MONTRÉAL – En plus de sa capacité à convaincre Alexander Romanov de signer son contrat d’entrée dans la Ligue nationale à partir du 1er mai, la direction du Canadien aura bientôt une autre décision à prendre au sujet du groupe d’espoirs qu’il a mis en réserve lors du repêchage de 2018.

Les joueurs de cette cuvée qui évoluent  dans les circuits juniors majeurs canadiens ont en effet jusqu’au 1er juin pour s’entendre avec le club qui détient leurs droits. À Montréal, le dilemme impliquera les attaquants Cam Hillis (Guelph), Allan McShane (Oshawa), Cole Fonstad (Everett) et Samuel Houde (Chicoutimi). Les équipes de la LNH étant limitées dans la quantité de contrats qu’elles peuvent octroyer, il est impensable que tous les membres de ce quatuor demeurent la propriété du Tricolore au-delà de la date butoir ci-haut mentionnée.

Dennis Williams n’aura évidemment pas un seul mot à dire dans le processus décisionnel de Marc Bergevin. Ça ne l’empêche pas d’avoir un préjugé favorable envers Fonstad, qu’il a dirigé pendant 51 matchs cette saison dans la Ligue junior de l’Ouest (WHL).

Pratiquement invisible à sa deuxième participation au camp des recrues du Canadien, Fonstad avait récolté neuf points à ses neuf premiers matchs de la saison quand les Silvertips ont fait son acquisition dans une transaction avec les Raiders de Prince Albert.

« Je le connaissais très peu avant ça puisqu’on n’affrontait son équipe qu’une fois par année. Mais dès son arrivée, c’est un gars qui a fait la différence pour nous », estime Williams.

« Notre jeu de puissance était bâti autour de lui. Plusieurs équipes construisent leur attaque à cinq à partir de la ligne bleue, avec un défenseur comme quart-arrière. Cole était notre quart-arrière le long de la rampe, de son côté fort. Je voulais que la rondelle soit sur son bâton le plus souvent possible, que ce soit lui qui ait la responsabilité de trouver les lignes de passes vers Gage Goncalves, Bryce Kindopp ou derrière à Jake Christensen. Notre avantage numérique, qui se classait dans la moyenne depuis quelques années, était le meilleur de la ligue cette année et ces succès lui sont en grande partie attribuables. »

Fonstad, qui a amassé 65 points – dont 27 en avantage numérique - en 51 matchs après la transaction, a partagé le titre de joueur par excellence de sa nouvelle équipe avec le gardien Dustin Wolf au terme de la saison écourtée. Il a aussi été nommé assistant au capitaine au milieu du calendrier, quand Gianni Fairbrother a été forcé d’accrocher temporairement son uniforme en raison d’une blessure à une épaule.

« Pendant un voyage vers Edmonton, j’ai fait venir quelques vétérans à l’avant de l’autobus pour discuter du ‘A’ qu’on devait redistribuer et ils m’ont pris de court en disant qu’on devrait penser à le donner à Cole. J’ai dit : ‘Vraiment? Est-ce que j’ai manqué quelque chose?’, et on m’a répondu que tout ce qu’il faisait, il le faisait comme un pro », relate Williams.

« Je n’avais rien contre Cole, mais c’est un petit gars plutôt tranquille. Deux semaines après son arrivée, j’ai dû le faire venir dans mon bureau pour m’assurer qu’il se plaisait avec nous parce que je ne l’avais pas encore entendu dire un mot! Alors quand je lui ai fait signe de venir me voir pour lui annoncer qu’on lui donnerait un ‘A’, il a semblé déstabilisé pendant quelques secondes. Il n’avait jamais fait partie du groupe de leaders de son équipe auparavant et j’ai cru voir que ça lui avait donné un petit boost de confiance. »

Fonstad avait participé au pointage dans neuf de ses dix derniers matchs quand la saison de la WHL a été arrêtée. À ce moment, les Silvertips n’étaient qu’à un point de la première place au classement général détenue par les Winterhawks de Portland.

« Ça a été un excellent ajout pour nous, conclut Dennis Williams. Son rendement nous a permis d’être agressifs à la date limite des échanges. La suite était prometteuse avec lui. »