Questionné sur son après-carrière lors de la balado La poche bleue avec Maxim Lapierre et Guillaume Latendresse, Donald Brashear a avoué toujours ressentir les effets du fameux incident où Marty McSorley lui avait donné un véritable coup de hache à la tête lors d’un match entre les Canucks et les Bruins.

« Peut-être ma mémoire. Je te dirais, j’ai fait une bonne commotion avec le coup de McSorley en 2001. C’était une commotion de 3e degré. Je te dirais que ma mémoire à court terme est affectée depuis », a avoué l’ancien attaquant en faisant référence au coup de bâton salaud que lui avait assené le joueur de Boston.

Même si sa carrière s’est poursuivie pendant de longues années après l’incident, le vétéran de 1025 matchs dans la LNH croit qu’il aurait pu atteindre un autre niveau de jeu s’il n’avait pas raté une importante partie de la saison.

« Il y a eu un impact sur ma carrière. Je commençais à graduer à Vancouver, je connaissais une de mes meilleures saisons. J’aurais pu marquer une quinzaines de buts », se rappelle Brashear en se rappelant l’époque où il évoluait à Vancouver.

Même s’il a amassé 2634 minutes de pénalité durant sa carrière, Brashear voit d’un œil différent la violence au hockey moderne.

« Je ne comprenais pas le geste et l’envergure du geste jusqu’à ce que je le vois. Je ne l’avais jamais vu. Je voulais avancer dans la vie et jouer encore au hockey. »

Brashear a également discuté avec Latendresse et Lapierre de son enfance dans un milieu difficile, où le hockey est devenu l’unique voie vers une vie meilleure.

« Le hockey c’était la réponse à tout ce que je voulais, a confié Brashear. J’ai grandi dans des familles d’accueil. C’était mon moyen d’avoir une indépendance. »

« Quand tu as un rêve, c'est de s'accrocher après et d'y croire. Il y a tellement de gens qui vont nous dire le contraire. Quand tu crois en quelque chose, tu t'y accroches et c'est là que ça devient fort et que tu as des chances de réussir. »

Retour sur l’incident Mario Tremblay

L’incident avec Mario Tremblay, alors entraîneur-chef du Canadien, est également un des faits marquants de la carrière de Brashear.

Il était une fois... Brashear expulsé par Demers

Rappelons que lors d’un entraînement, Tremblay avait enguirlandé Brashear et lui avait demandé de quitter l’entraînement.

« On avait eu une séquence de dix défaites, ça n’allait pas bien. Il avait décidé de mettre une pratique de bonne heure le matin au Colorado, se rappelle l’ancien dur à cuire du Tricolore. Un moment donné, je fais une erreur dans l’exercice, et il se met à me crier après comme un malade. Un moment donné, je lui dis que c’était correct. Il me dit que si je n’étais pas content, j’avais seulement à quitter. »

Tremblay a alors insisté pour que Brashear quitte la patinoire alors que celui-ci refusait, pour rester avec ses coéquipiers.

« Il me dit : ‘’ D’abord, tu es suspendu ‘’. Il s’approche de moi, et là j’avais des idées dans la tête… », raconte-t-il en avouant avec un petit sourire qu’il avait pensé à frapper son entraîneur, mais qu'il avait pris finalement la bonne décision.

Aider les autres, la mission de Brashear

Respecté et reconnu à travers la ligue comme un des joueurs les plus durs de tous les temps, Brashear demeure un exemple de persévérance et de ténacité.

« J'ai eu des périodes creuses et difficiles. J'ai eu des problèmes avec la drogue », avoue Brashear en parlant de son après carrière.

« Je suis en train de trouver la confiance en moi, c'est le travail d'une vie. Il y en a qui ont les choses plus faciles, mais il y en a que c'est plus difficile », conclut-il en avouant qu'il se porte très bien et qu'il profite aujourd'hui pleinement de la vie.

Après ses difficultés personnelles, Brashear se donne maintenant comme mission d'aider les autres et de partager ses expériences de vie. Il veut écrire un livre, qui selon lui, lui permettra de faire le deuil sur le passé et inspirer des personnes qui ont eu des problèmes similaires au cours de leur vie.