L'homme fort des Penguins de Pittsburgh Paul Bissonnette se dit prêt à jeter les gants contre n'importe quel pugiliste de la LNH et ses quatre combats en trois matchs préparatoires prouvent qu'il ne parle pas à travers son chapeau.

C'est avec plaisir qu'il a invité David Koci, du Lightning, à danser à deux reprises dans le même match et qu'il a réglé ses comptes sans hésiter avec Jamal Mayers et Ryan Hollweg, des Maple Leafs. Bissonnette se lèche les babines à l'idée d'affronter tous les autres bagarreurs de la LNH. Tous, à une exception près.

Georges Laraque.

"Je n'ai pas vraiment peur de personne, mais si je devais me battre contre lui, les jambes m'en trembleraient probablement, dit sans gêne l'Ontarien de 23 ans. Il a mérité ce genre de respect. Mais si je veux jouer dans cette ligue, ce serait mon travail de ne pas reculer devant lui. C'est la vie. De toute façon, qu'est-ce qui pourrait m'arriver de pire? Il me briserait le visage et je le ferais réparer. Big deal."

Bissonnette n'est pas le seul joueur qui préfère se tenir tranquille quand le policier du Canadien est sur la patinoire. Plusieurs joueurs de la LNH considèrent Laraque comme le meilleur de sa "profession" et s'assurent de se tenir loin quand il est dans la mêlée.

"Il est probablement le plus dur de la ligue", affirme Chris Neil, des Sénateurs.

Jarome Iginla, qui n'a jamais dit non à un peu de jeu rude, est d'accord.

"Je ne voudrais pas me retrouver face à face avec lui dans une mêlée", dit-il en souriant.

Compter sur une présence intimidante sur son banc semble revenir à la mode dans la LNH, alors que le nombre de batailles s'est rapproché des chiffres de l'avant lock-out la saison dernière. En 2003-04, on a dénombré 789 combats, 323 de plus que la première saison après le conflit de travail. Mais 664 batailles ont éclaté en 2007-08.

Jared Boll, des Blue Jackets, a été le plus occupé du circuit Bettman avec 27 pénalités majeures la saison dernière, trois de plus que Riley Cote, des Flyers. George Parros et Zack Stortini suivent avec 23 chacune.

Laraque ne s'est battu que 13 reprises, "parce que", comme demande Bissonnette, "qui voudra se battre avec lui?"

Le principal intéressé n'a pas vraiment d'opinion sur le sujet.

"Je ne suis pas de ceux qui étudient les autres gars et qui regardent des vidéos, ce genre de trucs. Je me bats parce que c'est mon travail, pas parce que j'aime ça. Je me dis que tant qu'à faire quelque chose, aussi bien être le meilleur."

Toutefois, le joueur le plus dangereux n'est pas nécessairement le plus excitant. Les opinions diffèrent quant à savoir quel bagarreur donne le meilleur show.

Pour Sam Gagner, les combats de Riley Cote sont des inévitables.

"Il lance des bombes et ne semble pas se soucier de ce qui va arriver avec son visage. Il frappe, il frappe. C'est le genre de combat que j'aime voir."

Iginla, lui, est devenu un grand supporteur d'Eric Godard, un ancien coéquipier qui évolue maintenant avec les Penguins.

"Ce gars-là est taillé au couteau et n'a peur de personne. Il est très impressionnant."

Bissonnette avoue avoir un penchant pour Colton Orr, des Rangers.

"C'est un vrai. Quand il se bat, il donne tout ce qu'il a. Il ne va pas te retenir, il n'est pas salaud. Il donne son max et répond à la cloche quand c'est le temps."

De son côté, Jason Spezza est plus du genre nostalgique.

"Je suis ami avec Brian McGrattan et il vient souvent écouter le football chez moi. Chaque fois, on se retrouve sur Internet pour regarder de vieux combats. J'aime regarder Tie Domi, Joey Kocur, ce genre de gars. Ça, ce sont de vrais combats."