MONTRÉAL – En 2004, Jonathan Dick a fait la découverte de son nouvel entraîneur avec L’Action de Joliette dans le Junior AAA. Rapidement, il avait été impressionné par les qualités d’enseignement de celui qui vient d’être embauché par le Canadien de Montréal.

 

La ville de Joliette n’est située qu’à 70 kilomètres du Centre Bell, mais Dominique Ducharme a parcouru bien du chemin pour accéder à la LNH avec une réputation étincelante.

 

« C’est vrai que c’était juste le Junior AAA, mais quand t’as le potentiel, tu peux te développer pour te rendre jusque-là. Dominique avait déjà le sens de l’enseignement donc je ne suis pas vraiment surpris qu’il soit maintenant avec le Canadien. C’est sûr que c’est un gros step de se rendre dans la LNH, mais il était jeune et il s’est développé avec les années.

 

« J’ai tellement adoré jouer pour lui, je savais qu’il avait le potentiel pour ça », a raconté Dick au RDS.ca.

 

Dominique Ducharme et Jean-Philippe Glaude avec les Patriotes de l'UQTRCe trajet s’est amorcé lors de la saison 2002-2003. Avant de célébrer son 30e anniversaire, Ducharme a effectué ses débuts comme entraîneur à titre d’adjoint avec les Patriotes de l’UQTR. Parmi ses joueurs, il pouvait compter sur le défenseur Jean-Philippe Glaude qui se démarque depuis quelques années à titre de recruteur dans la LHJMQ pour les Predators de Nashville.

 

Glaude se souvient qu’il avait été convaincu sur-le-champ par Ducharme, chez qui il avait décelé une grande compréhension du sport.

 

« Il venait d’arrêter de jouer, il avait encore un peu la mentalité d’un joueur. J’aimais son sens du hockey, sa manière de penser la game, ses idées et son caractère. Je me doutais qu’il ne resterait pas là longtemps. Quand tu vois des jeunes coachs talentueux, tu te dis qu’ils vont gravir des échelons », s’est rappelé Glaude à propos de Ducharme qui  a été coéquipier de Martin St-Louis et Éric Perrin à l’Université du Vermont.

 

« Ce serait mentir de dire que j’aurais prédit qu’il allait devenir entraîneur avec le Canadien, ce qu’on voit comme le summum au Québec. Mais je me disais définitivement qu’il deviendrait entraîneur-chef dans la LHJMQ. Il avait des qualités d’enseignant, un très bon feeling de la game et il était dédié dans ce qu’il faisait », a poursuivi celui qui a joué un grand rôle dans les histoires de Frédérick Gaudreau et Samuel Girard (avec Glaude sur la photo) notamment. Jean-Philippe Glaude et Samuel Girard

 

Même si, à l’époque, Ducharme n’affichait pas le profil le plus spectaculaire, il était déjà animé par une belle ambition.

 

« Chez chaque personne qui réussit à gravir les échelons, il y a d’abord la compétence et ensuite les personnes que tu croises sur ta route qui vont t’apprécier et qui peuvent t’aider. Dès sa première année avec les Patriotes, l’équipe a gagné le championnat canadien et il a rapidement mis l’équipe sur la map à Joliette. En arrivant avec le Junior de Montréal, il a travaillé avec Pascal Vincent. Dominique, c’est un passionné de coaching, c’est un vrai. Ça se voyait, il était compétent et il voulait se perfectionner », a témoigné Glaude (avec Girard sur la photo).

 

« Aussitôt que je l’ai eu comme entraîneur, je trouvais que son organisation était déjà excellente. À la deuxième année, je trouvais qu’il avait encore grimpé d’une coche et il a continué à progresser. C’est tout un exploit de se rendre là, je suis vraiment fier de lui », a vanté Dick qui a obtenu 115 points sous sa férule quand en 2005-2006 alors que Joliette a remporté la coupe Fred Page.

 

Dominique Ducharme avec la coupe Fred PageDucharme (qu'on aperçoit en 2006 avec la coupe Fred Page sur cette photo d'archives du journal L'Action) a aussi le mérite de ne pas être tombé dans le piège qui a attiré plusieurs entraîneurs dans le hockey junior. Ce n’était pas dans ses habitudes de lancer des bâtons – ou même une poubelle – pour passer son message.

 

« Ce n’est pas du tout son style, je l’ai rarement vu se fâcher. Il gardait intérieurement ses émotions, il parvenait à bien les gérer. Il avait d’autres façons de démontrer son mécontentement. On pouvait lire beaucoup de choses sur son visage », a noté Dick sur l’entraîneur au regard perçant.

 

Le nouveau défi de Ducharme consistera à relancer le Tricolore en proposant de nouvelles idées à l’organisation et Claude Julien. Cette capacité semble inscrite dans l’ADN de Ducharme.

 

« Je pense que oui. Peu importe le circuit, l’important demeure de donner un bon enseignement. Dominique est un acharné là-dessus, il est prêt à ne pas dormir des jours et des nuits pour réussir à toujours apporter quelque chose de mieux. Je pense que le Canadien est entre bonnes mains avec lui », a conclu Dick qui a joué 36 matchs avec les Voltigeurs de Drummondville où Glaude a été joueur et Ducharme entraîneur et directeur général.

 

Chacun de leur côté, les deux anciens joueurs de Ducharme sont demeurés en contact avec ce dernier.

 

« Je ne me gênerai pas de dire qu’il a été l’un de mes meilleurs entraîneurs, un qui a réussi à me développer et mettre un peu de maturité en moi. À l’époque, j’avais mon petit caractère. J’ai suivi son parcours jusqu’à aujourd’hui et le Canadien de Montréal, c’est quelque chose d’assez fou », a convenu Dick qui avait obtenu un contrat en France grâce à Ducharme.

 

Puisque le sujet de l’Europe est soulevé, Glaude s’est souvenu d’une anecdote. Après son séjour avec les Patriotes, il a tenté de convaincre Ducharme de venir diriger sa nouvelle équipe, en France.

 

« J’ai vraiment essayé de l’amener là-bas. Il s’était rendu jusqu’à parler avec l’organisation, il réfléchissait. Finalement, il avait décidé de rester avec le Junior (de Montréal) », a confié Glaude qui avait aussi bénéficié des contacts de Ducharme pour jouer en sol français.

 

*Je vous invite d’ailleurs à regarder ce reportage de Stéphane Leroux sur la relation spéciale entre Ducharme et Pascal Vincent qui s’est développée avec le Junior de Montréal.