SHERBROOKE - La cuvée 2015 d’ÉCJ a trouvé le moyen de l’emporter pour une troisième fois en autant de soirs sans toutefois briller dans un gain de 6-3 face à la Russie au Palais des sports de Sherbrooke.

Pour une deuxième soirée de suite, la deuxième période a souri à la formation canadienne qui a enfilé trois buts dans cet engagement grâce à Nick Baptiste, Anthony Duclair et Sam Bennett.

Curtis Lazar, qui portait le signe de capitaine sur son chandail, a enfilé les trois autres buts du clan de Benoit Groulx dont le dernier dans un filet désert.

« En fait, je n’étais pas trop heureux de la partie parce que nous avons commis trop d’erreurs dans notre territoire et il faut s’améliorer à ce sujet. C’est normal de commettre de ces erreurs à ce temps-ci de l’année, mais il faudra apprendre de cela », a remarqué Lazar avec franchise.

L’entraîneur a justement été le premier à admettre que la performance n’a pas atteint ses espérances.

« C’était une soirée difficile et pas seulement pour notre équipe puisque les Russes ont aussi manqué de cohésion. On a soumis nos joueurs à un camp d’entraînement exigeant et on dirait que les joueurs ont manqué un peu de « gaz » sans oublier que l’état de la glace laissait à désirer pour ce match », a-t-il commenté.

« Malgré tout, nous sommes contents d’avoir pu décrocher la victoire. Quand tu n’es pas à ton sommet, tu dois trouver des solutions et nous avons su le faire », a enchaîné Groulx sur une note positive.

Envoyé dans la mêlée à mi-chemin dans la rencontre, Zachary Fucale a concédé deux buts alors qu’il avait tout stoppé à sa première prestation. Assis dans les gradins, Stéphane Waite, l’entraîneur des gardiens du Canadien de Montréal, a pu observer le tout même s’il ne semblait pas à blâmer.

Cette rencontre aurait pu coûter cher à ÉCJ puisqu’elle a perdu un autre « gros » morceau - dans les deux sens du terme - quand Frédérik Gauthier s’est blessé en période initiale, mais il s’est montré en rassurant après le duel.

« J’ai été frappé aux côtes en tournant et c’était un retrait préventif du match parce que je ressentais de la douleur, mais ça ne semble pas être très sérieux », a-t-il confié.

Le portrait aurait pu être encore plus inquiétant, mais Samuel Morin est revenu au jeu après avoir heurté très solidement la bande. Fort comme un chêne, il s’est relevé quelques secondes plus tard et il a repris l’action par la suite. Rappelons qu’Aaron Ekblad, le tout premier choix au dernier repêchage, a subi une commotion cérébrale lors du premier match de la série de quatre.

À l’image des autres parties, nous avons tâté le pouls avec un recruteur (celui-ci d’une équipe de la division du Canadien) sur les noms qui ont retenu son attention.

Tout d’abord, il a précisé que Bennett – le 4e choix au repêchage de 2014 – a pratiquement sauvé sa soirée en touchant la cible car ce ne fut pas très reluisant avant cela.

Le dépisteur a particulièrement apprécié le travail des vétérans Josh Morrissey (à la défense) et Sam Reinhart (en attaque).

Il a également vanté le travail du Russe Vladislav Gavrikov qui lui a donné raison en touchant la cible quelques instants plus tard. Ivan Barbashev et Nikita Cherepanov ont aussi compté pour la Russie.

Si des tensions politiques existent présentement entre le Canada et la Russie, ce ne fut heureusement pas perceptible sur la patinoire pendant ce match malgré quelques épisodes de robustesse.

Une fois de plus, le bel aréna du Phoenix de Sherbrooke a accueilli plusieurs observateurs de marque du hockey professionnel dont Stéphane Robidas.

Les cinq observations du RDS.ca :

Nous poursuivons la formule des rencontres précédentes en vous offrant cinq observations sur la soirée.

En premier lieu, le Canada ne dispose pas de ressources inépuisables en attaque si bien que la qualité se dilue avec deux formations différentes pour ce camp estival.

Dans ce sens, Anthony Duclair semble mériter de porter l’uniforme canadien au Championnat mondial grâce à ses habiletés offensives. Il a encore prouvé son point en orchestrant le but de Reinhart.

« Il a encore bien patiné tout en fabriquant de bons jeux et je pense qu’il peut être content de l’ensemble de son camp », a reconnu son entraîneur.

« Je suis très satisfait, je voulais laisser une bonne impression et j’ai réussi à le faire. Pour ce soir, ça rend mon travail facile de jouer avec des partenaires comme Reinhart et Bennett », a avoué Duclair qui veut prouver qu’il se compare à de tels joueurs.

Le Québécois Jérémy Grégoire était en uniforme pour une deuxième soirée d’affilée dans sa ville natale et il a semblé plus confortable sur la patinoire. Le polyvalent attaquant a tout ce qu’il faut pour aider ÉCJ, mais il peut encore élever son jeu d’un cran.

« Je me sentais mieux dans le rôle de procurer de la vitesse et d’aider défensivement. Nous avons écopé de plusieurs punitions, mais nous avons su limiter les dégâts et je prouver que j’ai ma place dans ces rôles », a jugé Grégoire.

Une fois de plus, le Canada a été indiscipliné et le pire élève a été sans contredit Sam Bennett qui a purgé trois punitions. Le choix des Flames de Calgary possède pourtant assez de vitesse pour éviter de poser de tels gestes.

« Je pense que c’est le mois d’août et que les arbitres ont le bras assez léger », a lancé Groulx en faisant rire les journalistes sur le bilan des punitions du match.

Finalement, Fucale et Tristan Jarry n’ont pas à rougir de leur performance respective. Devant eux, les défenseurs droitiers sont rares et ça complique parfois le travail de l’équipe et des entraîneurs.

« On aimerait avoir un meilleur équilibre, mais on désire miser sur les meilleurs joueurs et on pense qu’ils pourront trouver leur chemin même en jouant du côté opposé », a répondu Groulx.

« Ce ne fut pas facile dans l’ensemble (pour la brigade défensive), mais nous avons commencé le match avec des punitions consécutives et ça enlève du rythme au groupe. Même si ce ne fut pas très joli, ils ont trouvé le moyen de s’en tirer », a conclu l’entraîneur.