OTTAWA _ Hockey Canada affirme que l'identité des huit joueurs de l'équipe nationale junior de 2018 qui auraient été impliqués dans une affaire de viol collectif n'a jamais pu être confirmée.

« Nous voulions qu'un tiers parti mène l'enquête (indépendante que nous avons commandée). (...) Ni eux ni la police de London n'ont été capables de confirmer qui étaient les accusés », a dit lundi le président et chef de l'exploitation de l'organisation, Scott Smith, en comparaissant devant le comité parlementaire du Patrimoine.

Il a assuré que les joueurs en question, s'ils avaient été identifiés, auraient fait face à des sanctions disciplinaires déterminées par un panel de trois personnes « qui n'est pas géré par Hockey Canada ». Il a ajouté, du même souffle, que cela était toujours une possibilité si de nouvelles informations permettaient de relancer l'enquête.

M. Smith et Tom Renney, chef de la direction qui répondait aussi aux questions des élus fédéraux, ont tous deux répété à plusieurs reprises durant leur témoignage que la présumée victime n'a pas voulu identifier ses agresseurs allégués et a voulu protéger sa propre identité.

L'examen externe lancé par Hockey Canada n'a pu se conclure,a dit M. Renney, puisque la jeune femme n'a pas voulu s'entretenir avec la personne responsable de l'enquête. « C'était son droit et nous respectons ses souhaits. »

Des députés membres du comité du Patrimoine ont paru tantôt surpris, tantôt choqués qu'aucun des joueurs n'ait été trouvé responsable ou n'ait subi de sanction disciplinaire à ce jour.

« Je trouve troublant que, durant les quatre dernières années, personne n'ait été tenu responsable (...) Personne n'a perdu le privilège de porter la feuille d'érable sur son blouson », a lancé le conservateur John Nater.

Le libéral Anthony Housefather a pour sa part mentionné « qu'il y a un nombre très limité de joueurs qui pourraient avoir été impliqués potentiellement ».

Selon les informations d'abord rapportées par le réseau TSN, une femme qui aurait été agressée sexuellement par huit joueurs juniors de la Ligue canadienne de hockey a abandonné une poursuite après un accord à l'amiable.

Dans les documents de cour qui ont été cités, la jeune femme allègue avoir été agressée sexuellement à plusieurs reprises dans une chambre d'hôtel après un gala de Hockey Canada en juin 2018.

D'emblée, le chef de la direction de l'organisation a soutenu qu'aucun fonds gouvernemental n'a servi dans l'entente conclue.

Néanmoins, il a ajouté qu'Hockey Canada allait « collaborer pleinement » à l'audit financier demandé par la ministre des Sports, Pascale Ste-Onge.

M. Renney a aussi cherché à démentir « des commentaires faits en public qui reposent sur des spéculations. »

« Hockey Canada est au fait (d'informations rapportées voulant) que nous avons échoué à enquêter sur l'incident, que nous avons tenté de le camoufler et que nous avons balayé l'enjeu sous le tapis. Rien ne pourrait être plus loin de la vérité », a-t-il déclaré.

Il a affirmé que l'organisation avait alerté la police le jour même où elle avait été informée des allégations, en juin 2018, soit « au lendemain » du moment où les faits seraient survenus. Sports Canada a été avisé dans les jours suivants, a-t-il mentionné.

Par ailleurs, M. Smith a indiqué qu'Hockey Canada a reçu des recommandations intérimaires, à l'automne 2019, par la firme Heenan Hutchinson quant à « l'environnement qui s'est produit ce soir-là ».

« Ils nous ont fourni des conseils sur les moyens d'améliorer notre code de conduite et sur les façons d'assurer un service responsable d'alcool », a-t-il donné en exemple.

Il a soutenu que des actions sont prises depuis, son collègue M. Renney allant même jusqu'à parler, de façon plus générale, d'un changement de culture qui s'opère en matière de harcèlement, d'abus sexuels, de racisme et d'homophobie.