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MONTRÉAL - Le Canadien s’est compliqué la vie. Encore une fois!

 

Malgré une domination de 32-16 au chapitre des tirs au but, il profitait d’une mince avance de 1-0 après deux périodes. Une fois encore, il a amorcé la troisième en écopant une pénalité. Une fois encore, il a été dominé au cours de la troisième alors que les Flames ont obtenu 15 tirs en 20 minutes. Trois fois plus que le Tricolore.

 

Mais contrairement à ce qui est arrivé samedi, à Ottawa, contrairement à ce qui est arrivé trop souvent lors de sa deuxième séquence de huit défaites de suite, contrairement à ce qui est arrivé trop souvent cette saison, cette fois la mince avance a tenu le coup.

 

Le Canadien a donc signé un gain de 2-0 aux dépens des Flames de Calgary.

 

Il s’agissait d’un premier doublé pour le Tricolore depuis ses victoires aux dépens des Canucks, à Vancouver, le 17 décembre et des Flames, à Calgary, deux soirs plus tard.

 

Price solide

 

La mince avance a tenu parce que Carey Price a disputé un très fort match devant la cage de son équipe. Pas juste au cours du dernier tiers. Le meilleur et de loin disputé par les Flames. Mais aussi au cours des deux premières périodes alors que la qualité des tirs des Flames dépassait leur nombre.

 

Price a racheté plusieurs erreurs commises par ses coéquipiers en zone défensive pour signer sa 18e victoire de la saison. Sa deuxième par jeu blanc.

 

Le Canadien s’est rendu coupable de 23 revirements lundi soir. Shea Weber, son partenaire de travail Ben Chiarot, et même Phillip Danault qui est habituellement très solide dans le volet défensif de son jeu ont remis des rondelles aux Flames en zone du Tricolore.

 

Mais Price a résisté.

 

Fort de ses 31 arrêts, il a réalisé son 46e blanchissage en carrière. Un jeu blanc qui lui permet de rejoindre Ken Dryden au troisième rang de l’histoire du Tricolore. Price devra en signer 12 de plus pour rejoindre Jacques Plante (58). Georges Hainsworth demeurera intouchable avec ses 75 blanchissages.

 

Dans le vestiaire du Canadien, les coéquipiers de Price et son entraîneur-chef Claude Julien louangeaient sa performance.

 

« Il demeure l’un des meilleurs joueurs de l’histoire de cette organisation et l’un des meilleurs gardiens de la Ligue. Et quand tu as la chance de jouer avec lui, tu réalises qu’il est encore meilleur que sa réputation le laisse croire », a lancé avec conviction le jeune Ryan Poehling.

 

« Je n’ai pas eu de long discours avec Carey au cours des derniers jours. Comme tout le monde, il était frustré par les défaites qui s’accumulaient et il nous a offert de solides performances à Ottawa samedi et encore ce soir », a ajouté Claude Julien.

 

Les Flames pris au piège

 

De l’autre côté du Centre Bell, l’entraîneur-chef Geoff Ward a était bien plus incisif dans ses critiques à l’endroit de ses joueurs que généreux dans ses compliments à l’endroit de Carey Price et du Canadien.

 

« Ce n’est pas la première fois qu’on sort à plat après un match très émotif comme celui qu’on a disputé samedi contre Edmonton. J’avais pourtant mis les joueurs en garde. Je leur ai dit que le match de ce soir représentait un piège. Et nous sommes tombés dedans », a lancé le nouveau coach des Flames.

 

« Nous avons du talent au sein de notre équipe. Mais en nous laissant dominer comme nous l’avons fait ce soir, nous n’avons pas exploité ce talent. Nous avons obtenu des tirs, mais pas assez de tirs vraiment dangereux. Nous n’avons pas assez compliqué le travail du Canadien qui a été simplement meilleur que nous l’avons été. Cette équipe a travaillé plus fort et mieux que nous. On ne peut pas sortir à plat comme on l’a fait ce soir après un match solide comme celui de samedi. Nous n’avions pas été parfaits lors des cinq victoires de suite, mais nous nous étions donné de bonnes chances de gagner. Ce soir, nous ne l’avons pas fait. Notre gardien (David Rittich) a été notre meilleur joueur et c’est grâce à lui que le match a été serré jusqu’à la fin. »

 

Sam Bennett (6) Johnny Gaudreau et Elias Lindholm (5 chacun) ont obtenu plus de la moitié des 31 tirs des Flames qui ont été blanchis pour une sixième fois cette saison.

 

Poehling enfin récompensé

 

S’il est clair que Carey Price a eu plus que son mot dire dans la victoire aux dépens des Flames, Ryan Poehling a eu son mot à dire également dans la victoire. C’est lui qui a doublé l’avance de son équipe au cours d’une troisième période qui était pourtant tout à l’avantage des Flames.

 

Poehling a sauté sur une rondelle libre devant le filet de David Rittich alors que les Flames avaient pourtant gagné une mise en jeu à la gauche de leur gardien. Les vétérans défenseurs Mark Giordano et T.J. Brodie ont bien mal lu le jeu se dessinant devant eux ouvrant toute grande l’enclave à Poehling qui a su en profiter.

 

Ce but était son premier de la saison. Son premier en 20 matchs au cours desquels il a bousillé des tas de bonnes occasions. Surtout au cours des six à huit dernières rencontres alors que le jeune Américain jouait du hockey solide sans toutefois obtenir les résultats pour le confirmer.

 

« Je suis bien sûr soulagé. Mais je gardais le moral en me disant qu’à force de frapper à la porte, elle finirait par s’ouvrir. Après deux périodes, je ne pouvais comprendre que notre trio – Poehling évoluait à la gauche de Jesperi Kotkaniemi et Nick Cousins – n’avait pas de but. On a eu de belles chances et je répétais à KK de ne pas lâcher. Qu’on finirait bien par marquer», a ajouté celui qui reconnaît que les attentes à son endroit ont été moussées par ses quatre buts, dont le filet décisif en tirs de barrage, marqués lors de son premier match en carrière, le tout dernier de la saison dernière au Centre Bell.

 

« Je me considère toujours comme un gars capable de contribuer à l’attaque. Mais il est clair que ce premier match a laissé des impressions aux amateurs. J’avais hâte de marquer. C’est évident. Mais je suis surtout content de la progression de mon jeu et du temps d’utilisation qu’on me donne. Quand j’ai été rappelé, j’avais huit minutes par match. En raison des blessures, je profite maintenant de présences régulières au cours des matchs. Je joue au désavantage numérique aussi. Je tente de profiter de toutes les occasions qu’on m’offre », a ajouté le premier choix de 2017 qui tente de développer un brin ou deux de complicité avec le premier choix de 2018.

 

« J’ai toujours joué au centre, mais je me plais à la gauche de KK. Le jeu est un peu différent, mais je tente d’amener de l’énergie le long des bandes à toutes les présences. On va continuer à travailler fort afin de développer de la chimie pour maximiser nos chances d’obtenir des résultats », a conclu celui qui a récolté la première étoile du match.

 

Bien qu’il ait été blanchi de la feuille de pointage, Jesperi Kotkaniemi a disputé un match intéressant. Il semblait plus rapide et plus impliqué sur la patinoire. Des signes que la confiance semble s’installer.

 

Rare victoire à domicile

 

Le Canadien disputait lundi son 24e match à domicile cette saison. Il a signé sa neuvième victoire seulement. Sa première depuis le 11 décembre alors qu’il avait battu les Sénateurs d’Ottawa 3-2 en prolongation. Un gain qui a été suivi de cinq revers consécutifs.

 

Il faut toutefois remonter beaucoup plus loin, jusqu’au 3 décembre dernier, pour retracer le dernier match à domicile au cours duquel Michel Lacroix a été ovationné lors de son annonce de la dernière minute de la troisième période. Lors de cette rencontre, le Canadien profitait d’une avance de 3-2 aux dépens des Islanders de New York jusqu’à ce que Shea Weber ne scelle l’issue de la partie avec un but marqué dans un filet désert.

 

Si la foule a ovationné ses favoris en fin de rencontre en plus de saluer tour à tour Carey Price, Jordan Weal et Ryan Poehling venus sur la patinoire à titre d’étoiles de la rencontre, il était difficile de ne pas relever les nombreux bancs inoccupés aux quatre coins du Centre Bell en début de rencontre. Ces sièges vides sont souvent comblés par des retardataires, mais lundi plusieurs sont demeurés vacants. Ils étaient même plus nombreux au dernier tiers alors que le Canadien trimait dur pour protéger son avance.

 

Une conséquence évidente des insuccès des dernières semaines et surtout une indication claire que le Canadien, même si une accession aux séries demeure théorique, doit à tout le monde demeurer dans la course.

 

En bref

 

  • Cale Fleury a surpris bien des amateurs lundi soir lorsqu’il a envoyé Milan Lucic cul par-dessus tête à la suite d’un contact épaule contre épaule en troisième période. «Je crois que Lucic a été bien plus surpris que nous l’avons été», a ironisé Claude Julien après le match. «Cale nous a habitués à de solides contacts depuis ses premiers matchs préparatoires disputés l’automne dernier», a ajouté l’entraîneur-chef Claude Julien...

 

  • Visiblement satisfait de son coup, Cale Fleury s’est bien gardé de trop triompher. «J’étais bien au fait de qui il est et je suis aussi très au courant de l’animosité qu’il a toujours affichée à l’endroit du Canadien. Mais pour être bien honnête, je crois qu’il était un peu en déséquilibre lorsque nous nous sommes frappés»...

 

  • Pour la première fois depuis longtemps, le Canadien compte un vrai top-4 à la ligne bleue avec les duos Chiarot-Weber et Scandella-Petry. Cela donne moins de temps d’utilisation à Victor Mete et Cale Fleury, mais ça les aidera à progresser plus lentement, mais plus efficacement...

 

  • Ilya Kovalchuk a disputé un autre fort match. Il a joué beaucoup effectuant 23 présences totalisant un peu plus de 20 minutes et a cadré deux des six tirs qu’il a décochés. Blanchi pour la deuxième fois seulement en cinq rencontres, Kovalchuk a bien failli marquer dans son propre filet en période médiane. Pendant que Carey Price retraitait au banc à la faveur d’un sixième attaquant en raison de l’annonce d’une pénalité à l’endroit des Flames, Kovalchuk a tenté de remettre à la pointe. La rondelle a toutefois dévié sur Milan Lucic avant de filer vers le filet du Tricolore. Pendant que Kovalchuk levait les bras au ciel en guise de dépit, ses adversaires des Flames levaient leurs bâtons prêts à célébrer un but qui n’est finalement pas venu...

 

  • Revenu au sein de l’alignement après avoir rayé de la formation samedi, à Ottawa, Jordan Weal a marqué le premier but du match. C’était son cinquième de la saison. C’était la troisième fois cette saison – en cinq occasions du genre – que Weal marquait à son retour au sein de la formation après un séjour plus ou moins long sur la galerie de presse. Une statistique qui pourrait donner des idées à Claude Julien...

 

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