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MONTRÉAL – Le Canadien a remporté un match plutôt fou pour réussir l’imposant défi d’infliger seulement un deuxième revers en temps réglementaire, en 15 matchs, aux Bruins de Boston au compte de 5 à 4.

Voici cinq observations tirées de cette rencontre très divertissante durant laquelle Victor Mete s’est illustré.

Deux décisions payantes de Julien pour ce 1200^e match

Il s’agit d’une conclusion bien méritée pour Claude Julien qui dirigeait son 1200^e match comme entraîneur-chef dans la LNH. Même s’il ne voulait pas attirer l’attention vers lui avec ce plateau, il n’aurait pas pu demander mieux qu’un triomphe contre son ancienne organisation. Celle avec laquelle il a soulevé la coupe Stanley, mais celle qui l’a également congédié.

Julien et ses adjoints ont d’ailleurs joué un rôle clé à deux chapitres dans ce résultat. D’abord, ils ont contesté le but qui avait procuré une avance de 5 à 4 aux Bruins (11-2-2) en troisième période. Les responsables du département vidéo chez le Canadien ont repéré un hors-jeu par une minuscule marge et la décision de renverser le but a soulevé la foule.

« Je peux te dire que la radio était quand même assez silencieuse cette fois, personne ne voulait trop se prononcer », a raconté Julien en riant, lui qui a eu le dernier mot d’initier la contestation puisque ce n’était pas une évidence.

« Le momentum était en faveur de Boston à ce moment. C’est sûr que, si on ne gagne pas, ils auraient eu un jeu de puissance. Heureusement, c’est allé de notre côté. On a été en mesure de freiner leur élan à ce moment, on s’est repris en main », a poursuivi l’entraîneur qui s’est assuré de noter que le délai pour rendre le verdict a duré près de cinq minutes.

Le Canadien (8-5-2) a retrouvé son aplomb par la suite et Ben Chiarot a enfilé le but victorieux à 9 :06 du dernier tiers.

La première décision judicieuse a été de procéder à une modification des duos défensifs. Ils ont choisi de jumeler Chiarot à Shea Weber pour contrer le trio de l’heure de la LNH formé par Patrice  Bergeron, David Pastrnak et Brad Marchand. Ce dernier a vu sa série de 13 matchs avec au moins un point se terminer.

La stratégie a été payante également grâce à la contribution du trio de Phillip Danault, Brendan Gallagher et Tomas Tatar contre cette unité dévastatrice.

« On avait un groupe de cinq joueurs qu’on espérait voir passer le plus de temps possible contre ce trio. C’est probablement le meilleur trio dans la LNH, ils ont tellement une grande chimie, ils se connaissent si bien. C’était tout un défi pour nos joueurs ce soir et ils ont bien répondu. Si on empêche ce trio de récolter des points, on se donnait de meilleures chances de gagner. C’était la chose importante, neutraliser ce trio qui cause des dommages depuis le début de la saison. […] Ce n’est pas la première fois qu’ils font du bon travail contre eux. Pour être efficaces contre eux, la meilleure façon demeure de jouer dans leur territoire. C’est pour ça que la rondelle sortait rapidement de notre zone », a décrit Julien en deux réponses distinctes.

Deux buts pour Victor Mete!

Les partisans s’attendaient à des buts de la part des gros canons des deux formations, mais c’est plutôt Victor Mete qui a volé la vedette. S’il a dû patienter à son 127^e match pour inscrire son premier but dans la LNH, il a touché la cible deux fois dans cette soirée.

Ainsi, sa disette depuis son premier but s’est limitée à sept sorties.

Son deuxième but a frustré le gardien Tuukka Rask puisque Nate Thompson l’a embêté. Toutefois, les Bruins n’ont pas contesté le tout puisque c’est Zdeno Chara qui a poussé Thompson sur Rask.

Soulignons qu’un spectateur a eu chaud puisqu’il avait préparé une pancarte qui disait qu’il allait marier sa blonde si Mete complétait un tour du chapeau avec une mention #impossible à la fin.

Mete a hérité d’une troisième chance en or, mais il a choisi de manière – plutôt étonnante – de tenter une passe vers Thompson.

« Oui, j’ai pensé tirer, mais je ne sais pas trop ce qui s’est passé dans ma tête », a reconnu celui qui ignorait l’existence de cette pancarte amusante.

Autre prestation difficile pour Rask à Montréal

Parlant de Rask, il est arrivé au Centre Bell avec de sublimes statistiques, mais ça ne l’a pas empêché d’y connaître une autre prestation pénible contre le Tricolore.

Le gardien finlandais a été plutôt faible sur deux buts enfilés sur des tirs consécutifs par Tatar et Paul Byron qui a enfin compté son premier de la saison. Il n’a pas été plus convaincant sur le but décisif de Chiarot.

Son vis-à-vis, Carey Price, n’a pas été aussi étincelant qu’à son habitude, mais il s’est dressé plus souvent.

Ryan Poehling renoue avec la LNH

Aucun partisan du CH n’a oublié la première partie de Ryan Poehling avec le club. Il avait alors enfilé trois buts en plus de compter en tirs de barrage.

Victime d’une commotion cérébrale durant le camp d’entraînement, Poehling a été rappelé cette semaine en raison de la blessure à Jesperi Kotkaniemi et il a hérité du rôle de centre auprès d’Artturi Lehkonen et Paul Byron.

Il a eu la frousse lorsqu’il a été atteint par un tirs tout juste sous le casque près de l’oreille droite, mais il a été en mesure de revenir dans la partie.

Poehling a bien paru dans la plupart de ses actions et il a d’ailleurs été à l’origine de la séquence menant au but de Byron.

« C’était plaisant, il y avait un haut niveau d’énergie. C’est agréable d’avoir pu obtenir la victoire, je trouve qu’on a été la meilleure équipe dans l’ensemble. Notre trio a bien joué, on voulait surtout bien contrer leurs menaces »,  a commenté Poehling qui était soulagé à propos de son état de santé.

Les héros obscurs s’éclatent

Certes, on ne peut pas passer sous silence le magnifique but de Pastrnak dès la sixième seconde du déclenchement d’un jeu de puissance quand Weber a été chassé. Son boulet de canon était tout simplement irrésistible.

Cela dit, le reste de l’attaque des Bruins a été l’histoire de Connor Clifton (son premier but dans la LNH), Anders Bjork et Sean Kuraly.

On peut dire la même chose du côté du Canadien avec les réussites de Mete et Chiarot.

Terminons avec une note sur Zdeno Chara qui a reçu une belle ovation des partisans montréalais pour son 1500e match dans la LNH. Les applaudissements ont su enterrer les huées de quelques partisans à son endroit. 

« C’est un athlète phénoménal et un individu très intelligent. Il est encore un très bon joueur. La plus grande part du crédit revient à nos partisans. Je me souviens quand j’étais l’autre côté et que l’incident avec (Max) Pacioretty s’est produit. Je peux dire qu’il n’avait aucunement l’intention de le blesser, ce n’est pas son style. Il n’était pas l’athlète le plus aimé ici, mais la classe démontrée par nos partisans en dit beaucoup sur nos vrais partisans et j’ai été bien impressionné », a conclu Julien.