MONTRÉAL – Pendant que les Islanders de New York croisaient le fer deux fois avec le Canadien cette semaine, Steve Bernier continuait de se démener avec le club-école dans la Ligue américaine.

 

Pour une troisième saison de suite, l’attaquant essaie de retrouver un statut de régulier dans la LNH. Après avoir obtenu 24 parties dans le circuit Bettman en 2015-2016, il n’a pas été rappelé une seule fois lors de la saison suivante et il a dû se contenter de quatre rencontres jusqu’ici en 2017-2018.

 

« Coincé » dans la LAH à 32 ans, Bernier pourrait avoir le moral dans les talons, mais il en est tout autrement.

 

« Je me dis que je veux garder l’espoir de remonter dans la LNH. Je me concentre aussi sur mon travail de vétéran au sein de l’équipe, je ne veux pas que ça affecte ce rôle. Je veux montrer aux jeunes comment se comporter pour jouer professionnel longtemps », a raconté Bernier à la suite d’un entraînement, vendredi matin, à la Place Bell de Laval.

 

L’ailier originaire de Québec garde le sourire notamment parce que son bilan personnel le satisfait.

 

« J’avais deux objectifs au début de l’année : faire de mon mieux à chaque partie avec Bridgeport. Au niveau des statistiques, les buts ne rentrent pas aussi facilement, mais j’obtiens autant de chances. C’est simplement que je manque d’opportunisme. Mon autre but était d’être rappelé et j’y suis parvenu en décembre pour quatre matchs. C’était satisfaisant de voir que le travail des dernières années a rapporté. Ça m’encourage à continuer », a-t-il soutenu.

 

Durant ce court essai avec les Islanders, Bernier a été blanchi de la feuille de pointage et les Islanders ont subi trois revers en quatre rencontres. 

 

« Ç’aurait pu mieux se passer autant du point de vue personnel que celui de l’équipe. Mais les Islanders étaient dans un creux et quand l'équipe perd, la plupart des joueurs ne paraissent pas bien. C’était difficile de se faire retourner dans la Ligue américaine, mais j’adore le contexte dans lequel on évolue avec Bridgeport », a exprimé le patineur de six pieds trois pouces et 215 livres.

 

Bernier n’est plus le premier nom qui surgit dans la tête des dirigeants au moment de procéder à un rappel, mais il s’accroche encore à l’espoir de renouer avec la LNH.

 

« Oui, ça me servirait à quoi de jouer sinon. J’arrive à ma 800e partie professionnelle bientôt (637 dans la LNH). J’ai aussi manqué plusieurs matchs en raison de blessures ou parce que j’ai été laissé de côté. Ça fait longtemps que je joue au niveau professionnel et je sais que ça dépend souvent des opportunités », a évoqué celui qui ressent bien plus de plaisir qu’en 2015-2016, la saison durant laquelle les Islanders l’ont laissé de côté pour 58 matchs sur 82.

 

Si l’état-major des Islanders s’enquiert à son sujet, Bernier pourra compter sur de bons mots de son entraîneur Brent Thompson. Le pilote des Sound Tigers n’a rien trouvé de négatif à dire sur le vétéran.

 

Steve Bernier« Je suis très content de sa contribution. C’est un attaquant de puissance et un meneur pour nous. Je sais qu’il aurait aimé produire davantage, mais il aurait sans doute pu marquer deux fois plus de buts. Mais je ne peux pas critiquer son effort et sa contribution au sein de l’équipe, il est une pièce importante de notre équipe », a souligné Thompson qui a fait suer ses joueurs supplémentaires pendant de nombreuses minutes.

 

« Oui, il pourrait retourner dans la LNH. Il l’a fait cette année et il est encore fiable. Il est un élément de profondeur qui peut remplir des missions quand un jeune n’est pas prêt à le faire », a-t-il ajouté.

 

L’entraîneur se réjouit surtout du positivisme affiché par Bernier malgré les circonstances.  

 

« Il comprend son rôle et c’est une grosse partie de l’équation quand tu as cet âge pour avoir du succès. »

 

Son contrat à deux volets possède une autre année qui lui rapporterait 250 000$ dans la LAH et 650 000$ dans la LNH. Cela dit, la retraite n’effleure pas encore ses pensées.

 

« Je veux jouer tant que mon corps me dise d’arrêter, aussi longtemps que je suis capable, c’est sûr et certain », a mentionné Bernier qui s’est bien remis d’une opération à l’épaule gauche la saison dernière.

 

Bernier ne goûte peut-être plus au luxe de la LNH au quotidien, mais il peut partager sa vie de hockeyeur avec ses deux fils âgés de 3 et 5 ans.   

 

« Ma famille est avec moi à Bridgeport. On est vraiment bien, les enfants sont accueillis dans le vestiaire et je peux les amener patiner très souvent. Le côté familial est quand même extraordinaire dans la Ligue américaine », a-t-il admis.

 

Une 1re chance pour Gibson en 2 ans

 

Pendant qu’il patiente avec le club-école, Bernier a vu le gardien Christoper Gibson hériter d’un rappel qu’il attendait, lui aussi, depuis un certain temps. La blessure de Thomas Greiss est venue lui ouvrir la porte.

 

À 25 ans, Gibson n’affiche que quatre parties de la LNH à son compteur et celles-ci remontent au mois d’avril 2016.

 

La saison dernière, le gardien finlandais avait connu un superbe départ de 6-0 dans la Ligue américaine avant de voir une blessure mettre un terme à son année. Au lieu d’être rouillé, il s’est imposé comme l’un des hommes masqués les plus fiables de la LAH cette saison. Christopher Gibson

 

« C’est un très bon gardien, je le sais qu’il va avoir sa chance un jour dans la LNH. C’est un gars très sérieux et très technique. On est une équipe qui joue bien défensivement, mais on ne compte pas beaucoup de buts. Il fallait vraiment qu’il fasse des arrêts pour qu’on tienne le coup. Il a accompli un travail extraordinaire avant d’être rappelé », a déclaré Bernier.

 

Son entraîneur se disait que ce n’était qu’une question de temps dans son cas.

 

« C’est vrai, on a l’impression qu’il attend depuis longtemps pour jouer dans la LNH, mais  il n’a que 25 ans et je suis convaincu qu’il a un bel avenir devant lui. Il est mature, en contrôle techniquement et son éthique de travail est superbe. Il est fort mentalement et ça ne fait que s’améliorer avec le temps. Il a même enchaîné des blanchissages en temps réglementaire (les 16 et 18 février). À mes yeux, il est clairement l’un des cinq meilleurs gardiens dans la LAH », a conclu Thompson au sujet du Finlandais qui s’est rapidement attaché au Québec durant son passage avec les Saguenéens de Chicoutimi.

 

Gibson savoure bien sûr ce rappel, mais les Sound Tigers doivent se débrouiller sans leur pilier devant le filet. Impliqués dans une chaude lutte pour les séries, ils sont déjà privés de leur meilleur marqueur (Tanner Fritz) et leurs trois premiers défenseurs (Devon Toews et Mitchell Vande Sompel sont blessés alors que Sebastian Aho a été rappelé).