À l’image de son style sur la patinoire, Louis Leblanc a évité les détours, étant le premier à admettre que ce n’est pas facile de poursuivre son apprentissage dans la Ligue américaine pendant que deux recrues brillent dans l’uniforme du Canadien.

À quelques heures d’une rencontre des Bulldogs de Hamilton au Centre Bell face aux Americans de Rochester, le choix de première ronde du Canadien en 2009 a abordé son parcours éprouvant des derniers mois.

Une blessure à la cheville droite subie tôt dans la saison a poussé Leblanc sur la touche pendant six semaines et cet obstacle lui a nui alors qu’il voulait prouver au nouvel état-major du CH qu’il avait sa place dans la Ligue nationale.

Ce sont plutôt Alex Galchenyuk et Brendan Gallagher qui ont sauté sur l’occasion et ils continuent d’étaler leur talent avec la formation de Michel Therrien. Installé à six heures de Montréal, Leblanc avoue que sa personnalité compétitive a encaissé un coup.

« C’est certain que ce n’est pas facile, mais je dois me dire que je suis encore jeune », a confié celui qui a célébré son 22e anniversaire le 26 janvier. « C’est quand même plaisant de voir qu’ils (Galchenyuk et Gallagher) ont du succès tout comme le Canadien. Bien sûr, j’espère remonter le plus vite possible, mais en attendant je me concentre sur mon travail et j’espère bien réussir quand j’aurai une autre chance. J’ai du vécu dans la LNH et c’est certain que ça me servira. »

Leblanc aurait adoré effectuer un retour en force après sa remise en forme, mais il a eu besoin de temps avant de retrouver une partie de son aplomb.

« Ce fut plus difficile pendant un mois, mais je ne crois pas être revenu hâtivement. L’équipe médicale m’avait donné le feu vert et nous avions consulté quelques médecins. J’avais peut-être un peu plus d’hésitation à aller dans les coins, mais je me sens maintenant à 100 % de mes capacités», a raconté Leblanc qui a disputé 42 parties avec le CH en 2011-2012.

Lorsqu’une organisation procède à un remaniement aussi colossal que celui effectué par le Canadien, les nouveaux dirigeants se forgent leur propre idée de la relève qui se développe dans la Ligue américaine.

Leblanc n’a pas peut-être encore prouvé à Therrien qu’il mérite sa place dans son groupe, mais il peut compter sur l’appui indéniable de son entraîneur Sylvain Lefebvre pour y parvenir.

Durant sa carrière de 14 saisons dans la LNH, le pilote de première année des Bulldogs a aussi vécu des creux de vague. Ce parcours l’incite à accorder une énorme importance au support mental pour ses joueurs.

« La communication est essentielle. Dès que j’ai eu le poste, c’est la première chose que j’ai voulu apporter. C’est aussi très utile de pouvoir compter sur Donald (Dufresne), Patrice (Brisebois) et Martin (Lapointe) qui sont régulièrement dans l’entourage. Si nos expériences peuvent les aider, c’est important de les partager », a noté Lefebvre.

Leblanc a donc eu le privilège de partager ses états d’âme à plusieurs occasions avec l’ancien défenseur du Canadien, des Maple Leafs, des Nordiques, de l’Avalanche et des Rangers.

« On l’aide énormément au niveau mental. Ce n’est pas facile d'évoluer dans les mineures que tu aies joué dans la LNH ou non. Il y a un apprentissage à faire et tu dois passer par là. Quand tu y es, tu es mieux de t’en servir à bon escient pour être certain d’être prêt quand tu auras l’appel », a évoqué l’ancien défenseur.

« La communication est excellente avec Sylvain, on mise sur un bon personnel d’entraîneurs avec Donald aussi. Ils sont là pour nous aider et j’ai souvent parlé avec Sylvain de son expérience et des moments plus difficiles qu’il a vécus », a exprimé Leblanc qui admet que la nouvelle direction assure un meilleur suivi avec les jeunes en développement.

Louis Leblanc

De son poste d’entraîneur, Lefebvre détient une idée on ne peut plus limpide de ce qui permettra à Leblanc d’enfiler bientôt le chandail bleu-blanc-rouge du Tricolore.

« Il traverse une période d’adversité qu’il doit vivre pour le rendre plus fort. Dans le fond, il doit être Louis Leblanc pour connaître du succès. C’est ce qui lui a permis d’être repêché et d’atteindre la LNH; il doit revenir à la base.»

Mais qui est ce Louis Leblanc aux yeux de Lefebvre?

« La clé réside dans la combativité. S’il est intense à chaque présence, on le verra ressortir. Il aura des chances de marquer et il sera efficace en échec-avant, dans les coins de patinoire, dans les replis défensifs, dans son territoire, en avant du filet… »

D’ailleurs, Lefebvre croit que Leblanc détient la solution à un endroit précis qui est le même pour tous les joueurs.

« Le côté mental fait toute la différence. J’appelle ça la règle des six pouces, ça se passe entre les deux oreilles. C’est important que les jeunes pensent positivement et aient du plaisir malgré les moments ardus. Tu pourras t’en sortir grandi grâce à cela », a identifié l’entraîneur qui apprécie la progression de sa troupe à travers une pénible saison au niveau du classement.

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