Jacques Demers avait été pressenti par Serge Savard pour revenir derrière le banc du Canadien si jamais le groupe d'hommes d'affaires dont fait partie le Sénateur s'était porté acquéreur de l'équipe.

Demers l'a confirmé en entrevue à RDS mercredi.

"C'est vrai, on y a pensé, avoue-t-il avec un sourire. Peu de gens étaient au courant. J'en avais parlé à mon épouse, mais c'était un secret."

Demers, le dernier entraîneur à avoir mené le Tricolore à la conquête de la coupe Stanley, avait même en tête le nom des adjoints qui l'auraient accompagné dans l'aventure.

"Je voulais avoir Benoît Brunet, sans aucun doute, et Éric Desjardins, que j'admire et respecte comme défenseur. J'aurais probablement gardé Kirk Muller aussi. Je me serais entouré d'anciens gagnants de la coupe Stanley de 1993", a déclaré Demers, dont la carrière d'entraîneur a été mise sur les blocs après une deuxième saison difficile à la barre du Lightning de Tampa Bay en 1999.

"Ça n'arrivera malheureusement pas, mais ça fait quand même chaud au cœur de penser que j'aurais pu revenir! On a toujours le coaching dans le sang, même quand on dit que ça ne nous intéresse plus."

Un trou depuis le départ de Savard

Mercredi, Savard a annoncé le retrait de son groupe d'investisseurs dans la course à l'achat du Canadien. Une décision que regrette Demers, qui voue un immense respect envers son ancien patron.

"Serge aurait été un propriétaire extraordinaire, un gars avec beaucoup d'enthousiasme qui aurait laissé ses personnes de hockey travailler, croit-il. Ne l'oublions pas, l'histoire de Serge n'est pas compliquée : deux coupes Stanley et une autre participation à la finale comme directeur général. On n'a pas vu ça à Montréal depuis son départ."

Demers croit d'ailleurs que la décision de son bon ami représente un pas de plus vers le dénouement de la saga de la vente du Canadien.

"Ça me dit que le dossier est presque clos. On a entendu les commentaires de Pierre-Karl Péladeau, qui s'est dit un peu surpris de la nomination de Jacques Martin. Et maintenant Serge, qui a toujours été un battant, un fonceur, se retire du dossier. Je crois que d'ici peu, on apprendra que M. Gillett demeure propriétaire avec un certain pourcentage qui passera à de nouveaux investisseurs. Et surveillez l'implication de la famille Molson, qui pourrait devenir un joueur important dans ce dossier..."