KOSICE, Slovaquie - Les hockeyeurs canadiens ne devraient plus jamais prendre la Suisse à la légère, à la lumière des succès que le pays du fromage a connus contre eux, ces dernières années.

L'entraîneur du Canada, Ken Hitchcock, se chargera de le rappeler à ses troupiers, mardi, avant le duel entre les deux pays aux Championnats du monde.

Sous la férule d'un entraîneur canadien, Sean Simpson, natif de Brampton, en Ontario, la Suisse préconise un style un peu plus flamboyant, qui devrait fournir au Canada son plus gros défi jusqu'à maintenant aux Mondiaux.

«Il y a 10 ans, les Suisses se repliaient à cinq à leur ligne bleue, en jouant à fond le style de la trappe tout en souhaitant que leurs rivaux tombent dans le piège», a souligné Simpson, lundi.

«Le hockey a progressé suffisamment afin qu'on puisse incorporer plus d'échec-avant. Nous pouvons essayer d'en faire davantage.

«Pas que nous estimons pouvoir suivre le rythme des Canadiens, des Russes ou des Suédois, mais j'estime que les Suisses ont démontré qu'ils pouvaient surprendre.»

Le tournant dans l'évolution du hockey suisse s'est produit aux Jeux olympiques de Turin, en Italie, en 2006, quand la Suisse a créé la surprise en blanchissant le Canada 2-0.

Les Suisses ont failli provoquer une autre onde de choc aux Jeux de Vancouver, l'an dernier, en s'inclinant 3-2 aux tirs de barrage, avant de défaire le Canada 4-1 aux Mondiaux en Allemagne, quelques mois plus tard.

Six membres de l'équipe canadienne sont de retour cette année, et ils jurent qu'ils ne pêcheront pas par excès de confiance.

«Nous serons plus prêts à les affronter cette fois, a avoué l'attaquant Matt Duchene. L'an dernier, on s'attendait à ce que ce soit plus facile. On s'attendait à un résultat différent, c'est sûr.»

Les deux équipes ont amorcé le tournoi en défaisant le Bélarus et la France.

Les Suisses ont étonnamment éprouvé de la difficulté à vaincre la France, 1-0 en prolongation.

"Quand nous sommes les favoris pour l'emporter, nous jouons souvent de façon différente que quand nous sommes les négligés, a fait observer Simpson. Nous sommes très bons dans le rôle d'équipe négligée. Contre le Canada, personne ne s'attend réellement à ce qu'on gagne. Nous pouvons donc jouer sans aucune pression. Les Suisses sont talentueux et rapides. Ils sont en excellente forme. Ils peuvent suivre le rythme.

«S'ils peuvent jouer librement, c'est de cette façon qu'ils ont du succès contre le Canada.»

Hitchcock a jugé préférable de faire visionner aux joueurs la bande vidéo de l'affrontement des JO de Vancouver plutôt que celui des Championnats du monde de 2010, en vue du match de mardi.

Onze membres de l'équipe suisse, incluant le défenseur Luca Sbisa, le seul joueur de la LNH, ont participé aux Jeux olympiques.

«Les Suisses préconisent un style qui est très semblable à celui que déploient plusieurs équipes de la LNH», a argué Hitchcock.

«Ils ont du rythme, effectuent des changements rapides. Si vous inscriviez le nom `Smith' à l'endos du chandail de chacun des joueurs, vous auriez le sentiment d'affronter des joueurs de la LNH parce qu'ils jouent tous de la bonne façon.»

Hitchcock va de nouveau faire confiance à James Reimer comme gardien. Il a dit que l'aspect important pour le Canada est de connaître un bon départ et de tenter d'éviter que les Suisses ouvrent le score.

«Quand ils prennent les devants, ils ne vous laissent que des miettes, a imagé Hitchcock. Ils frustrent leurs adversaires parce qu'ils leur font gagner chèrement chacun des centimètres sur la glace.»

Simpson fera confiance à Leonardo Genoni afin de défendre le but de la Suisse, même si Tobias Stephan a été solide dans les deux premiers matchs du tournoi.

Genovi a été étincelant dans la conquête du championnat de la Ligue élite suisse du HC Davos.