BROSSARD - Un match comme les autres? Pas vraiment. Michel Therrien admet que le premier affrontement de la saison du Canadien contre les Penguins de Pittsburgh, samedi, revêt pour lui un cachet fort particulier.

« Ce sera spécial, je ne m’en cache pas», a déclaré l’entraîneur, vendredi, en parlant des retrouvailles avec son ancienne équipe, qu’il a dirigée de 2005 à 2009.

« Je conserve de merveilleux souvenirs de mon association avec eux », a ajouté l’entraîneur du Tricolore qui a passé sept saisons au sein de l’organisation des Penguins, en incluant les trois comme pilote de l’équipe-école de la Ligue américaine.

Therrien a dit entretenir de bonnes relations avec quelques-uns « des sept ou huit » joueurs qui sont encore dans l’équipe.

« J’ai adoré mon expérience avec les Penguins, a-t-il repris. C’était un gros défi de diriger cette jeune équipe et de l’amener jusqu’à la finale de la coupe Stanley en 2008.

Honnêtement, nous étions surpris, les entraîneurs, d’avoir réussi à le faire. Il y avait beaucoup de choses à changer dans la structure de jeu de l’équipe. Beaucoup de joueurs étaient presque des adolescents à l’époque. J’ai conservé de bons liens avec eux et je les repecte énormément.

« Comme pour un joueur, c’est spécial pour un entraîneur d’affronter son ancienne équipe », a poursuivi Therrien.

Il a toutefois refusé de dire s’il inscrira un montant d’argent au tableau dans le vestiaire, en guise de motivation additionnelle, comme la tradition le veut pour les joueurs qui jouent contre leur ancienne équipe.

« Ce qui se passe dans le vestiaire reste dans le vestiaire », a-t-il lancé en s’esclaffant. Que le Canadien occupe le premier rang de l’Association Est, trois points devant les Penguins, ne représente pas un élement de fierté additionnel.

« Non honnêtement, ça n’a rien à voir, a-t-il insisté. J’aborde le match comme un défi. Les Penguins sont une des meilleures équipes de l’Est. Plusieurs observateurs les voient en finale de la coupe Stanley. C’est toujours un défi de les affronter, même s’il leur manque Evgeni Malkin. »

La déception de Galchenyuk

S’il y en a un qui est déçu de l’absence de Malkin, qui souffre d’une commotion cérébrale, c’est le joueur de centre recrue du CH Alexander Galchenyuk.

« Est-ce qu’il jouera samedi? », a-t-il demandé, après la séance d’entraînement de l’équipe à Brossard. Malkin a été son joueur préféré. Plus que Sidney Crosby.

« Ça n’a rien à voir avec mes origines russes, a précisé Galchenyuk, qui est né à Milwaukee, aux États-Unis. J’adorais davantage Malkin en raison de son style que je cherche à imiter. »

« Spécial » pour Ryder aussi

Le match de samedi sera également «spécial» pour Michael Ryder parce qu’il en sera à son premier au Centre Bell, dans l’uniforme bleu-blanc-rouge, depuis le 17 avril 2008, en séries éliminatoires.

« Ce sera différent, c’est sûr, parce que j’ai quitté le Canadien depuis longtemps. Ce sera plaisant de renouer avec les partisans et j’espère qu’ils me réserveront un bel accueil », a-t-il dit, en riant nerveusement.

Acquis des Stars de Dallas mardi, dans l’échange impliquant Erik Cole, l’ailier droit avait passé trois saisons dans l’uniforme des Bruins de Boston, avant de se retrouver chez les Stars en 2011-12.

Engagé à titre de joueur autonome par les deux équipes, c’est la première fois qu’il est impliqué dans une transaction en cours de saison. Les 72 dernières heures ont été un véritable tourbillon pour lui. Après avoir disputé le match de mercredi à Toronto, il a effectué le trajet entre Toronto, Dallas et Montréal, jeudi, afin d’aller récupérer des effets personnels.

On peut comprendre, vendredi matin, qu’il ait paru quelque peu dépaysé au Complexe sportif Bell, où il mettait les pieds pour la première fois.

« J’ai trouvé l’endroit facilement, mais je me suis égaré en quittant la patinoire après l’entraînement. »

Blague à part, il ne s’ennuie pas de l’Auditorium de Verdun, où l’équipe allait souvent s’entraîner avant l’ouverture du complexe de Brossard en novembre 2008.

« Ah ouais, Verdun. Ce sont de vieux souvenirs, a-t-il résumé. Je me rappelle du gars qui avait sauté sur la patinoire une fois. Il s’appelait Raphaël, je crois. »