MONTRÉAL – Vous voulez savoir tout ce qu’il y a à savoir sur la carrière de William Dufour? Petit conseil, abonnez-vous au compte Twitter suivant : @KarineCote1974. Tout vous sera relayé. Ses plus récents exploits – ils sont nombreux ces temps-ci –, sa chasse aux records, un montage vidéo de ses 50 premiers buts de la saison, le dernier article d’un site épiant de près les meilleurs espoirs des Islanders de New York...

Karine Côté est fière (le mot est faible) de son fils. Avec raison.

« Elle voit souvent des affaires avant même que je les voie sur Twitter et Instagram, et elle me les envoie. Mon titre de joueur de la semaine, c’est elle qui me l’a appris cette semaine », révélait mercredi le meilleur pointeur et buteur de la LHJMQ.

« Ça n’arrête pu. Aussitôt qu’il y a quelque chose, il fait une chose de plus, puis une autre et une autre. Ça va arrêter où? », s’est quant à elle émerveillée la maman de 47 ans, à la veille d’apprendre la mise sous contrat de Dufour par les Islanders.

Son « grand ti-loup », comme elle se plaît à le surnommer amoureusement en privé comme dans ses tweets – « Ç’a toujours été "ti-loup", mais à moment donné, [...] rendu à 6 pi 3 po, il n‘est plus petit... » –, n’a sans doute pas fini de lui fournir du contenu.

Détenteur depuis peu des records d’équipe des Sea Dogs de Saint John pour les buts et points amassés en une saison qui appartenaient respectivement à Mike Hoffman et Jonathan Huberdeau, Dufour a encore cinq matchs pour solidifier son emprise sur ceux-ci, pour l’instant établis à 52 buts et 109 points.

« Il pourrait peut-être finir premier scoreur au Canada pour les buts », a fait remarquer sa fan no 1 à l’auteur de ses lignes. C’est effectivement dans le domaine du possible. Alors que les calendriers réguliers ont déjà été bouclés dans la OHL et la WHL, Dufour est présentement sur un pied d’égalité avec Ben King des Rebels de Red Deer, et n’est devancé que par Luke Evangelista des Knights de London et ses 55 buts.

À l’instar de son fils, Mme Côté s’empresse cependant de rappeler que les buts et les points, c’est bien, mais que la coupe du Président et la coupe Memorial, ce serait bien mieux.

« Il le disait dans une entrevue hier (mardi à Radio-Canada, on vous disait qu’elle lit tout…). Oui, il a tout ça, mais s’il n’a pas les deux trophées à la fin, il va lui manquer quelque chose. »

À titre de membre de l’équipe hôte du prochain grand rendez-vous canadien qui se mettra en branle le 20 juin, Dufour est à tout le moins assuré de lutter pour la coupe Memorial. Devant sa mère, il espère.

William Dufour en compagnie de sa mère, Karine Côté.« J’étais là pour elle »

De retour depuis peu de son huitième aller-retour Saint-John-Québec de l’année, au cours duquel elle a notamment surpris William en participant à une cérémonie saluant la trace qu’il laisse dans le livre d’histoire des Sea Dogs, Mme Côté devra patienter un peu avant de remonter à bord de sa voiture pour le trajet de plus de six heures la menant au Nouveau-Brunswick.

Le 3 mai prochain, elle subira une hystérectomie totale, une chirurgie préventive qu’elle a choisi de devancer afin d’être remise à temps pour vivre le parcours de son favori à la Coupe Memorial, bien assise dans les estrades du TD Station.

« Les séries commencent le 5 mai. Selon mon médecin, c’est sûr que pour la première ronde, je ne serai pas capable de faire les six heures de route. [...] C’est sûr qu’à la Coupe Memorial, on va être là tout le long. Ça aussi, ça va être un autre beau moment. »

Dans la victoire comme la défaite, elle se promet d’y être pour épauler son William. Tout comme lui était là, il y aura 2 ans jour pour jour demain, pour lui serrer la main lorsque l’annonce d’un diagnostic du cancer du sein a chamboulé leur vie.

« On s’est vraiment rapprochés. J’étais là pour elle, je l’ai aidée dans ce qu’elle a combattu dans toute sa maladie », s’est souvenu Dufour.

« En plus, je déménageais dix jours plus tard. Mettons que ç’a été un gros printemps/été en 2020. C’est lui qui s’est occupé de tout le déménagement parce que je ne pouvais pas forcer. Le matin que je suis rentré à l’hôpital pour me faire opérer, il était avec le peintre au condo pour tout lui expliquer. À 19 ans, c’est beaucoup, mais il a été capable de tout gérer ça. »

La pandémie ayant au moins eu ça de bon, Dufour a ensuite pu veiller sur sa mère pendant le mois qui a suivi. Aujourd’hui remise de cette épreuve et libre de toute trace de récidive de la maladie, Mme Côté ne pourra compter sur les petits soins de son garçon lorsqu’elle devrait rentrer à la maison le 4 mai, au lendemain de son hystérectomie. Dufour sera alors à la veille d’amorcer un parcours éliminatoire qu’il souhaite long et couronné de succès pour ses Sea Dogs.

« La journée qu’elle va se faire opérer, je vais penser à elle. J’ai confiance à 100 % en la médecine et ce qu’ils vont faire. J’ai juste hâte que tout ça soit fini. »

D’ici là, Dufour livrera bataille avec l’espoir du Canadien Joshua Roy pour le titre de meilleur pointeur 2021-2022 du circuit Courteau. L’attaquant de 20 ans, un choix de 5e ronde des Islanders en 2020, détient un point d’avance sur le joueur étoile du Phoenix de Sherbrooke, qui a lui aussi cinq matchs à jouer avant les séries.

« Les statistiques, c’est sûr que je le regarde de temps en temps. C’est un combat avec Josh au sommet ; ça fait deux ou trois semaines qu’on s’échange le premier rang, ça n’arrête pas de changer. Hier (mardi), je n’ai pas eu de points, mais on a eu la victoire contre Sherbrooke, qui est une grosse puissance dans la ligue. Au final, c’est la victoire qui importait. »

Il s’agissait alors d’un dixième gain de suite pour les Sea Dogs, une deuxième séquence du genre cette saison pour un club qui monte en puissance au meilleur des moments. À moins de deux semaines des séries, ses premières sur la patinoire depuis qu’il a joué quatre matchs à sa saison recrue avec les Saguenéens de Chicoutimi, Dufour a déjà adopté le langage de circonstances et jure évidemment se concentrer sur les succès des siens plutôt que les honneurs personnels.

« Je n’ai pas beaucoup d’expérience en séries, mais je pense que j’en ai assez dans cette ligue-là. J’en ai vu des games de séries dans ma vie, donc je sais ce que ça prend pour aller jusqu’au bout. »

À suivre, vous savez où.