MOSCOU - La Russie ne pourra pas gagner l'or olympique à Pyeongchang, mais les « athlètes olympiques de Russie (OAR) » viseront la première marche du podium.

OAR est l'appellation consacrée par le Comité international olympique à la suite des sanctions contre la Russie pour le dopage institutionnalisé lors des Jeux olympiques d'hiver de 2014, à Sotchi.

Les hockeyeurs auront des uniformes neutres - les dirigeants russes espèrent pouvoir garder le rouge traditionnel -, mais la formation comptera plusieurs des meilleurs joueurs évoluant ailleurs que dans la LNH.

Quand il a été questionné afin de savoir si les Russes se considéraient comme les favoris pour gagner l'or à Pyeongchang, en Corée du Sud, le capitaine Ilya Kovalchuk a répondu: « Nous le sommes toujours ».

Le nom OAR ne dérange pas Kovalchuk. « Tout le monde sait d'où nous venons. Ça ne change rien. Le drapeau, nous l'avons tatoué sur le coeur ».

Kovalchuk et Pavel Datsyuk sont deux étoiles disponibles pour la Russie lors des premiers Olympiques sans la participation de la LNH depuis 1994.

Ils seront accompagnés de l'attaquant Vadim Shipachyov, qui a demandé à être libéré par les Golden Knights de Vegas le mois dernier, et le défenseur Slava Voynov, suspendu indéfiniment par la LNH après avoir plaidé non coupable dans une affaire de violence domestique.

L'équipe russe a démontré son potentiel jeudi en battant la Suède 3-1 dans un tournoi préparatoire à Moscou.

« Nous voulons jouer du hockey simple et rigoureux, a dit le défenseur Sergei Andronov. Nous voulons gagner chaque match. »

La Russie n'a pas gagné l'or olympique depuis 1992, sous la bannière d'Équipe unifiée de l'ex-URSS.

Sous le nom d'Équipe de Russie, son meilleur résultat est l'argent obtenu en 1998. En 2014, à Sotchi, l'équipe a subi une élimination rapide face à la Finlande en quarts de finale.

Les Jeux de Sotchi sont revenus hanter la Russie, alors que 31 athlètes dans six sports différents ont été bannis pour dopage. Le CIO a aussi imposé de nombreuses sanctions à la fédération russe.

Il n'y a pas eu d'allégations de dopage du côté de l'équipe de hockey masculin, mais six joueuses de l'équipe féminine ont été suspendues.

Le dénonciateur principal russe, l'ancien directeur de laboratoire Grigory Rodchenkov, a affirmé sous serment que les joueurs de l'équipe masculine n'avaient pas été inclus dans le programme de dopage puisqu'il aurait été trop difficile de faire un suivi alors qu'ils évoluent avec trop de clubs différents. Un test positif signalé ailleurs qu'en Russie aurait aussi pu compromettre le programme.

La composition de l'équipe russe pour les Jeux de Pyeongchang demeure encore incertaine.

Les dirigeants de la Ligue continentale de hockey, en Russie, n'ont pas encore confirmé s'ils allaient libérer ou non les joueurs pour la durée des Jeux. Cependant, toute obstruction par la ligue serait fortement contestée par les joueurs et la Fédération russe de hockey, qui inclut des hommes d'affaires proches du Kremlin.