Tout avait été bâti en fonction de cette année chez les Screaming Eagles et tout s'est écroulé lamentablement. Auteur d'une saison record de 103 points, alignant pourtant le meilleur gardien de but junior au monde en Marc-André Fleury, fort d'une unité défensive qui a abaissé la marque de tous les temps au hockey junior québécois en saison régulière pour le moins de buts accordés et misant sur une attaque très diversifiée, les Screaming Eagles ont malgré tout subi l'élimination en cinq matchs face à des Saguenéens de Chicoutimi, qui s'affichent, il faut bien l'admettre, comme la formation Cendrillon du printemps 2004 dans le circuit Courteau.

C'est seulement la deuxième fois de l'histoire de la Ligue junior majeur du Québec qu'une équipe qui a amassé au moins 100 points en saison régulière ne parvient pas à gagner au moins une ronde éliminatoire, l'autre ayant été les Bisons de Granby de 86-87, qui alignaient entre autres Pierre Turgeon.

À qui doit-on imputer la faute de ce revers? L'entraîneur-chef et directeur-général Pascal Vincent aura des comptes à rendre. A-t-il dirigé son dernier match à Sydney? Il faudra voir! La fameuse transaction, étalée sur un an et demi, avec les Mooseheads de Halifax n'aura pas conduit l'équipe à la terre promise, ce qui ne manquera pas de faire sourire bien des directeurs généraux aux quatre coins de la Ligue qui s'étaient élevés contre ce troc très controversé.

Est-ce que finalement le retour de Marc-André Fleury au début du mois de février ne sera pas venu briser une chimie dans le vestiaire? Au Cap-Breton on jure que non… Mais il y a lieu de se poser des questions! Après tout, Martin Houle avait été le meilleur gardien du circuit toute la saison, il n'aura finalement joué qu'un seul match dans les séries, le dernier, et ce après presqu'un mois d'inactivité. Fleury aura été déclassé par Jeff Drouin-Deslauriers au cours de cette série quarts de finale. Deslauriers, un gardien dont on disait qu'il n'avait jamais réussi à s'imposer dans les matchs disputés sous la pression des séries éliminatoires, vient de rabrouer bien des observateurs, dont l'auteur de ces lignes.

Fleury, premier choix de la séance de sélection de la Ligue nationale en 2003, connaît un début d'année 2004 très difficile. Après avoir échappé la médaille d'or au championnat mondial de hockey junior sur un jeu dont on parlera encore longtemps, après avoir été rétrogradé des Penguins de Pittsburgh à la fin janvier, voilà qu'il termine son stage chez les Eagles avec un dossier de 1-3 en séries et un pourcentage d'arrêts de ,886, une statistique bien en deça des standards auquel il nous a habitués. Outre Fleury, il y a aussi des vétérans qui devront se regarder dans le miroir, les Guenette, Corbeil, Bernier, Dixon pour ne nommer que ceux-là doivent aussi porter le blâme de ce revers aussi surprenant qu'inattendu.

Que restera-t-il des Eagles en septembre prochain? Bien peu de chose quand on pense que l'on doit retourner les services de François-Pierre Guenette, Marc-André Bernier et Alexandre Picard aux Mooseheads, sans oublier que le Cap-Breton affichait la deuxième équipe la plus âgée du circuit. Pas de doute l'été s'annonce chaud au Cap-Breton ou l'autopsie d'un des plus grand revirement de l'histoire des séries de la Ligue junior majeur du Québec n'a pas fini de faire jaser.