BROSSARD, Qc - Sylvain Lefebvre ne passerait pas le printemps à Montréal si sa deuxième saison à la barre des Bulldogs de Hamilton avait réellement comblé ses attentes.

Même en amassant dix points de plus que l'année dernière, le club-école du Canadien a affiché un dossier perdant et raté les séries pour une troisième année consécutive. Ça ne peut pas sentir la coupe partout!

Et donc, à la veille du début du tournoi éliminatoire de la Ligue américaine, Lefebvre dirigeait mardi un premier entraînement avec ses dix joueurs qui ont été rappelés par le grand club et qui demeureront dans l'entourage du Canadien, par mesure préventive, jusqu'à la fin de son parcours.

Le scénario n'est pas idéal, mais Lefebvre voit malgré tout du positif à travers les résultats décevants de sa jeune troupe.

« On continue à progresser »

« Lorsqu'on regarde au niveau du développement des joueurs, on voit une amélioration », assurait-il avant de sauter sur la glace du Complexe sportif Bell de Brossard tout juste délaissée par le Canadien, qui venait de tenir un entraînement optionnel à l'approche du quatrième match de sa série contre le Lightning de Tampa Bay.

« Les gars continuent de progresser de belle façon. C'est sûr qu'on aimerait que ça se fasse dans un environnement gagnant, mais on joue dans une division qui est très difficile. »

Pire équipe de la Ligue américaine la saison dernière avec une récolte de 64 points, la première de Lefebvre à la succession de Clément Jodoin derrière le banc de l'équipe, les Bulldogs ont modestement fait meilleure figure cet hiver. Ils ont terminé le calendrier à deux victoires de la barre de ,500 et ont affiché une production offensive supérieure d'une vingtaine de buts.

« Je dirais qu'on a manqué les séries sur une différence d'environ quatre victoires, estime Lefebvre. On a donné 16 buts dans un filet désert, alors on se dit qu'on était compétitif à presque tous les matchs. »

L'entraîneur soutient que deux séquences ardues ont coulé son équipe. Du 27 novembre jusqu'à Noël, les Bulldogs n'ont gagné que quatre de leurs douze rencontres. Mais ce fut encore pire au début de la nouvelle année : du 18 janvier au 22 février, ils ont bûché en décrochant seulement sept points sur une possibilité de 28.

« Avant ça, on était peut-être à trois points de Toronto et les Americans de Rochester étaient derrière nous. Ça a été difficile de se remettre de cette baisse de régime. »

Andrighetto lui a tombé dans l'oeil

En bon porte-parole, Lefebvre a vanté le travail de Dustin Tokarski et le professionnalisme de Devan Dubnyk, a tenu à se faire rassurant sur l'attitude de Nathan Beaulieu et a juré que Louis Leblanc était un joueur amélioré.

Mais avant même d'être questionné sur les performances individuelles encourageantes dont il avait pu être témoin en 2013-2014, c'est le nom de Sven Andrighetto qu'il a prononcé.

À sa première année chez les professionnels, le petit ailier de 21 ans a terminé au deuxième rang des pointeurs de son club et a su impressionner son entraîneur par sa capacité d'adaptation.

« Même s'il a amorcé la saison en jouant avec une blessure et qu'il a manqué quelques matchs, il a quand même bien fait offensivement. Il a marqué des gros buts et plus la saison avançait, plus il se sentait en confiance et confortable. »

Lefebvre croit qu'il est réaliste d'imaginer le jeune attaquant suisse, que le Canadien a repêché en troisième ronde en juin dernier, faire son chemin jusqu'à la Ligue nationale.

« Moi j'y crois et lui aussi, bien évidemment. C'est un jeune qui a une force de caractère, du talent et qui veut réussir. Quand tu additionnes tout ça, naturellement, tu as des bonnes chances. »