LAS VEGAS - Trois heures avant la première rencontre de la saison, Las Vegas vibrait au rythme des Golden Knights qui renouaient enfin avec leurs partisans.

 

Par centaines, ces partisans défilaient déjà sur la grande place ceinturant le T-Mobile Arena. Malgré la longue pause estivale, on était replongé en pleine frénésie du printemps dernier alors que les Knights patinaient en finale de la coupe Stanley.

 

Musique tonitruante, défilé de fans drapés du vert et or des chandails de leurs joueurs favoris, cris de ralliement et bien sûr des allusions claires et nettes à la quête de la précieuse coupe qui n’a fait que passer par Vegas le printemps dernier avant d’aller défiler dans les rues de Washington.

 

La fête s’est poursuivie à l’intérieur du T-Mobile Arena. Les Knights et leurs partisans ont célébré la saison historique de l’an dernier avec le dévoilement des bannières commémorant les titres de champions de la division Pacifique et de l’Association Ouest.

 

Après? Rien! Ou pas grand-chose.

 

Oui les Knights ont bien amorcé la rencontre avant de tomber à plat. Complètement. Ils se sont vite retrouvés à la remorque des Flyers de Philadelphie qui ont marqué cinq buts sans réplique pour infliger un revers de 5-2 à l’équipe Cendrillon de l’an dernier dans la LNH.

 

Débarquée au T-Mobile Arena dans un beau carrosse doré, Cendrillon s’est retrouvée à bord d’une grosse citrouille bien avant minuit. Les Flyers ont marqué quatre de leurs cinq buts lors d’une séquence d’un peu plus de huit minutes de jeu; séquence répartie entre la fin du premier tiers et le début de la période médiane.

 

«On a joué dix bonnes minutes. Ensuite on a tout arrêté. On n’a pas patiné, on n’a pas déployé d’effort, on n’a pas été impliqué», a indiqué le Québécois Jonathan Marchessault qui a marqué le premier but de la saison à l’aide d’un bon tir.

 

Troisième franc-tireur des Knights l’an dernier avec ses 27 buts et deuxième marqueur fort de ses 75 points, Marchessault a obtenu trois autres bonnes occasions de marquer au cours du match, mais le gardien Brian Elliott a soit effectué des arrêts, soit été sauvé par ses poteaux ou a vu les tirs décochés rater la cible.

 

Après avoir passé la dernière saison à expliquer que leurs succès n’étaient pas le fruit du hasard, les joueurs des Knights devront composer avec des exploits qui seront difficiles à égaler, voire à dépasser. De fait, ils devront signer une, deux ou trois victoires de plus en grande finale s’ils veulent améliorer les résultats de l’an dernier.

 

Un gros défi.

 

«On sait tous ce qui nous attend. Mais tu sais, le hockey est un jeu simple. Toutes les équipes jouent sensiblement le même style. C’est la grosseur des couilles des joueurs et les efforts que tu donnes sur la patinoire qui font la différence. On s’est rendu en finale de la coupe Stanley l’an dernier parce qu’on a du talent, mais surtout parce qu’on a travaillé plus fort que nos adversaires dans la grande majorité des matchs qu’on a disputés. Ce soir on ne l’a pas fait et on paye pour.»

 

Cérémonies : une fausse note

 

N’eût été 10 premières minutes de jeu tout à l’avantage des Knights, on aurait pu dire que la déconfiture a été amorcée dès la fin des cérémonies qui ont précédé la rencontre.

 

Descendue du plafond du T-Mobile Arena en effectuant des vrilles acrobatiques dans le long drap or qui l’empêchait d’aller s’écraser sur la patinoire, l’artiste du Cirque du Soleil avait dans les mains la rondelle sélectionnée pour la mise en jeu protocolaire. Cette rondelle a glissé des mains du grand chevalier qui orchestre les cérémonies sur la patinoire. Avant de se rendre triomphant vers le centre de la patinoire, le Chevalier a dû s’astreindre à chercher la rondelle sur la glace. Un impair qui ne figurait pas au scénario.

 

Parlant de la cérémonie, les créateurs ont décidé d’écarter les souvenirs malheureux de la tuerie qui a fait 58 morts l’an dernier lorsqu’un tireur fou a mitraillé le centre-ville de Las Vegas de la chambre d’hôtel qu’il occupait à l’hôtel Mandalay Bay.

 

Cette tragédie a marqué Las Vegas l’an dernier et a permis aux Golden Knights de lier des liens étroits avec leurs nouveaux partisans.

 

Lundi dernier, les joueurs et la direction ont pris part aux cérémonies marquant le premier anniversaire de cette folie meurtrière.

 

Mais contrairement à l’an dernier alors que la toute première rencontre de l’histoire avait été précédée d’une cérémonie touchante, émouvante et surtout très digne visant à rendre hommage aux victimes et aux premiers répondants, celle qui a précédé le match de jeudi s’est limitée à des considérations de hockey.

 

Bruyante à l’extérieur avant la rencontre et enjouée dans les premières minutes de la partie, la foule s’est calmée pas mal en milieu de partie alors que les Flyers ont gâché les retrouvailles. Mais en fin de match, après que Pierre-Édouard Bellemare eut marqué un deuxième but au terme d’une belle poussée effectuée en désavantage numérique, la foule s’est éveillée à nouveau comme si elle disait à ses favoris : on se reprendra la prochaine fois. Cette prochaine fois sera le 16 octobre prochain alors que les Knights amorceront une séquence de cinq rencontres à domicile contre les Sabres de Buffalo.

 

Pacioretty heureux malgré la défaite

 

Si la grande majorité des Golden Knights renouaient avec des partisans qu’ils ont gâtés l’an dernier, Max Pacioretty, son nouveau joueur de centre Paul Stastny et le défenseur Nick Holden vivaient l’expérience pour la première fois.

 

«J’étais vraiment excité avant le match. Les cérémonies ont donné le ton. C’était vraiment plaisant de vivre pareille expérience, mais ce plaisir a été de trop courte durée», a convenu l’ancien capitaine du Canadien Max Pacioretty.

 

Au sein d’un trio complété par Erik Haula, Pacioretty a connu une petite soirée tranquille. Il n’a cadré qu’une des trois rondelles tirées en direction du filet des Flyers. Lui et ses coéquipiers ont connu une, deux, peut-être trois présences intéressantes sur la patinoire, mais ils ont été surtout contenus par leurs adversaires qui ont relevé leurs mandats défensifs sans trop de peine.

 

«L’énergie était là en début de rencontre, mais l’exécution n’était pas à point. Dès la deuxième période, nous nous sommes vite retrouvés sur les talons au lieu de dicter le rythme. Nous avons complètement abandonné notre gardien. Marc-André Fleury a beau être le meilleur joueur de notre équipe et être un des très meilleurs gardiens de la Ligue, il ne pouvait tout faire seul», a poursuivi l’ancien du Canadien.

 

«Le résultat est bien sûr décevant, mais la bonne nouvelle est que nous savons exactement ce qui a fait défaut et aurons simplement à apporter les correctifs nécessaires lors des prochains matchs. Nous en avons encore 81 à disputer», a conclu Pacioretty qui ne laissera pas cette défaite porter ombrage aux plaisirs qu’il savoure au sein de sa nouvelle équipe.

 

«Tout est vraiment parfait ici. La ville, les partisans, les installations offertes aux joueurs. Ma famille est venue me rejoindre pour le début de la saison. J’ai des amis qui sont en ville pour l’occasion. Il ne reste plus qu’à nous établir», a conclu Pacioretty qui s’est très bien intégré au groupe.

 

«C’est un gars très respecté au sein de l’équipe. Il arrive ici avec une très bonne réputation. On sait qu’il est capable de marquer des buts et en plus il a été capitaine du Canadien de Montréal. J’ai côtoyé Max au cours des deux derniers étés alors qu’on s’entraînait dans le même gymnase, mais je ne le connaissais pas beaucoup plus. Depuis qu’il est arrivé, il m’impressionne par son calme et le niveau de travail qu’il offre à l’entraînement», a souligné Marc-André Fleury.

 

«Max tout comme Paul et Nick qui sont nouveaux cette année se sont très vite intégrés au club. Ils font déjà partie de l’équipe entièrement. On a découvert une organisation de première classe dès l’an dernier. Tu aurais dû voir leurs yeux briller dès les premiers jours du camp. Ils ont vite réalisé au sein de quel genre d’organisation ils se retrouvaient. Max, Paul et Nick sont de très bonnes acquisitions qui vont nous aider cette année. C’est clair», a ajouté Jonathan Marchessault.

 

Fleury rappelé au banc

 

Comme ses coéquipiers, Marc-André Fleury a bien mal amorcé la saison 2018-2019. Victime de cinq buts accordés sur les 16 tirs qu’il a affrontés, le gardien québécois a été remplacé en période médiane par Malcolm Subban. Le nouvel adjoint de Fleury a stoppé les neuf tirs qu’il a affrontés.

 

«Ce n’était pas une sanction contre Marc-André, mais bien une décision qui visait à secouer l’équipe. On jouait du mauvais hockey, et je voulais brasser le club», a indiqué Gerard Gallant après le match. L’entraîneur-chef des Knights a d’ailleurs attendu que Fleury retraite au banc lors d’une des trois pauses accordées aux diffuseurs pour procéder au changement.

 

Exception faite du quatrième but des Flyers, un but du défenseur Robert Hagg qui a déjoué Fleury a l’aide d’un bon tir, mais d’un tir que le gardien québécois aurait sans doute aimé revoir, les autres filets ont été le fruit de jeux parfaits ou de mauvais bonds.

 

«J’ai quand même donné cinq buts à la maison. Ce n’est jamais bon», a répliqué Fleury.

 

En bref

 

  • Wayne Simmonds, deux fois, Oskar Lindblom, Robert Hagg et Scott Laughton ont marqué les cinq buts des Flyers. Jakub Voracek (2) et Claude Giroux (1) ont amassé des passes lors de ce premier match...

 

  • Le revers encaissé jeudi a empêché Marc-André Fleury de rejoindre Glenn Hall et Jacques Plante au tour premier rang de l’histoire de la LNH avec dix victoires en matchs inauguraux. Fleury présente un dossier de 9-4-0 lors des premières parties de la saison. Deux des neuf victoires ont été obtenues par jeu blanc...

 

  • Fleury a aussi besoin de trois gains pour rejoindre Glenn Hall au 10e rang des gardiens comptant le plus de victoires (407) en carrière dans la LNH...

 

  • Autre plateau important à la portée du gardien québécois : il a besoin de deux jeux blancs pour atteindre 50 blanchissages en carrière dans la LNH...

 

  • L’an dernier, les Knights sont passés à l’histoire en signant des victoires lors deux leurs trois premières rencontres : à Dallas, à Phoenix et à domicile contre les Coyotes. Ils sont devenus le premier club d’expansion à signer trois victoires dès leurs trois premiers matchs en route vers une séquence de huit gains lors dès leurs neuf premières rencontres...

 

  • Pour flirter avec une séquence aussi positive, les Knights devront s’imposer sur la route et contre des clubs solides alors qu’ils amorcent samedi une séquence de cinq matchs consécutifs sur la route qu’ils disputeront contre Minnesota, Buffalo, Washington, Pittsburgh et Philadelphie...