LAVAL – À la fin des années 1980, Donald Audette a enflammé le vieux Colisée avec des saisons de 109 et 161 points dans l’uniforme du Titan de Laval. Vendredi, son fils Daniel a pris le flambeau en marquant le tout premier but de l’histoire du Rocket, qui a baptisé son domicile flambant neuf avec une victoire de 3-0 sur les Senators de Belleville.

 

Le jeune Audette, un choix de cinquième ronde en 2014 qui amorçait sa deuxième saison dans la Ligue américaine, était bien renseigné sur la particularité du marché investi par le nouveau club-école du Canadien.

 

Audette inscrit le premier but du Rocket

« Oui, [mon père] m’a parlé de la House of Pain, à quel point c’était le fun d’y jouer et difficile pour les autres équipes. Je pense que même ce soir, ça a été dur pour l’autre équipe de jouer ici », a dit l’auteur du but gagnant.

 

« On va s’entendre que ce n’est pas Donald qui a créé la House of Pain », a plus tard lancé à la blague l’entraîneur du Rocket Sylvain Lefebvre, en faisait référence au surnom donné à l’inhospitalier amphithéâtre dans lequel il a lui aussi effectué son stage junior il y a déjà trois décennies.

 

« C’est certain que son père a dû lui expliquer, a ajouté Lefebvre en reprenant son sérieux. C’est le fun de voir Daniel, un petit gars du coin, compter le premier but du Rocket. »

Michael McCarron et Nicolas Deslauriers, ce dernier dans un filet désert, ont aussi noirci la feuille de pointage au cours de cette soirée de gala qui a également été marquée par la performance impeccable de Charlie Lindgren, auteur de 26 arrêts.

 

Audette a émoustillé la salle comble de 10 000 spectateurs à 7:17 de la première période lors d’un jeu de puissance provoqué par une incursion toute en vitesse de Nikita Scherbak sur le flanc droit. Une fois l’attaque à cinq des locaux déployée, le Russe de 21 ans a concrètement participé à la genèse de ce filet attendu en alimentant Matt Taormina au point d’appui. Le tir de ce dernier a été ramené devant le filet par McCarron, qui a permis à Audette de compléter la séquence dans une cage ouverte.

 

Un bémol pour le premier trio

 

Scherbak a vu ses efforts l’inscrire à la feuille de pointage quelque sept minutes plus tard. Ignoré par deux adversaires lors de son passage à la ligne bleue, il a rapidement récupéré le disque sur la gauche et repéré McCarron qui pénétrait en trombe dans l’enclave. Le géant joueur de centre a doublé l’avance des siens dès la réception de la passe parfaite.

 

Rocket : un succès sur toute la ligne

Les deux anciens choix de première ronde ont passé leur premier test sur un premier trio complété par le vétéran Chris Terry. Scherbak a utilisé à bon escient sa vitesse supérieure à la moyenne et McCarron a pivoté avec aplomb cette unité à vocation offensive. Une ombre au tableau : les trois larrons ont chacun écopé d’une pénalité mineure alors que le Rocket tentait de protéger une avance de deux buts au dernier tiers.

 

« Ils ont compté un gros but, on a vu une belle passe de Scherbak, mais je n’ai pas aimé les punitions en troisième période, a énuméré Lefebvre lorsqu’appelé à commenter le rendement du trio. C’est pour ça qu’on les a moins vus en fin de match, mais je voulais aussi récompenser des gars comme [Jérémy] Grégoire, [Markus] Eisenschmid et [Kyle] Baun qui ont fait du très bon travail en désavantage numérique. Ces gars-là méritaient d’être sur la glace à la toute fin, notamment quand [les Senators] ont enlevé leur gardien. »

 

Ce coussin aurait pu être plus confortable n’eut été du brio du gardien Danny Taylor, qui a notamment rabroué Audette, Taormina et Peter Holland sur des occasions de qualité au deuxième vingt. Taylor a terminé la rencontre avec 20 arrêts.

 

Mais malgré tous ses efforts, c’est son vis-à-vis qui aura été la véritable vedette de la soirée. Lindgren a été sans faille, brillant notamment de tous ses feux lors des huit avantages numériques accordés aux Senators.  

 

« La leçon qu’il faut retenir du match de ce soir -  évidemment, c’est bon d’en sortir avec deux points - mais il faudra être plus disciplinés que ça, surtout quand on mène par deux buts en troisième période », a d’ailleurs noté Lefebvre après avoir vanté les employés de soutien qui ont brillé sur les unités spéciales.

 

Jerabek dans les gradins

 

Contraint de rayer un joueur de son alignement afin de respecter le règlement de la Ligue américaine qui stipule qu’une équipe ne peut aligner plus de six « vétérans » par rencontre, Sylvain Lefebvre a décidé de sacrifier le défenseur Jakub Jerabek.

 

Embauché à titre de joueur autonome au printemps dernier, Jerabek n’a pas été en mesure de se tailler un poste dans la Ligue nationale au camp d’entraînement du Canadien. Le Tchèque de 26 ans se qualifie dans le groupe de joueurs contingentés en vertu des 367 rencontres qu’il a disputées en première division tchèque et en KHL.

 

« Toutes les décisions concernant les vétérans sont difficiles présentement.  La seule chose que je peux dire, c’est peut-être qu’on a voulu aider Jerabek au niveau de son adaptation avec le hockey nord-américain. C’est plate pour le jeune, ce ne sont pas des conversations qui sont plaisantes à avoir avec un joueur. Par contre, on lui dit la vérité. Et il va jouer demain. »

 

Parmi les autres absences de marque, on notait celle de l’attaquant Daniel Carr. Lefebvre avait déjà annoncé, la veille du match, que le jeune vétéran avait dû retourner à la maison pour des motifs personnels.

 

David Broll, Niki Petti et Yannick Veilleux avaient aussi été laissés de côté. ​
 

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