Victime de cinq buts sur les 32 tirs décochés par les Jets, Carey Price aurait pu maugréer quelques commentaires, voire demander congé des journalistes, après la défaite de 5-4 qu’il venait d’encaisser lors du tout dernier match de la saison au Centre Bell.

 

Mais plus que les cinq buts accordés, dont deux l’ont plutôt fait mal paraître, et bien plus que sa 31e défaite encaissée cette saison – une septième en prolongation ou tirs de barrage – l’ovation que lui ont réservée les partisans en première période pour saluer son 557e match devant la cage du Tricolore était plus importante que tout le reste aux yeux du gardien.

 

ContentId(3.1269184):Jets 5 - Canadiens 4 (Prolongation)
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Après les messages de félicitations offerts par Patrick Roy et Ken Dryden à l’écran géant, les partisans se sont levés d’un trait et ont ovationné Price pendant une bonne minute. Le gardien a semblé touché. Très touché. Il a plusieurs fois levé la tête au ciel en balayant les gradins du regard. Il a salué la foule de sa mitaine. Il a frappé la patinoire avec la lame de son bâton comme s’il voulait retourner aux partisans les applaudissements qu’ils lui offraient.

 

Sur des images en gros plan diffusées par nos collègues de la télé, on pouvait lire l’émotion qui envahissait le gardien à travers le grillage de son masque protecteur. Était-ce de la sueur qui coulait de ses yeux ou le gardien a-t-il laissé couler quelques larmes?

 

Seul le gardien pourrait le confirmer. Mais Price qui est habituellement très avare de commentaires, surtout lorsqu’il est question de parler de ses sentiments, a été très élogieux après la rencontre.

 

« Cette ovation m’a beaucoup touché. Elle m’a fait beaucoup de bien. Honnêtement, dans le cadre d’une saison aussi difficile que celle qui se termine, j’avais besoin de cette marque d’affection des partisans », a mentionné le gardien après la rencontre.

 

Je vous invite à lire le texte de mon collègue Éric Leblanc pour avoir un compte rendu détaillé des propos de Price.

 

Dans le vestiaire du Canadien, malgré cette autre défaite, l’ovation réservée à Carey Price était à l’ordre du jour. « Nos partisans sont tellement investis de hockey, ils comprennent tellement bien le hockey qu’ils sont capables d’aller au-delà des contre-performances de cette année parce qu’ils sont en mesure de réaliser que Carey n’est pas seulement le meilleur gardien de la LNH, mais le meilleur joueur tout court. Oui c’est difficile cette année. Ce l’a été pour nous tous. Mais il faut être en mesure de comprendre qu’une mauvaise saison ne peut tout anéantir », a indiqué Alex Galchenyuk après la rencontre.

 

« C’était important pour Carey et pour le reste de l’équipe de voir l’appui que lui ont réservé les partisans lors de cette ovation. Carey a fait beaucoup pour cette équipe. Il en fera encore beaucoup pendant des années », a ajouté l’entraîneur-chef Claude Julien en faisant référence au fait que son gardien étoile amorcera en octobre la première des huit saisons du contrat qui lui permettra de toucher un salaire de 10,5 millions $ par année.

 

« Carey mérite cette ovation! »

L’ovation réservée à Carey Price par les partisans venus « célébrer » le dernier match à domicile du Tricolore cette saison a fait du bien au principal intéressé. Mais elle n’a pu adoucir les critiques acerbes dirigées à son endroit.

 

Malgré quelques arrêts très solides effectués en première et deuxième période, dont l’un au terme d’une échappée offerte aux Jets à la fin d’une attaque massive du Tricolore, Carey Price a accordé deux buts qui ont permis à ses détracteurs de gâcher l’hommage qu’on lui avait offert plus tôt dans le match.

 

Et c’est normal.

 

Price n’a pas été l’ombre de lui-même cette année. Au-delà l’ovation qu’on lui a réservée pour son 557e match en carrière devant la cage du Tricolore, il faudra des arrêts, des arrêts difficiles, des arrêts miraculeux si nécessaire et surtout des victoires, beaucoup de victoires, pour lui permettre de reprendre sa place parmi les meilleurs gardiens de l’histoire du Canadien. Parmi les meilleurs tout court.

 

Et je suis convaincu que Price serait le premier à le reconnaître.

 

Cela dit, l’ovation qu’on lui a réservée l’aidera peut-être à comprendre que les partisans du Canadien, qu’ils soient de son bord ou du bord de ses détracteurs, veulent une chose et une seule : un club gagnant. Et dès qu’il recommencera à guider son équipe vers la victoire, Price n’arrivera peut-être pas en endiguer complètement les critiques à son endroit puisqu’il y aura toujours un lot de détracteurs pour clamer haut et fort qu’il est trop cher payé et qu’il ne mérite pas un tel salaire. Mais les critiques ne résonneront pas aux quatre coins du Centre Bell parce que les ovations qui lui seront réservées leur feront compétition.

 

Mes observations sur la défaite aux mains des Jets.

  1. Revers frustrant, effort apprécié
  2. Deux saisons de 20 buts pour Byron
  3. Galchenyuk atteint les 50 points
  4. Quel tir de Laine

 

Le chiffre du match : 18 – À défaut d’offrir une victoire à ses partisans dans le cadre de son dernier match à domicile de la saison, le Canadien a évité l’odieux d’une 40e défaite en temps réglementaire ce qui aurait égalé un record de médiocrité pour le Tricolore. En 41 matchs au Centre Bell, le Canadien s’est contenté de 18 victoires (18-14-8). Outre la saison écourtée de 48 matchs en 2012-2013, c’est la deuxième fois seulement depuis le lock-out de 2004-2005 que le Canadien n’atteint pas le plateau des 20 victoires en une saison devant ses partisans. En 2011-2012, le Tricolore avait terminé sa saison au Centre Bell avec un dossier de 16-15-10.

 

Revers frustrant, effort apprécié

 

Comme les amateurs qui attendent la fin de cette saison de misère avec impatience, Claude Julien est frustré de perdre plus souvent qu’il ne gagne. Beaucoup plus souvent en fait. Mais l’entraîneur-chef se consolait en accordant beaucoup d’importance à l’effort déployé par son équipe.

 

« Nos gars ont démontré du caractère en troisième période pour revenir de l’arrière et pousser le match en prolongation. C’est vrai que les Jets étaient privés de joueurs importants comme Scheifele (Mark) et Wheeler (Blake), mais ils comptaient quand même sur des joueurs qui sont capables de changer le cours d’un match », a insisté Claude Julien.

 

Après avoir laissé les Jets prendre les devants 3-0, le Canadien a nivelé les chances 3-3.

 

Comme il l’a malheureusement fait bien trop souvent cette saison, le Tricolore s’est encore fait poivrer un but moins d’une minute après qu’il eut lui-même marqué. En fait, les Jets n’ont eu besoin que de 24 secondes pour reprendre les devants 4-3 après que Kerby Rychel eut créé l’égalité 3-3 avec son tout premier but dans l’uniforme du Tricolore, son troisième en carrière dans la LNH…

 

Voilà une des nombreuses mauvaises habitudes que le Canadien a prises au cours de cette saison misérable. Il faudra ajouter ces répliques rapides aux deux buts accordés en moins d’une minute, aux buts rapides en début de période, aux buts qui font très mal en fin d’engagement et à la liste très longue de choses à corriger en vue de la saison prochaine.

 

L’indiscipline des Jets – comment Dustin Byfuglien pouvait rouspéter après avoir asséné un coup de bâton en guise de représailles sous les yeux de l’arbitre – a ouvert la porte au but de Galchenyuk qui a nivelé les chances à nouveau.

 

Et puis il y a eu la prolongation…

 

Deux saisons de 20 buts pour Byron

 

Paul Byron a pris le monde du hockey par surprise l’an dernier avec ses 22 buts marqués en 82 matchs. C’était le double de sa production de l’année précédente.

 

En atteignant le plateau des 20 buts mardi, Paul Byron a prouvé que ses 22 buts de l’an dernier n’étaient pas seulement le fruit du hasard. Grand bien lui fasse. Car le petit guerrier employé sur tous les fronts et en toutes circonstances cette saison récolte ce qu’il a toujours semé en se donnant à fond à chaque présence.

 

Les 20 buts marqués représentent une belle récompense pour ce joueur qui a reçu, avec le match, le trophée Jacques-Beauchamp remis annuellement à la quatrième étoile de la saison chez le Canadien. C’était la deuxième fois en trois ans que Byron recevait ce trophée qui le personnifie à merveille.

 

Pourquoi faire un plat avec deux saisons consécutives de 20 buts? Ce n’est quand même pas si exceptionnel?

 

Eh bien oui! Du moins dans le camp du Canadien. Car Byron est devenu le quatrième joueur seulement du Tricolore à pouvoir se vanter de compter deux saisons de suite d’au moins 20 buts dans la LNH. Les autres sont Max Pacioretty, Alex Galchenyuk et Ales Hemsky qui a toutefois réalisé l’exploit dans une galaxie loin de celle du Tricolore et dans une autre vie puisqu’il a marqué 20 et 23 buts avec les Oilers d’Edmonton en 2007-2008 et 2008-2009.

 

Galchenyuk atteint les 50 points

 

Alex Galchenyuk s’est approché à un but du plateau des 20 lorsqu’il a créé l’égalité avec 102 secondes à faire en troisième période. Il a marqué avec un bon tir des poignets que le gardien Steve Mason a partiellement bloqué avec le bras avant de voir la rondelle rebondir derrière lui.

 

Si plusieurs partisans ont refusé de saluer ce but qui était susceptible d’éloigner le Canadien dans la course vers le premier choix du prochain repêchage, Galchenyuk refusait de suivre cette voie réservée aux perdants. «J’adore jouer dans le Centre Bell. Nos partisans sont sensationnels. Nous voulions vraiment leur offrir une victoire dans le cadre du dernier match. On joue pour gagner et nous tenions tous à gagner ce soir», a indiqué Galchenyuk qui, en plus de son 19e but, a récolté sa 32e mention d’aide. Ce qui l’a propulsé au-delà du plateau des 50 points pour la deuxième fois seulement de sa carrière.

 

Quel tir de Laine

 

Je ne sais pas si Patrick Laine rejoindra, voire dépassera Alexander Ovechkin dans la course au trophée Maurice-Richard d’ici la fin de la saison. Mais en marquant son 44e but de la saison pour ouvrir la marque en milieu de première période, Laine s’est approché à deux buts du grand Ovie. Les deux joueurs ont encore deux matchs à disputer.

 

Peu importe qu’il rejoigne ou dépasse Ovechkin, Laine est déjà assuré d’une place parmi les meilleurs francs-tireurs de la ligue. Son tir sur réception décoché alors que les Jets étaient en avantage numérique en première période l’a confirmé avec éloquence. « La rondelle était sur le point d’entrer dans le filet lorsque j’ai réalisé qu’elle n’était plus sur la lame de son bâton. Ce tir était redoutable. Parfait. Il y a d’autres gardiens qui ont été victimes de buts semblables », a mentionné Price. Il aurait pu ajouter sans se tromper qu’il y en aura d’autres. Plusieurs autres…

 

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