les Blue Jackets – on peut se tourner vers les nombreux points d'interrogation associés à ce que l'état-major fera d'ici 15 h vendredi.
Ou ne fera pas!
Le Canadien ne devrait pas effectuer de transaction simplement pour satisfaire la galerie.
Si les journalistes et les amateurs sont conscients du trou béant à combler au centre du deuxième trio, il est clair que l'état-major l'est tout autant.
Mais c'est peut-être bien plus dans les jours menant au repêchage, l'été prochain, que dans les minutes précédant le couperet sur la période des transactions qu'il sera vraiment possible de combler cette brèche.
Si le Canadien a l'occasion de mettre la main sur un joueur qui l'intéresse vraiment et sur qui il sera possible de compter à long terme, c'est évident qu'il ne balaiera pas cette éventuelle transaction du revers de la main.
Mais le Canadien n'est pas à la chasse des joueurs de location. Du moins, il ne l'était pas jeudi. Est-ce que le plan pourrait changer vendredi?
C'est possible, mais cela semble peu probable.
Se renforcer sans bouger...
À ceux et celles qui croient dur comme fer que Kent Hughes doit récompenser ses joueurs qui disputent des matchs significatifs au mois de mars, qu'il doit leur donner le coup de pouce nécessaire pour les aider à se battre pour une place en séries et peut-être y accéder, il serait important de rappeler que le directeur général pourrait y arriver sans bouger.
Comme il l'a démontré mardi avec la mise sous contrat de Jake Evans.
Evans était convaincu de quitter Montréal vendredi. Sa conjointe avait d'ailleurs commencé à faire des boîtes comme il l'a reconnu. La mise sous contrat qui le garde dans l'uniforme du Tricolore équivaut à l'acquisition d'un joueur de location. En fait, elle a bien plus de valeur, car elle confirme la présence potentielle d'Evans, à Montréal, pour les quatre prochaines saisons.
Ce qui est vrai pour Evans l'est aussi pour les trois autres joueurs dont les contrats viennent à échéance le premier juillet prochain.
Si David Savard, Joel Armia et Christian Dvorak soupent avec leurs coéquipiers, vendredi soir, à Calgary au lieu de filer vers l'aéroport pour mettre le cap qui sait où, le Canadien sera mieux armé pour affronter les Flames samedi soir.
Il sera mieux armé pour prolonger sa quête d'accéder aux séries.
Selon ce que je peux comprendre du plan, le Canadien refusera de donner des gars comme Savard ou Armia quitte à les perdre – sans rien obtenir en retour – à l'ouverture du marché des joueurs autonomes le premier juillet prochain.
Refuser de donner Savard ou Armia, ça veut dire refuser de les échanger en retour d'un choix tardif de troisième ronde ou plus bas encore.
Et si un club offrait mieux?
Le Canadien devrait écouter et analyser avant de refuser.
Car contrairement au Lightning, aux Panthers, à l'Avalanche et aux Rangers pour ne nommer qu'eux, le Canadien ne conjugue pas au présent cette année. Il conjugue encore au futur.
Ce futur du Canadien est prometteur quand on regarde les performances des Suzuki, Caufield, Slafkovsky et Hutson. Il le sera plus encore l'an prochain avec les entrées en scène des Demidov et Reinbacher. Avec l'arrivée, peut-être définitive d'Owen Beck.
Et autour de ces jeunes qui viendront se greffer à une équipe qui l'est déjà pas mal, peut-être verrons-nous apparaître un vétéran joueur de centre – du genre de Ryan O'Reilly ou Brayden Schenn – pour venir seconder Nick Suzuki en donnant au Canadien un deuxième trio digne de ce nom.
Mais bon! Ça fait beaucoup de points d'interrogation.
Heureusement, sur le coup de 15 h vendredi, le Canadien aura effacé quelques-uns d'entre eux.