MONTRÉAL – « J’avais l’impression de vivre toujours dans mes valises ». Ryan O’Byrne le dit en riant, mais il avait hâte de trouver un endroit où s’établir et il a dû passer par la République tchèque et la Suisse avant de pouvoir déposer ses bagages en Suède.

Avant de découvrir une destination – l’intrigante ville de Jönköping – qui allait convenir à son style défensif, O’Byrne s’est promené sur la planète hockey à partir de sa deuxième et dernière saison avec l’Avalanche du Colorado.

À la suite de ce passage à Denver, il s’est arrêté en Floride, à Toronto, à Prague ainsi qu’à Ambri et Piotta en Suisse. Humblement, O’Byrne a réalisé que le jeu offensif et rapide de la ligue suisse ne cadrait pas du tout avec son répertoire restreint.

« En Suissse, c’était complètement différent de ce que je connaissais. Le jeu était vraiment plus axé sur l’attaque alors disons que ce n’était pas le bon contexte pour moi », a admis O’Byrne qui peut maintenant rire de cette expérience de 13 matchs.

O’Byrne ne se sentait pas autant dépaysé sur la patinoire alors qu’il appartenait au HC Lev de Prague, un club qui a effectué un bref parcours de deux saisons dans la KHL.

« J’ai eu une bonne expérience en KHL, c’était un peu plus mon style avec du hockey quand même assez défensif. Les joueurs ne prennent pas tant de risques offensivement », a-t-il comparé.

O’Byrne a donc retrouvé ce style de jeu quand il a fait son entrée dans le circuit suédois avec le HV71 Jönköping.

« Ici, ça se rapproche plus du jeu nord-américain, ça me convient clairement plus », a confirmé l’ancien défenseur du Tricolore dans un entretien avec le RDS.ca.

Celui qui a cumulé 308 parties régulières dans la LNH a accepté un contrat de deux ans et il se verrait bien poursuivre cette association.

« Mon contrat comporte une autre saison, mais je suis vraiment heureux avec ce club, je suis très bien traité par l’organisation. C’est aussi une belle ville d’environ 100 000 habitants et tout le monde est accueillant », a exprimé le choix de troisième ronde du Canadien en 2003.

« On aurait aimé obtenir un peu plus de succès sur la glace cette saison, mais on peut encore fait un bon bout de chemin en séries où tout peut arriver. On aimerait surprendre quelques équipes », a enchaîné le défenseur de 31 ans.

Afin de parvenir à cet objectif, O’Byrne se fie sur ses coéquipiers suédois, mais également sur les autres joueurs qui composent le groupe des « importés ». Cette liste contient un autre ancien du Tricolore, Chris Campoli, ainsi qu’Erik Christensen et Chris Abbott.

« J’étais déjà parti de Montréal quand Chris a joué pour le Canadien, mais je l’avais rencontré quelques fois à des réunions de l’Association des joueurs. Je suis devenu très près de lui depuis mon arrivée en Suède. Je connais Chris Abbott depuis longtemps, il était mon coéquipier à l’Université Cornell. Quant à Christensen, j’ai joué avec lui à Prague donc j’avais la chance de retrouver des visages familiers », a détaillé le droitier de six pieds cinq pouces et 234 livres.

Le temps de préparer son après-carrière

Tout en prenant le temps de souhaiter plus de succès au Canadien pour le dernier droit de la saison régulière, O’Byrne a exprimé son appréciation de sa nouvelle ville d’adoption.

« C’est vraiment une ville agréable, les Suédois sont tellement gentils ce qui a facilité la transition. De plus, les gens parlent très bien anglais et même à Jönköping, ce que je ne savais pas. Dans certains pays, quand tu ne parles pas la langue des gens, ils peuvent être moins ouverts ou courtois avec toi, mais ce n’est vraiment pas le cas en Suède », a confié O’Byrne à propos de la ville qui borde le lac Vättern, le deuxième plus grand du pays.

Ryan O'ByrneTout en s’acclimatant aisément à son nouvel environnement, O’Byrne songe de plus en plus à son après-carrière et ses plans semblent prometteurs.

« À cette étape de ma carrière, je pense plus à mes projets après ma retraite. Je suis donc des cours en Finances pour compléter mon diplôme universitaire de Cornell. »

« Quand tu vieillis, tu ne te contentes plus de t’asseoir pour regarder des films ou jouer à des jeux vidéos. J’essaie de faire des choses plus constructives et je suis plongé dans cette situation », a-t-il expliqué avec maturité.

Le désir et le besoin de gagner sa vie autrement que par ses performances sur la patinoire l’ont incité aussi à jouer de prudence quand il a subi une commotion cérébrale récemment.

« On en sait beaucoup plus sur ce fléau et c’est évident que tu veux être plus prudent quand tu deviens plus âgé. Je crois qu’on est tous coupable d’avoir mal agi quand on était jeune parce qu’on voulait se prouver dans la LNH. On aurait sûrement dû dire quelque chose, mais on ne l’a pas fait. Avec tout ce que l’on sait maintenant, on aborde les choses de manière plus sérieuse et ce fut bien géré par mon équipe », a noté le colosse qui a porté le gilet du CH pour près de 130 matchs réguliers.

Même s’il est traité aux petits oignons en Suède, O’Byrne s’ennuie parfois de son pays natal, mais les expériences européennes sont précieuses à ses yeux.

« Après plusieurs mois loin de maison, c’est normal d’avoir le goût d’un arrêt au Tim Hortons et de songer à tout ce que j’aime le plus du Canada. Mais, c’est ma 10e année professionnelle et j’apprécie le fait de découvrir de nouveaux endroits. Je le fais avec l’esprit ouvert surtout que j’en suis vraiment rendu dans la deuxième moitié de ma carrière », a conclu l’athlète originaire de la Colombie-Britannique.