Pour tout savoir lors de la journée de la date limite des transactions dans la LNH, suivez-nous lundi dès 6 h sur toutes nos plateformes. 

Tableau des transactions  Joueurs sur le marché 

 

MONTRÉAL - Kent Hughes l’a déclaré haut et fort jeudi dernier: bien qu’il soit en mode reconstruction, le Canadien ne procédera pas à une vente de feu d’ici 15 h lundi alors que le couperet tombera sur la période des transactions.

 

Ça ne veut pas dire qu’il restera sourd aux offres qui pourraient lui être faites pour des joueurs susceptibles d’intéresser des clubs qui manquent de profondeur devant le filet, à la ligne bleue et à l’attaque. Surtout que ces joueurs susceptibles d’attirer l’attention des formations en quête de renfort se sont assurés de faire monter leur valeur au cours des derniers matchs.

 

Ils sont bien en vue dans la vitrine. Il sera maintenant intéressant de voir si des équipes se contenteront de les regarder du trottoir ou si elles entreront au Centre Bell pour demander à Kent Hughes : combien ça coûte?

 

Pour le moment – et j’insiste ici sur le fait que les choses changent à la vitesse de l’éclair en ce moment alors que l’indifférence est vite remplacée par un vif intérêt ou que le vif intérêt affiché il y a une heure plonge dans l’indifférence selon ce qui se passe autour de la Ligue – plusieurs équipes ont le nez collé sur la vitrine du CH. Plusieurs sont intéressées. Certaines ont même demandé combien untel ou un autre coûtait. Mais aucune n’a encore sorti sa carte de crédit. Ou même demandé s’il serait possible d’avoir un petit rabais.

 

Mais ça peut changer vite. De fait, les choses changeront de plus en plus vite, à Montréal comme dans les 31 autres villes de la LNH, au fur et à mesure qu’on se rapprochera du couperet qui tombera à 15 h lundi.

 

Allen : performances rassurantes

 

De tous ces joueurs qui brillent dans la vitrine du CH et qui attirent un brin ou deux d’attention, Jake Allen vient en tête de liste. Du moins au sommet de ma liste. La nuance est importante ici.

 

Allen est-il un intouchable?

De retour devant la cage du Tricolore après une absence de 25 matchs, Allen a été très solide dans la défaite de 4-3 encaissée en prolongation aux mains des Stars de Dallas jeudi. Il s’est même permis quelques vols. Samedi, face aux Sénateurs, Allen a été meilleur encore. Non seulement a-t-il repoussé 29 des 30 tirs des visiteurs venus d’Ottawa, mais il a miné toute chance de remontée des Sens en multipliant les arrêts difficiles qui ont miné la confiance de ses adversaires, mousser celle de ses coéquipiers en plus de faire chanter et danser les partisans entassés dans les gradins du Centre Bell.

 

Avec ces deux performances plus que solides, Jake Allen a rassuré tous les clubs qui pourraient s’intéresser à lui. Il leur a démontré qu’il est non seulement entièrement remis de la blessure qui le minait depuis le retour de la pause de Noël, mais qu’il n’a rien perdu de sa forme, de ses réflexes, de sa confiance.

 

Valide pour une autre saison, le contrat de Jake Allen a une valeur de 2,875 millions $ sous le plafond. C’est donc un contrat très rentable. Il le deviendrait davantage si le Canadien acceptait d’en garder une portion comme il l’a fait dans le cas de Ben Chiarot. Ce scénario permettrait d'aider un club qui a le nez au plafond, mais qui doit malgré tout obtenir du renfort devant son filet.

 

Je fais bien sûr référence ici aux Maple Leafs de Toronto. Un peu aussi aux Oilers à Edmonton sans oublier le Wild du Minnesota qui, selon mon collègue Michael Russo qui est au courant de tout ce qui se trame dans l’entourage du Wild, tente de convaincre Marc-André Fleury de venir les aider à maximiser leurs chances en séries. Le Wild veut-il Fleury ou plus simplement s’améliorer devant le filet? La réponse viendra au fil des prochaines heures.

 

Mais ça démontre qu’il y a un marché pour les gardiens.

 

À Toronto, Jack Campbell est blessé. Mais avant d’être blessé, le gardien «numéro un» des Leafs affichait des signes plus qu’inquiétants quant à ses chances de permettre à cette équipe explosive en attaque de finalement franchir la première ronde des séries. Ce que les Leafs n’ont pas fait depuis que les Marner, Matthews et Nylander ont permis aux fans de Toronto de recommencer à rêver à un éventuel retour de la coupe Stanley.

 

Petr Mrazek est plus inquiétant encore.

 

Après deux bonnes sorties qui lui ont permis de signer ses deux premières victoires en carrière dans la LNH, Erik Källgren a été plus ordinaire samedi accordant cinq buts aux Predators à Nashville. C’est davantage le fait qu’il a mal paru sur plusieurs de ses buts que le nombre de filets accordés qui est de nature à inquiéter les Leafs qui croyaient avoir trouvé un sauveur.

 

Bon! Kyle Dubas a autant besoin de renforcer son club à la ligne bleue qu’il a besoin de le faire devant le filet. C’est pour cette raison qu’il avait Ben Chiarot à l’œil lui aussi.

 

Mais voilà : Dubas a le nez rivé au plafond salarial et il tient, selon mes collègues de Toronto, à garder son choix de première ronde de cette année et celui de l’an prochain également. Il faut dire que les Leafs n’ont pas de choix en 3e, 4e, 5e et 6e en vue du prochain repêchage.

 

Ben Chiarot commandait un choix de première ronde.

 

Ce sera différent pour Jake Allen. Remarquez que si un club quelque part devait être assez désespéré ou fou pour «sacrifier» un choix de première ronde, Kent Hughes n’aurait d’autre choix que d’accepter.

 

Lehkonen, Kulak, Armia et les autres

 

Ce qui est vrai pour Jake Allen l’est aussi pour Joel Armia qui a certainement rassuré certains dépisteurs professionnels qui tentaient de convaincre leurs patrons que le gros ailier droit finlandais est bien meilleur qu’il ne l’a démonté cette saison.

 

Petry, Lehkonen et Kulak bientôt échangés?

Comme Allen, Armia a offert de meilleures performances depuis son retour au jeu. Il a même été bon samedi contre Ottawa. Et ça dépasse le fait qu’il ait marqué en avantage numérique. Le contrat d’Armia ampute la masse salariale de 3,4 millions $. C’est beaucoup. Surtout que ce contrat s’étendra sur trois autres saisons. D’où l’importance pour le CH d’écouter toute offre qui lui permettrait de larguer ce contrat. Même si la compensation était timide. Et comme il semble que des équipes s’intéressent à Armia, le Canadien devra écouter si elles l’appellent.

 

Comme Allen et Armia, Brett Kulak joue lui aussi du très bon hockey depuis quelque temps. Et ça dépasse le but qu’il a marqué en troisième période samedi. Il a remplacé Ben Chiarot à la droite d’Alexander Romanov et ni l’un ni l’autre des deux arrières n’a mal paru depuis le départ du vétéran.

 

En plus, Kulak devient joueur autonome l’été prochain.

 

Comme Allen, Armia et Kulak, Mike Hoffman fait mentir ses détracteurs depuis que Martin St-Louis a donné un nouveau visage et un nouveau souffle au Canadien. Hoffman n’a pas marqué à ses six derniers matchs. Mais contrairement à ses habitudes, il n’est pas un lourd boulet à tirer en dépit le fait qu’il ne trouve pas le fond du filet. Il a même réalisé quelques bons jeux défensifs samedi soir.

 

Le genre de jeu qui pourrait inciter un club qui le croit capable de venir renflouer son attaque d’aller de l’avant en se disant qu’il est peut-être devenu moins «dangereux» en défensive. Comme dans le cas d’Armia, le contrat de Mike Hoffman – 4,5 millions $ pour encore trois ans – complique les choses.

 

L’autre nom qui revient est bien sûr celui d’Artturi Lehkonen. Dans son cas, il n’a pas à démontrer sa valeur : elle est connue et reconnue.

 

C’est d’ailleurs parce que tous les clubs de la LNH savent à quel point ce joueur de soutien peut renflouer n’importe quel alignement qu’il suscite autant d’intérêt. Son contrat de 2,3 millions $ et le fait qu’il sera joueur autonome avec compensation le rendent plus attrayant encore.

 

Je n’ajoute pas le nom de Jeff Petry, ceux de Jonathan Drouin et Christian Dvorak sans oublier le contrat de Shea Weber à cette liste.

 

En raison de la valeur de son contrat et du fait qu’il n’aide pas le Canadien à satisfaire sa demande de quitter Montréal avec des performances trop souvent inquiétantes, Petry partira au cours de l’été selon moi. Même chose pour le contrat de Weber.

 

Drouin? Dvorak? Avec l’impact positif que Martin St-Louis a eu sur Nick Suzuki, Cole Caufield, Mike Hoffman et plusieurs joueurs qui affichent beaucoup plus d’aplomb depuis le changement de coach – en passant, le défenseur Corey Schueneman vous impressionne-t-il autant qu’il m’impressionne? – je suis convaincu que la direction de l’équipe donnera la chance à son nouveau coach de non seulement faire perdre à Drouin et Dvorak les mauvaises habitudes qui minaient leurs performances, mais de les remplacer par de bien meilleures.

 

Hughes en position de force

 

Si les Artturi Lehkonen et autres Jake Allen sont susceptibles d’intéresser les adversaires du Canadien, pourquoi diable le Tricolore les laisserait partir?

 

ContentId(3.1403409):Pierre LeBrun : Le Canadien ne « donnera » pas Artturi Lehkonen ou Brett Kulak (Transactions LNH)
bellmedia_rds.AxisVideo

C’est une bonne question.

 

Une bonne question à laquelle je réponds que le Canadien n’a pas à les laisser partir. Il a simplement à voir s’ils peuvent lui rapporter davantage dans le cadre de la reconstruction en étant échangés qu’en demeurant avec l’équipe.

 

Et ce qui aide le Canadien en ce moment, c’est que Kent Hughes est actuellement en position de force. Du moins à mes yeux.

 

Il est déjà satisfait des transactions qui lui ont permis d’obtenir deux choix de première ronde, celui des Flames l’été prochain et celui des Panthers dans deux ans, des espoirs qui l’intéresse en Tyler Smilanic et Emil Heineman et des sélections plus tardives lors des deux prochains repêchages en retour de Tyler Toffoli et Ben Chiarot.

 

Malgré le fait que son club soit toujours 32e et bon dernier au classement général, le directeur général du Tricolore ne sent pas l’obligation de conclure d’autres transactions. Il n’a donc pas à donner ses joueurs. Il a simplement le devoir d’écouter et d’appliquer le principe selon lequel tu vends les actifs dont tu es prêt à te défaire lorsque leur valeur est à leur apogée.

 

Ce qui est le cas pour certains de ses joueurs.

 

La galerie de presse du Centre Bell était bien vide samedi. Exception faite du groupe de dépisteurs des Sénateurs que le directeur général Pierre Dorion avait traînés avec l’équipe, samedi, les Devils du New Jersey et les Islanders de New York étaient les seuls clubs présents.

 

Tous les autres dépisteurs qui épient habituellement le Canadien et leurs adversaires qui font escale au Centre Bell – ou la grande majorité – étaient de retour au vaisseau amiral pour répondre à toutes les questions de leurs patrons jonglant avec des décisions difficiles de parier sur un joueur ou un autre ou de plutôt garder leurs acquis.

 

Est-ce que l’un ou l’autre des joueurs toujours disponibles dans la vitrine installée devant le Centre Bell sera passé à une autre formation lorsque le Canadien recevra les Bruins lundi soir?

 

À moins d’une offre mirobolante pour Lehkonen ou Allen, à moins qu’un directeur général soit prêt à miser gros sur Armia et plus gros encore sur Hoffman, je crois que Brett Kulak est celui qui serait le plus susceptible de partir.

 

Mais à l’image de toutes les informations données par les clubs de la LNH à quelques heures de la fin des transactions, ces prétentions sont écrites sur de la glace et non sur du ciment. Elles peuvent donc fondre très rapidement.

 

C’est ce qui rend cette période de l’année aussi imprévisible, mais tout aussi intéressante à suivre.

 

Les prochaines heures seront donc enlevantes. Et j’ai bien hâte de voir quels noms, complètement écartés des discussions, se retrouveront à l’avant-scène d’ici 15 h lundi. Car il y a toujours une ou des surprises qui sortent du champ gauche ici et là. Et c’est tant mieux…