TORONTO - Ryan Getzlaf ne se rappelle pas du dernier match du Canada face à la Russie dans un tournoi impliquant les meilleurs joueurs de hockey au monde.

« Je ne peux même pas vous dire la marque finale ou quand c'est arrivé », a dit Getzlaf.

L'entraîneur-chef Mike Babcock se souvient du sentiment qui imprégnait sa troupe ce jour-là. S'il est imbattable sur la scène internationale depuis les six dernières années, le Canada était nerveux à l'aube du match de quarts de finale face aux Russes. La formation tentait de se relever d'une catastrophique septième place aux Jeux olympiques de 2006 en gagnant l'or à domicile à Vancouver.

La tension s'est rapidement évaporée. Le Canada a déjoué Evgeni Nabokov six fois au cours des 24 premières minutes de jeu pour finalement l'emporter 7-3. Getzlaf, pour ce que ça vaut, avait récolté trois points en un peu plus de 10 minutes.

Le Canada est maintenant en pleine possession de ses moyens alors qu'il se prépare à accueillir la Russie, samedi, en demi-finale de la Coupe du monde de hockey. Les Canadiens ont facilement franchi le tour préliminaire à Toronto sans faire face à trop d'adversité. Ils ont battu les Tchèques, les Américains et les Européens par un pointage combiné de 14-3, ont tiré de l'arrière pendant 89 secondes et ont détenu l'avance durant plus de 50 minutes dans chacun des trois affrontements.

Même si l'histoire récente de la Russie dans ce type de tournoi est remplie de déception, dont une cinquième place aux Jeux olympiques de Sotchi en 2014, elle présente tout de même le plus important défi jusqu'ici pour le Canada.

Si elle déçoit parfois, la formation russe est menaçante. Alex Ovechkin, Evgeny Kuznetsov et Vladimir Tarasenko constituent le premier trio tandis que Evgeni Malkin, Nikita Kucherov et Artemi Panarin viennent juste ensuite.

Il y a assez de talent dans cette équipe pour menacer les Canadiens dans un match sans lendemain.

« On ne peut pas prendre de repos dans ce match parce qu'ils sont très dangereux, a déclaré Ryan O'Reilly. Si nous leur donnons l'occasion, ils vont se créer une chance et ils vont nous faire payer. »

Ce qui est en doute, par contre, c'est la manière dont la Russie tiendra tête au Canada.

La formation canadienne n'offre pas beaucoup de répit avec de grandes vedettes comme Sidney Crosby, Steven Stamkos, Joe Thornton et Matt Duchene, qui sont au premier rang des pointeurs du tournoi avec quatre points chacun.

Tous les joueurs, sauf deux, ont amassé au moins un point pour le Canada. Neuf joueurs différents ont touché la cible.

« Je pense que la force de notre jeu est de faire en sorte qu'une équipe doive se défendre et qu'elle n'ait pas l'énergie pour contre-attaquer convenablement », a expliqué Tavares.

La défensive russe pourrait ne pas avoir le talent pour maintenir le rythme imposé par le Canada.

Nikita Zaitsev, qui n'a toujours pas joué un match dans la LNH, forme un duo inexpérimenté avec Dmitri Orlov tandis que le deuxième duo inclut Andrei Markov, qui ne rajeunit pas.

Pour espérer l'emporter, les Russes auront aussi besoin que le gardien Sergei Bobrovsky ait le dessus sur Carey Price, une tâche qui s'annonce sans doute difficile.