Il y a une conclusion certaine qu'on peut tirer à la suite des récents commentaires attribués à Alex Kovalev. Ce dernier ne veut plus jouer à Montréal et le Canadien n'en veut plus.

Rappelez-vous du dernier match de la saison, à Toronto. Le Canadien avait absolument besoin d'un but en fin de troisième période pour espérer gagner en prolongation et Guy Carbonneau a pris une décision qui voulait tout dire. Il a envoyé Andrei Kostitsyn dans la mêlée et a cloué Kovalev sur le banc. C'est vrai que Kovalev connaissait un match atroce, mais dans ce genre de situation, ça ne devrait pas être un facteur. C'est un joueur qui est capable d'aller chercher un gros but quand son équipe en a besoin.

Le message de Carbonneau était très clair. Il disait à Bob Gainey : "Je n'en veux plus!".

Le Canadien peut-il se permettre, d'un point de vue monétaire, de se débarrasser de Kovalev? Ça, c'est une autre histoire. Aucune équipe, je pense, ne sera intéressée à prendre un risque avec lui. Reste donc l'option du rachat de son contrat.

Le Canadien doit encore 9 M$ à Kovalev et selon les termes de la nouvelle convention collective, l'équipe devra lui verser les deux tiers de ce montant, c'est-à-dire 6 M$, s'il veut s'en départir. Puisqu'il reste deux autres années au contrat de Kovalev, le Canadien pourrait échelonner ces 6 M$ sur une période de quatre ans. On parle donc d'une somme de 1,5 M$ par année.

Tant qu'à y être, rachetons aussi le contrat de Sergei Samsonov, une opération qui coûterait un million de dollars au cours de chacune des deux prochaines saisons. Si le Canadien va de l'avant avec ces options, c'est qu'il aura accepté de débourser 2,5 M$ dans le vide pour les deux prochaines saisons et 1,5 M$ pour les deux saisons suivantes.

Est-ce que ça vaut vraiment le coup? Je crois que oui. Si Bob Gainey veut purifier l'atmosphère au sein de ses troupes et donner un nouvel élan à son équipe, il doit envisager très sérieusement cette décision.

Il ne faut pas oublier que le plafond salarial a augmenté depuis son implantation et qu'il continuera probablement de le faire, ce qui donnera plus de marge de manœuvre au Tricolore.

*Transcription de l'intervention d'Yvon Pedneault au bulletin Sports 30.