Charlotte, Caroline du Nord - À ses trois dernières saisons dans la LHJMQ, Julien Gauthier a enfilé 96 buts en 165 matchs, devenant craint comme la peste par les gardiens adverses. Ce n’est toutefois plus le cas cette saison. À ses débuts professionnels dans la Ligue américaine de hockey (LAH), avec les Checkers de Charlotte, le Québécois apprend à la dure.

 

« C’est simple, je ne joue pas, a confié vendredi au RDS.ca, le choix de premier tour (21e) des Hurricanes de la Caroline en 2016. Je suis le seul attaquant du club qui ne joue ni en avantage ni en désavantage numérique. Pourtant, je dois avoir marqué la moitié de mes buts dans la LHJMQ sur le jeu de puissance! C’est ma force. »

 

Gauthier fait assurément partie des plus beaux espoirs des Hurricanes. Il s’explique donc bien mal pourquoi on le « développe » de la sorte. Non seulement est-il généralement utilisé sur le quatrième trio, mais on l’a également rayé de la formation à trois reprises.

 

« C’est comme si on voulait me casser, mais pourquoi? J’ai été le dernier attaquant retranché au camp des Hurricanes et je suis arrivé ici motivé, avec la bonne attitude. Je travaille fort et je fais du temps supplémentaire après les entraînements, mais la situation ne change pas », avouait-il la veille du programme double face au Rocket de Laval, au Bojangle’s Coliseum de Charlotte.

 

Malgré le tumulte et un temps de jeu variant entre cinq et huit minutes par match, Gauthier revendique quatre buts et une passe à ses cinq derniers matchs. « On m’a néanmoins retourné sur la quatrième ligne mercredi », précise celui qui totalise 8 points (6-2) en 21 rencontres jusqu’ici.

 

Demeurer positif

 

Gauthier demeure lucide. À 20 ans, il sait très bien que le meilleur est à venir dans son cas. Il dit aussi bien s’habituer à sa « nouvelle vie d’adulte », lui qui vit seul dans un condo non loin de l’aréna. « Je me débrouille en cuisine et lorsque je n’ai pas d’idées, je vais sur Youtube pour voir les recettes de Gordon Ramsay, blague-t-il. Charlotte, c’est une belle ville. Disons que c’est pas mal plus chaud que Val-d’Or! Je suis allé voir les Panthers de la Caroline dans la NFL et les Hornets de Charlotte dans la NBA. »

 

Question de demeurer positif, Gauthier devrait peut-être se rappeler que son total de buts est passé de 8 à 38 entre sa première et sa deuxième saison dans la LHJMQ. Un lent départ parsemé d’obstacles, suivi d’une belle éclosion, il connaît donc ça.