LAVAL – Le Rocket de Laval entame une semaine importante pour stopper sa séquence de cinq défaites. Ironiquement, la troupe de Sylvain Lefebvre n’a pas été en mesure de freiner cette glissade même si elle a présenté un travail défensif plus achevé depuis trois parties.

 

Jusqu’à présent, en 2017-2018, le club-école du Canadien concède en moyenne 3,76 buts par rencontre. À ses trois dernières sorties, le Rocket a rebondi en limitant ses adversaires à deux récoltes de deux buts et une autre de trois.

 

Le portrait semblait donc encourageant, mais l’attaque est devenue timide au même moment.

 

Lundi matin, question de chasser ce contexte, la formation lavalloise a procédé à un entraînement définitivement exigeant. Durant la dernière portion de cette séance de plus de 90 minutes, les joueurs ont dû effectuer l’éprouvant exercice des « lignes » à trois reprises chacun.

 

Personne ne semblait s’en plaindre surtout que l’équipe ne joue pas son pire hockey présentement. Les protégés de Lefebvre sont persuadés qu’ils redresseront la barque bientôt. Cette semaine, le Rocket ira se frotter aux Senators à Belleville, au Crunch à Syracuse et aux Phantoms à Lehigh Valley.

 

« C’est une semaine importante, il faut vraiment finir en haut de ,500 et il est temps qu’on revienne sur la bonne voie. Si on joue comme dans les deux derniers matchs, on va avoir une bonne chance de l’emporter », a maintenu Éric Gélinas.

 

Le défenseur sonnait toutefois soulagé des redressements perceptibles en défense.

 

« C’est sûr que c’est difficile de perdre cinq matchs de suite et surtout le dernier qu’on aurait dû gagner. Mais c’est positif de voir qu’on n’a pas donné cinq ou six buts dans ces matchs. On s’est amélioré sur les chances allouées et les tirs également. On fait un meilleur travail sur les détails défensivement. Il nous reste la prochaine étape à maîtriser, c’est-à-dire closer les matchs », a-t-il expliqué.

 

« Souvent, en début de saison, on dirait qu’on manquait de confiance envers l’autre. On se retrouvait à deux sur un adversaire et ça finissait par libérer un autre joueur », a ajouté le gaucher qui n’avait pas eu à se plier à cet exercice de patinage auquel on faisait référence depuis ses années au niveau junior.

 

Chris Terry, un vétéran de la Ligue américaine qui a disputé 152 matchs dans la LNH, tenait aussi à voir les choses du bon côté.

 

« Notre jeu défensif s’est clairement amélioré. Ça nous est arrivé trop souvent de concéder quatre, cinq ou même six buts. La structure défensive est meilleure et on alloue moins de lancers. On effectue aussi un meilleur travail autour de notre filet pour aider nos gardiens », a noté Terry.

 

Cela dit, Terry se sentait un peu coupable puisqu’il est l’un des piliers du jeu de puissance du Rocket. Cette unité a été frappée par un courant froid dans les trois dernières défaites avec une production d’un but en treize tentatives.

 

« Notre avantage numérique a ralenti dans les derniers matchs, c’est un élément important pour notre organisation. On sait que ça arrive de traverser des creux dans certains segments, mais au moins, on a continué de menacer, c’est simplement qu’on a manqué des chances et je parle de chances en or », a raconté le troisième pointeur du Rocket (neuf buts et huit aides).

 

Par ailleurs, Daniel Carr était absent de l’entraînement puisqu’il était malade. L’entraîneur-chef Sylvain Lefebvre avait également laissé la gestion de la séance à ses adjoints pour vaquer à d’autres occupations. Quant à Noah Juulsen et Markus Eisenschmid, ils se rapprochent d’un retour au jeu et ils accompagneront leurs coéquipiers pour ce voyage.  

 

Lentement, mais sûrement pour Lernout

 

À l’image de son équipe, Brett Lernout considère qu’il a accompli un meilleur travail défensif depuis quelques rencontres. Avec deux saisons complètes dans la LAH à son compteur, on aurait pu s’attendre à voir Lernout s’imposer défensivement, mais il n’a pas encore atteint le niveau qu’il vise.

 

« Je suis satisfait de mon rendement dans les derniers matchs. Je joue mieux défensivement, je me concentre plus là-dessus. Il faut vraiment que ce soit mon approche. Avant ça, j’ai traversé des hauts et des bas et le tout a fini par créer un effet d’entraînement. J’ai manqué de constance », a admis Lernout.

 

Même s’il était absent de l’entraînement, Lefebvre a pris le temps de répondre à quelques questions dont à propos de ce colosse de six pieds quatre pouces et 213 livres.

 

« Ça lui arrive de connaître de petits creux, mais il joue de bien depuis au moins quatre matchs. Il joue quand même de grosses minutes contre les deux premiers trios adverses et il nous donne du bon hockey », a mentionné Lefebvre qui aide Lernout à devenir notamment un spécialiste de l’infériorité numérique.

 

Le choix de troisième ronde du Tricolore en 2014 ne stagne pas selon Lefebvre.

 

« Il a eu une belle progression la saison passée et il continue dans le même sens. Pour les défenseurs, on dit souvent que ça prend plus de temps et il est dans ce moule », a précisé l’entraîneur au sujet de celui qui a été repêché six rangs avant Brayden Point du Lightning de Tampa Bay.

 

Considérant qu’il doit encore polir certains aspects de son jeu, Lernout n’est donc pas du style à ruer dans les brancards présentement. Il est prêt à attendre le bon moment pour être rappelé de nouveau par le Canadien. Il ne serait pas découragé si ça le forçait à passer la saison entière dans la Ligue américaine.

 

« Je l’ai fait dans les deux dernières années et j’ai été en mesure de progresser. Je me dis que je peux faire la même chose », a conclu Lernout qui a joué trois parties dans le circuit Bettman.