L'ancien entraîneur des Canadiens de Montréal Jacques Demers a reçu une chaude ovation du public lors de la présentation des anciens qui ont contribué à la conquête de la coupe Stanley en 1993, jeudi, avant le match entre le CH et les Kings.

Lyle Odelein a été l’un des premiers à arriver au point de rendez-vous, jeudi soir, mais il y avait quelqu’un qui y était depuis un certain temps déjà. C’était l’entraîneur Jacques Demers qui doit encore se contenter de quelques mots pour s’exprimer.

Mais Demers n’avait pas besoin de dire grand-chose quand Odelein l’a aperçu. L’accolade était de toute beauté entre ces deux hommes, reconnus pour leur âme fort sympathique, qui ont chacun failli perdre la vie récemment.  

Plusieurs des joueurs avaient déjà revu Demers dernièrement et ils étaient heureux de constater qu’il semble mieux se porter. On l’a même entendu prononcer un beau « tabarouette » rempli de bonheur.

Pour Demers, le clou de la soirée est arrivé quand il a été présenté à la foule en compagnie de Savard. L’entraîneur était nerveux en vue de ce moment considérant son état, mais la puissante ovation a dû lui réchauffer le cœur.

« C’est triste, on l’aime tellement. Au moins, il peut encore sourire et comprendre ce qu’on dit… », a réagi Odelein avec empathie.  

« On vieillit, on doit profiter de chaque jour. Plus on vieillit, plus on doit penser comme ça. Je sais que Jacques aurait aimé avoir la parole. Mais Jacques, il nous parle avec ses yeux », a bien compris Mario Roberge.  

Ce n’est pas pour rien que cette équipe a accompli tout un parcours jusqu’au sacre. Elle avait été bâtie comme une famille et ça se sent même 25 ans plus tard.

« C’était mon rêve de gagner la coupe Stanley, mais ça prend l’aide de tellement de monde. Ça prenait aussi Jacques, le chef d’orchestre, qui a cru en nous dès le premier jour », a souligné Lebeau.  

« Quand je suis devenu directeur général, j’ai toujours pensé et agi comme un joueur. C’est la chose qui m’a le plus aidé. Quand il y avait des problèmes majeurs, j’intervenais comme un père de famille et non pour punir le joueur. J’essayais de trouver ce qu’on pouvait faire pour l’aider. Je pense qu’on a assez bien réussi de ce côté, il y a bien des choses qui ne sortent pas publiquement », a exprimé Savard.

À voir les émotions vécues par ces anciens et par les partisans, les plus jeunes ne peuvent que souhaiter que l’attente ne s’éternise pas encore pendant bien des années.

« Ce qui est surprenant (dans l’attente de 25 ans), c’est que ce n’est pas uniquement le Canadien qui n’a pas gagné la coupe Stanley, mais aucune équipe canadienne. Avec bientôt 32 équipes, il y a bien des organisations qui ne vivront pas ce moment pendant, 25, 30 et même 50 ans », a conclu Vincent Damphousse avec réalisme.

Des souvenirs plein la tête, même 25 ans plus tard
« Ce sera une grande famille jusqu'à la fin de mes jours »
« Ça fait spécial de revoir tous mes amis ici »
« La majorité de ces gars-là, c'était notre première rencontre en 20 ans! »
« Jacques a l'air mieux que la dernière fois que je l'ai vu »