BROSSARD – Il n’y a probablement pas beaucoup de choix de septième ronde qui peuvent se vanter d’avoir été accueilli au sein de leur nouvelle équipe avec autant de distinction que ne l’a été Jeremiah Addison.

L’attaquant des 67’s d’Ottawa, qui a grandi dans la région de Toronto, était entouré de ses proches au domicile familial quand le Canadien l’a choisi avec la 207e sélection de l’encan amateur de la LNH, qui en compte un total de 211. Peu de temps après, un message apparaissait sur son téléphone cellulaire.

Les échos du camp de perfectionnement

Il provenait de P.K. Subban.

« Il me disait ‘Félicitations! C’est maintenant que le vrai travail commence!’ Et je suis bien d’accord avec lui. C’était vraiment cool! »

Addison a tissé des liens solides avec la famille Subban au cours des dernières années. À force de s’affronter au hockey mineur, puis ensuite au niveau junior, lui et Jordan, cadet des trois frères et espoir des Canucks de Vancouver, se sont liés d’une amitié qui ne cesse de grandir.

« Ça m’est arrivé de rencontrer P.K. et je connais bien toute la famille, mais je suis plus près de Malcolm et Jordan en raison de leur âge », confiait mardi le plus anonyme des récents ajouts du Tricolore via le repêchage.

Addison est un ailier gauche de 5 pieds 11 pouces qui s’est découvert une touche offensive qu’on ne lui connaissait pas l’an dernier dans la capitale fédérale. Après avoir complété des saisons de 16 et 17 points avec le Spirit Saginaw, il a débloqué avec les 67’s. Mieux entouré – il jouait tantôt avec le choix de première ronde des Flyers de Philadelphie Travis Konecny, tantôt avec Dante Salituro – il a amassé 47 points en 63 matchs de saison régulière et dix autres en six matchs de séries.

« Je sentais que j’avais besoin d’un changement et ça m’a fait du bien. Je suis content d’avoir pu tirer profit de l’opportunité qui m’a été offerte », résume Addison, qui ne laissera toutefois pas ses statistiques gonflées le transformer en diva.

« J’aimerais contribuer offensivement, mais je suis ici pour faire ce que le Canadien me demande. Si c’est bloquer des lancers ou jouer dans un rôle défensif, je vais le faire. Je ferai tout ce qui me permettra d’avoir une carrière longue et prospère. »

Sans prétendre aspirer au même genre de succès, Addison dit s’inspirer de joueurs comme Mike Richards et Corey Perry.

« J’aime la façon dont Richards joue, surtout lorsqu’il était avec les Flyers. Il excellait dans les situations précises. On le voyait gagner des mises en jeu importantes ou sortir la rondelle de sa zone et de temps en temps marquer un but important. Perry est aussi tout un joueur. J’aime son acharnement et son éthique de travail constante. Il ne perd jamais une bataille pour la rondelle. »

La présence de quelques amis dans l’alignement des Olympiques de Gatineau a incité Addison à traverser la rivière des Outaouais à quelques reprises au cours de la dernière année. La proximité avec le Québec lui a permis d’habituer son oreille au français. Cette semaine, il partage la même chambre d’hôtel que le défenseur de l’Océanic de Rimouski Simon Bourque, une occasion de plus de parfaire ses connaissances de la langue de Molière.

« Je travaille là-dessus! Je peux dire ‘Comment ça va?’ et ‘Ça va bien, merci’… Ça s’en vient, j’espère continuer à m’améliorer! »

Du rêve à la réalité

Matthew Bradley, le choix de cinquième ronde du Canadien, avait lui aussi un lien avec le grand club avant de faire partie de la famille élargie du Bleu-blanc-rouge. L’un de ses amis d’enfance est Nolan Gallagher, le frère de vous-savez-qui…

« Je n’ai pas encore parlé à Brendan par exemple! », nous apprend le natif de Vancouver.

Bradley n’est pas en territoire inconnu cette semaine à Brossard. Deux joueurs invités, Markus Eisenschmid et Dryden Hunt, ont été ses coéquipiers l’an dernier avec les Tigers de Medicine Hat. Mais son plus solide allié est Noah Juulsen, la plus grosse prise du CH au plus récent repêchage.

Bradley et Juulsen se connaissent depuis leur tendre enfance. L’hiver, ils étaient des adversaires dans le programme de hockey mineur de la région de la métropole britanno-colombienne et l’été, ils devenaient des coéquipiers dans les clubs d’élite de la province. Dix ans après avoir commencé à rêver à la Ligue nationale sur la même patinoire, les deux jeunes hommes se retrouvent avec le même logo sur la poitrine dans un vestiaire de la LNH.

« On avait une assez bonne équipe dans ces années-là, on était bourrés de talent et tout le monde se poussait pour atteindre le même but », se souvient-il.

Les deux nouvelles propriétés du Canadien ne sont pas les seuls à être parvenus à leurs fins. Mathew Barzal et Jansen Harkins, respectivement les 16e et 47e choix du dernier repêchage, faisaient aussi partie de ce groupe prometteur qui, vous l’aurez deviné, a gagné plus de matchs qu’il en a perdu.

Le parcours de Bradley a toutefois été un peu plus sinueux que celui de ses anciens frères d’arme. Alors que ceux-ci faisaient leurs premiers pas au niveau junior à l’âge de 16 ans, le choix de deuxième ronde des Tigers au repêchage bantam a dû disputer une saison de transition au niveau midget avant qu’on juge qu’il soit prêt pour la WHL.

« Medicine Hat avait une équipe plus vieille avec beaucoup de joueurs d’expérience. J’étais encore jeune et je n’étais probablement pas prêt à faire le saut. Les entraîneurs préféraient que je sois dominant dans le midget plutôt que de m’utiliser sporadiquement. La pilule a été difficile à avaler au début, mais j’ai compris que c’était pour mon bien. »

Bradley a finalement obtenu 40 points, dont 17 buts, en 71 matchs à son année recrue la saison dernière.

« Tout le monde était plus gros et plus fort, alors ça m’a pris un peu de temps à m’ajuster, mais j’ai joué avec de très bons joueurs et ça n’a pas été trop long que je me suis senti à l’aise », rassure-t-il.