Même si les Bulldogs de Hamilton croupissent au dernier rang du classement leur association, l’entraîneur Sylvain Lefebvre est convaincu que ses protégés progressent très rapidement et il cite Nathan Beaulieu et Jarred Tinordi en exemple.

Limités à 19 victoires en 50 matchs, les Bulldogs traversent une période de transition ce qui permet à plusieurs jeunes joueurs – dont Beaulieu et Tinordi - d’être utilisés à profusion.

Ce contexte favorise le développement ce qui risque de plaire aux amateurs qui possèdent des attentes très élevées envers ces deux joyaux aux caractéristiques opposées.

« On est une équipe jeune »
« On est une équipe jeune »

«Mes joueurs gagnent beaucoup en maturité parce qu’ils se retrouvent dans un contexte d’apprentissage rapide. C’est un peu comme s’ils vivaient deux saisons en une et tu ne peux pas égaler ça comme expérience», a soutenu Lefebvre.

«Le développement de Beaulieu et Tinordi se déroule bien même s’il s’effectue en accéléré. Ils en sortiront gagnants et ils deviendront des meilleurs joueurs plus rapidement. Tout comme certains de leurs coéquipiers, ils ont progressé même en vivant de l’adversité», a enchaîné le dirigeant.

Lefebvre fait notamment allusion à la déception ressentie par Beaulieu quand il n’a pas été invité au camp d’entraînement écourté du Canadien.

«C’était comme une claque au visage pour lui, mais il s’est relevé assez rapidement», a confié son entraîneur.

«La transition du junior à la Ligue américaine représente définitivement un processus d’apprentissage. J’ai eu besoin d’une période d’ajustement, mais les entraîneurs et les dirigeants ont de la patience avec moi. J’ai le sentiment que je me suis beaucoup amélioré et que je suis plus prêt à jouer professionnel», a déclaré le redoutable défenseur offensif.
De son côté, Tinordi a eu la chance de se faire valoir devant Marc Bergevin et son entourage. Cette confiance s’est transposée avec les Bulldogs où il continue d’affûter ses atouts et corriger ses lacunes.

«Dans la LNH, Jarred ne sera pas employé aussi souvent dans les premières années. Il doit donc rester physique à toutes ses présences. Il se sent à l'aise et en confiance, mais parfois il garde la rondelle un peu trop longtemps», a évalué Lefebvre à propos du colosse de six pieds six pouces et 218 livres qui adore les missions défensives.

Tinordi doit aussi apprendre à utiliser ce gabarit contre des joueurs mieux outillés que dans les rangs juniors, mais cette tâche semble déjà à sa portée.

«Je considère que j’ai été passablement physique jusqu’à maintenant cette saison. Je devrai continuer d’ajouter du poids cet été, mais je me sens bien dans cet aspect», a affirmé Tinordi qui ne lésine pas les efforts pour améliorer le positionnement de son bâton sous les recommandations de Lefebvre et Donald Dufresne.

« Je suis en apprentissage »
« Je suis en apprentissage »

Un spectateur attentif de Jonathan Huberdeau

Au niveau junior, Beaulieu et Tinordi ont surtout été habitués à évoluer pour des formations gagnantes. Cette année, ils vivent donc un choc alors que les Bulldogs peinent à récolter des victoires.

Cet univers contrastant ne renferme pas que des éléments négatifs, bien au contraire.

«Nous sommes tous des personnes compétitives, mais il faut aussi surmonter de l’adversité pour développer des gagnants. J’admets que ce n’est pas évident comme saison, mais on apprend chaque jour et on a du plaisir à travailler», a fait valoir Lefebvre.

Tinordi et Beaulieu se concentrent donc à écouter leurs entraîneurs pour que les victoires redeviennent coutume dès la prochaine saison.

«Sylvain, Donald et Patrice (Brisebois) m’aident beaucoup. Je dois être comme une éponge avec eux pour retenir leurs conseils et leurs trucs. De plus, Breezer a joué un style que j’aimerais avoir donc je peux suivre son exemple», a dit Beaulieu aux journalistes qui venaient s’enquérir de sa progression.

En attendant de faire le saut dans la LNH où il risque de faire des flammèches en offensive, Beaulieu suit de près le rendement de son grand ami Jonathan Huberdeau avec les Panthers de la Floride.

«Je ne pourrais pas être plus content pour Jonathan. Je joue un peu un rôle de grand frère pour lui et on continue de se parler souvent. Je l’ai pris sous mon aile à son arrivée à 16 ans et c’est exceptionnel ce qu’il peut faire. Je savais que nous allions voir cette feinte bientôt, nous l’avons vue plusieurs fois. C’est spécial de la réussir contre Ilya Bryzgalov», a conclu Beaulieu avec un grand sourire au visage.