(ESPN.com) - Le vétéran joueur de centre de l'Avalanche voulait absolument être sur la patinoire pour les dernières secondes du quatrième match de la demi-finale de la Conférence de l'Ouest, lors d'une défaite embarrassante de 8-2 aux mains des Red Wings de Detroit.

Quenneville a envoyé Sakic sur la glace.

Lorsque la sirène de la fin du match s'est fait entendre et que les Red Wings eurent complété le balayage face à l'Avalanche décimée par les blessures, il était normal, de par sa présence sur la glace, de penser que ce geste fut symbolique plutôt que de penser que le capitaine coulait avec son équipage.

Il se pourrait que cette présence fût la dernière pour Sakic.

« Je vais prendre mon temps et y penser cet été, » a déclaré Sakic au terme de la rencontre. « J'aurai à prendre une décision et je vais en discuter avec ma famille. Présentement, je vais prendre du temps pour y réfléchir. »

Les chances sont bonnes pour que Sakic, qui aura 39 ans en juillet, expriment le souhait à sa femme Debbie et certains membres de son entourage, pour qu'il revienne disputer une 19e et dernière saison avec la franchise Québec-Colorado avec laquelle il a évolué.

Mais il n'y a aucune garantie.

Il n'a assurément pas pris sa décision et c'est tout un contraste par rapport à l'an dernier. Sakic avait connu une saison exceptionnelle en 2006-07, terminant au sixième rang des pointeurs de la LNH avec 100 points et ce, à l'âge de 37 ans. Il était donc évident qu'il évoluerait à nouveau dans la LNH. L'Avalanche s'était d'ailleurs empressée de signer à nouveau son capitaine deux jours après la fin de la saison, surtout que l'équipe avait raté les éliminatoires pour la première fois au Colorado.

Cette fois, c'est différent.

Sakic a raté 38 rencontres cette saison à cause d'une hernie et il a du être opéré. Il a affirmé qu'il ne sentait pas aussi fort avant de quitter l'alignement ainsi que plusieurs semaines après son retour.

« J'ai raté trois mois et la chose la plus difficile a été de ne pas être en mesure de travailler en puissance, comme on le fait habituellement, » a-t-il déclaré. « Lorsqu'on revient au jeu et qu'on reprend la forme, tout revient à la normale. »

Sakic a terminé la saison avec 13 buts et 40 points en 44 matchs. Cependant, quatre de ses buts ont été inscrits dans les cinq premiers matchs de l'Avalanche. À la fin octobre-début novembre, il n'a pas marqué en 11 matchs, une des séquences les plus frustrantes de sa carrière. Sa moyenne de lancers par rencontre a diminué à moins de trois et son tir du poignet qui a fait sa renommée n'est plus ce qu'il était. Parfois, ses replis défensifs semblent être une corvée et c'est plus difficile qu'à l'habitude.

Cette baisse de régime n'est pas dramatique ni embarrassante.

La grande question est de savoir si la blessure qu'il a subie l'empêchera de poursuivre sa carrière. Il faut dire que Sakic a été épargné par les blessures tout au long de sa carrière.

Entre la fin de la saison régulière et le début de la première ronde des éliminatoires contre le Wild du Minnesota, je me suis assis avec Sakic et nous avons discuté de la possibilité qu'il se retire. Il a mis au clair le fait qu'il ne parlerait pas de cette possibilité avant la fin des séries. Il a rejeté toutes les questions des journalistes concernant la possibilité de sa retraite. Même après l'élimination prévisible des siens, il a fait part de ses intensions de réfléchir à son avenir et qu'il était trop tôt pour annoncer quoi que ce soit.

Sakic a été le meilleur pointeur de son équipe avec deux buts et 10 points en 10 matchs éliminatoires. Le point par match qu'il a obtenu n'a pas été suffisant pour ce gagnant du Trophée Conn Smythe, honneur obtenu il y a 12 ans. Cependant, il se peut que ce soit un argument de taille pour qu'il effectue un retour l'an prochain.

Lorsque Sakic tirera sa révérence, il tendra le flambeau au joueur de centre Paul Stastny, le fils de Peter, ex-coéquipier de Sakic avec les Nordiques de Québec.

Il est difficile d'imaginer Sakic obtenir moins de temps de glace avec l'Avalanche. Il n'y a pas de place pour lui sur une troisième unité et il ne voudra pas rendre la tâche difficile à son entraîneur. Si Sakic sent que, l'an prochain, son temps de jeu pourrait diminuer, il quittera.

Oui, Sakic a un œil sur la possibilité de représenter le Canada une quatrième fois aux Olympiques, dans sa ville natale à Vancouver en 2010. Avant tout, il est horrifié de penser qu'il pourrait être invité par obligation. « Vous devez être certain de jouer à un certain niveau et de faire sa place dans l'équipe. »

Les diverses blessures qui ont affectées l'Avalanche au cours de la saison et des séries ne doivent pas affecter la vision de l'avenir au Colorado, qui n'est qu'à un ou deux pas des Red Wings (des pas de géants) et des autres formations de les équipes de la Conférence de l'Ouest.

Si un des rêves est de se retirer en pleine gloire, comme l'a fait Raymond Bourque, la perception de soulever une dernière fois la coupe Stanley en tant que capitaine une troisième fois pourrait influencer Sakic à revenir. Le futur de l'organisation et les décisions prises cet été pourraient influencer Sakic.

Peu importe ce qui arrivera, ce sera à ses conditions.

Plus de pouvoir pour lui.