« Nous n'avons pas représenté le pays comme nous le voulions » - Ryan O'Reilly

Le Canada n'avait pas eu le temps de se remettre émotionnellement du but égalisateur réussi par Nikolaj Ehlers que le Danemark concrétisait une énorme surprise en enfilant le filet la victoire à 48 secondes de la fin du temps réglementaire, jeudi soir, devant une foule danoise survoltée, à l'aréna Jyske Bank Boxen. 

Malgré une part d'incompréhension évidente, les vétérans canadiens ont tenté de fournir une explication à chaud de la déconfiture survenue dans les deux dernières minutes de ce quart de finale disputé à Herning.

« Nous avons cédé devant la pression qu'ils exerçaient. Ils nous ont fait jouer sur les talons à la fin, et nous n'avons pas bien géré ça. Ils ont eu un bond favorable, mais autrement, nous n'avons pas exécuté comme nous aurions dû. Il faut leur donner le mérite qui leur revient; ils ont travaillé fort pour aller chercher ce résultat », a mentionné l'un des adjoints au capitaine, le centre Ryan O'Reilly.

« Chaque fois qu'on enfile le maillot canadien, l'objectif ne varie jamais : c'est de tout gagner. Quand ça n'arrive pas, et qu'on ne se donne pas une réelle chance de le faire, ce n'est pas vraiment pas une bonne émotion. Nous n'avons pas représenté la nation de la façon que nous le voulions. Il y un sentiment d'impuissance maintenant que c'est fait. »

Sans prétendre qu'il s'agit de la raison principale de la défaite, O'Reilly a tenu à souligner que l'horaire dont a hérité le Canada durant ce Championnat du monde n'a rien eu pour aider le groupe à bien gérer ses réserves d'énergie.

« Je n'ai pas apprécié l'horaire qu'on nous a donné durant ce tournoi, a élaboré O'Reilly. Deux matchs en autant de jours, et puis le voyagement pour nous rendre ici (NDLR : le Canada a joué tous ses matchs de la phases de groupes à Stockholm, en Suède). Ça se voyait en troisième période que nous n'avions pas notre niveau d'énergie habituel. Sauf que nous avions une chance de gagner et nous ne l'avons pas prise. C'est très décevant, surtout pour des gars comme [Marc-André Fleury]. Nous voulions gagner pour lui. Personne ne se sent bien ce résultat présentement. Nous sommes meilleurs que ce nous avons affiché aujourd'hui. »

Le gardien québécois participait possiblement à son dernier tournoi et à ses derniers pas chez les professionnels après avoir indiqué que la dernière saison avec le Wild du Minnesota était sa dernière dans la LNH. 

Lucidement, le vétéran de 34 ans a reconnu qu'au fur et à mesure que ses compatriotes et lui avançaient dans ce match sans avoir de buts à leur actif, la tension du moment a commencé à paraître dans leurs actions.

« Plusieurs de nos meilleures chances de marquer sont survenues en première période, et nous ne les avons pas prises. Tranquillement, ça s'est vu que nous devenions un peu plus tendus, et un peu plus frustrés de ne pas avoir de but au compteur. De mon côté, je n'ai pas connu un grand match. Collectivement, nous n'avons pas su bien garder notre énergie tout au long de la rencontre.

Les ingrédients y étaient pourtant, selon Crosby

Lui aussi intercepté sur la patinoire dans les premières secondes suivant la défaite canadienne, le capitaine Sidney Crosby a déclaré qu'il avait pourtant noté du progrès de match en match, au cours des dix derniers jours.

« C'est de la déception avant tout. Ils ont gagné du momentum après leur but égalisateur. J'ai trouvé que notre niveau de jeu a augmenté d'une partie à l'autre durant le tournoi. Et même si ce match n'était pas nécessairement notre meilleur rendement, nous avions tout de même trouvé le moyen de mener. Mais ils ont pressé le pas, et l'environnement hostile a rendu ça plus difficile pour nous. »

« Ils ont fait du bon travail à nous maintenir vers l'extérieur. Nous avons généré des occasions de marquer tôt dans le match, mais sans obtenir les bonds qui auraient pu nous être bénéfiques. Nous n'avons pas mis nos bâtons sur ces deuxièmes chances non plus. C'est décevant car nous avions un excellent vestiaire. Je crois réellement qu'avec ce groupe de gars, nous avions les ingrédients pour aller plus loin que ça. Nous pensions bâtir sur le résultat obtenu contre la Suède, mais ça n'a pas été le cas. C'est dommage », a résumé le no 87.