BROSSARD, Qc – Si vous ne le saviez pas déjà, la série de deuxième ronde menée 2-1 par le Canadien vous a permis de l’apprendre : les Bruins de Boston sont une proie difficile à achever.

En saison régulière, aucune équipe n’a été plus efficace pour combler un retard après deux périodes, comme l’a démontré leur taux de succès de 30,4% en pareilles circonstances.

Mais si les Bruins ont bouclé le calendrier régulier avec le meilleur dossier de la Ligue nationale, c’est surtout parce qu’ils ont excellé pour minimiser la fréquence de ces situations à risque. Les hommes de Claude Julien n’ont tiré de l’arrière qu’à 23 reprises après 40 minutes de jeu avant le début du tournoi éliminatoire; seulement trois équipes peuvent se vanter d’avoir fait aussi bien, sinon mieux.

Pourtant, depuis qu’ils ont retrouvé le Canadien sur leur chemin, les Bruins se compliquent la vie. Dans chacun des trois premiers matchs de la série qui oppose les deux équipes, ils sont arrivés au deuxième entracte avec une pente à remonter. Ils ont failli réussir le tour de force la première fois, ils y sont parvenus la deuxième, mais la chance les a abandonnés à la troisième occasion.

Pour d’autres équipes, une telle tendance serait catastrophique. Chez les Bruins, on se contente pour l’instant de faire état d’un scénario qui n’est pas idéal.

« On peut bien se vanter d’être une équipe qui n’abandonne jamais, mais il faut arrêter de se creuser un trou à chaque match », a calmement signalé Shawn Thornton mercredi au terme d’un entraînement auquel n’avaient pris part que sept joueurs, en plus du gardien de but réserviste Chad Johnson, à Brossard.

Un groupe tissé serré

« Oui, c’est difficile de jouer du hockey de rattrapage », a concédé le directeur général des Bruins, Peter Chiarelli, qui s’était porté volontaire pour rencontrer les journalistes au lendemain de la défaite des siens au Centre Bell.

« Avant le début des séries, on se tirait plutôt bien d’affaire quand on n’avait pas les devants. Mais c’est exigeant à la longue. On est constamment en poursuite et dans ce contexte, c’est facile de céder à la frustration. C’est ce qu’on était hier soir : une équipe frustrée », a ajouté Chiarelli.

« Ce n’est pas drainant, mais je pense qu’on préférerait jouer d’une autre façon, c’est-à-dire avec l’avance, avait statué un peu plus tôt l’entraîneur Claude Julien. On n’a pas été capable de le faire pendant très longtemps et ça fait partie des choses qu’on doit rectifier. »

Julien n’adhère toutefois pas à la théorie voulant que son équipe commence ses matchs en retard.

« Ce n’est pas parce qu’on tire de l’arrière qu’on n’a nécessairement pas des bons départs. Dans les deux matchs à Boston, on a obtenu plusieurs chances sans pouvoir en profiter. Et hier, tout allait bien dans la première moitié de la première période, avant qu’on concède le premier but. On n’était pas mauvais, ils n’étaient pas bien meilleurs, mais on a commis des erreurs mentales qui leur ont rapidement permis de mener 2-0. »

Des Bruins méconnaissables

Une première ligne en panne

Julien n’a pas voulu se lancer dans les grandes révélations quand on lui a demandé de développer sur les ajustements que sa troupe devait apporter pour connaître un résultat plus favorable dans le quatrième match de la série, jeudi.

« Jouer mieux qu’on a joué hier », a-t-il sèchement laissé tomber.

Mais une production accrue de son premier trio ne serait probablement pas de refus.

Meilleur pointeur des Bruins lors de leur conquête de la coupe Stanley de 2011 et lors de leur poussée jusqu’en finale l’an dernier, David Krejci n’offre pas du gros hockey de printemps cette année. Le pivot de la première ligne d’attaque est toujours en quête de son premier but et n’a que trois mentions d’aide en huit parties depuis le début des séries.

Contre Montréal, ce n’est guère mieux pour ses ailiers. Jarome Iginla s’est finalement inscrit à la feuille de pointage mardi en faisant dévier un tir derrière Carey Price. Milan Lucic a quant à lui amassé trois points, dont un but dans un filet désert, face au Canadien.

Sans cibler personne, Julien a concédé que tout le monde n’offrait pas un rendement optimal présentement au sein de ses troupes.

« C’est assez évident. On forme un groupe très confiant, mais il y a des gars présentement qui sont un peu frustrés. Ils savent qu’ils doivent être meilleurs et ils le seront à partir de demain. C’est 2-1 dans la série. Ce n’est pas la fin du monde et il n’y a aucune raison de paniquer. »

Dans quel état se trouve l'ours?

Le bénéfice du doute pour Subban

Après le deuxième match à Boston, Claude Julien n’avait pas fait dans la subtilité pour commenter le travail des arbitres, mentionnant à mots à peine couverts que son équipe l’avait emporté en dépit de quelques décisions douteuses à son endroit.

Mercredi, Julien a décidé de laisser de côté son esprit critique lorsque questionné sur le geste posé la veille par P.K. Subban, qui a semblé déplacer intentionnellement le filet de Carey Price alors que les Bruins s’installaient en zone offensive en troisième période.

« Ce sont des choses sur lesquelles on n’a aucun contrôle. Pour être honnête, si on commence à se fier aux arbitres pour nous donner nos chances, notre concentration n’est pas dirigée au bon endroit. Il faut faire notre propre chance. Il faut se regarder dans le miroir et réaliser qu’on n’a pas joué suffisamment bien pour gagner hier. »

« Il arrive que des fautes échappent aux officiels. Personnellement, j’ai eu l’impression qu’il (Subban) a fait exprès pour le déplacer, mais pour chaque personne qui partage mon avis, il y en a probablement un autre qui croit l’inverse », a déclaré Chiarelli sans vouloir faire de drame.

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